Le microcarcinome thyroïdien

Les carcinomes thyroïdiens sont des tumeurs malignes assez rares, représentant 1% des cancers. Ils sont généralement de bon pronostic, et présentent des aspects cliniques et évolutifs variés selon leur origine histologique [1].

Il peut s’agir de cancers différentiés papillaires ou vésiculaires, de carcinomes indifférenciés, de carcinomes médullaires, de sarcomes, de lymphomes ou encore de métastases.[1]

Depuis les années 1970, l’incidence du cancer thyroïdien augmente dans la plupart des pays, dont le Maroc où elle est estimée à 0,6/100 000. Cette augmentation peut être expliquée par la performance et le faible coût des moyens diagnostiques (l’échographie, la cytoponction), par la sensibilisation du milieu médical et de la population générale, le suivi des personnes à haut risque et la modification des critères histologiques, comme en témoigne la proportion croissante des formes papillaires avec microcancers [1].

Les microcarcinomes thyroïdiens, définies en 1988 par l’OMS sont des cancers ayant un diamètre égal ou inférieur à 10 mm à l’étude anatomopahotologique [2]. Ils constituaient environ 30% de tous les carcinomes papillaires en 1988 et environ 40% en 2003, ce qui le fait la variante la plus courante du carcinome papillaire aux États-Unis. Des tendances similaires ont été observées en France et dans de nombreux autres pays du Monde [3].

a terminologie désignant le cancer thyroïdien cliniquement indétectable a bien changé au cours des dernières années avant que le terme microcarcinome papillaire de la thyroïde soit mondialement reconnu et utilisé pour designer les foyers de carcinome papillaire thyroïdien ne dépassent pas 10mm à l’examen anatomopathologique. [6]

Initialement, le terme « thyroïde latérales aberrantes » était utilisé pour décrire la présence de foyers de tissu thyroïdien sur le trajet des chaînes ganglionnaires lymphatiques du cou, la thyroïde étant par ailleurs cliniquement normale, ces foyers se sont par la suite révèles être de véritables métastases occasionnées par des foyers de carcinomes papillaires latents mesurant moins de 1,5cm. C’est ainsi que cette appellation fut délaissée pour celle de «carcinome papillaire occulte».[7]

Toutefois, cette appellation ne faisait pas l’unanimité, et ces petits foyers de carcinomes papillaire ont continuité à être décrites sous une multitude d’appellations: «carcinome thyroïdien occulte», «carcinome papillaire latent», «petit carcinome papillaire», «tumeur thyroïdienne non encapsulée», «carcinome sclérosant occulte», « microcarcinome », « carcinome micropapillaire », « incidentalome ».

La taille maximale de la lésion n’a pas échappé à la controverse, variant de 2,4mm jusqu’à 1,5cm. [8]

La monographie de l’Organisation Mondiale de Santé sur la classification histologique des tumeurs thyroïdiennes définit le « Micro Carcinome Papillaire de la Thyroïde » (MCPT) comme « un cancer papillaire de 10mm ou moins dans son plus grand diamètre ». Actuellement, c’est la définition la plus largement acceptée et c’est elle que nous avons adoptée dans notre étude.

La glande thyroïde est une glande endocrine située dans la région sous hyoïdienne médiane, entre en rapport essentiellement avec l’axe aéro-digestif, les axes vasculo-nerveux du cou, les nerfs laryngés et les parathyroïdes .

La thyroïde a la forme d’un papillon. Les lobes latéraux sont réunis par un isthme large et mince donnant à l’ensemble un aspect en H avec un lobe droit plus volumineux que le gauche. [10-14] La pyramide de Lalouette qui naît le plus souvent soit de l’isthme, soit du lobe gauche est inconstante. La coloration de la thyroïde est rose, de consistance molle, avec une surface légèrement mamelonnée.

L’isthme est en regard des deuxième et troisième anneaux, les lobes répondent pour moitié à la trachée et pour moitié au larynx, les pôles supérieurs affleurent le bord postérieur du cartilage thyroïdien, l’inférieur répond au cinquième, voire au sixième anneau trachéal sur la tête en hyperextension.

La peau de la face antérieure du cou est doublée d’un tissu cellulo-graisseux. De part et d’autre de la ligne médiane, jusqu’au contact de la saillie des muscles sternocléido-mastoïdiens, apparaissent les veines jugulaires antérieures qui sont comprises dans l’aponévrose cervicale superficielle. Leur section-ligature conduit à la face profonde de cette dernière et au plan de décollement utilisé pour découvrir la saillie volumineuse des muscles sterno-cléido-mastoïdiens, les muscles sternohyoïdiens unis sur la ligne médiane par la ligne blanche . [11-14] Celle-ci divisée, on découvre en arrière du sterno-hyoïdien le muscle sterno-thyroïdien.

Table des matières

INTRODUCTION
PATIENTS ET METHODES
RESULTATS
I- Données épidémiologique
1- L’âge
2- Le sexe
3- L’origine géographique
II- Etude clinique
1- Les antécédents
2- Les circonstances de découverte
3- Délai de consultation
4- Examen de thyroide
5- Examen des aires ganglionnaire
6- Etat général
III- Etude paraclinique
1- L’échographie cervical
2- Le bilan hormonal
3- La scintigraphie
4- La cytoponction
5- Dosage des marqueurs tumoraux : la thyroglobuline
IV- La prise en charge thérapeutique
1- Le traitement médicale
2- Le traitement chirurgical
2-1 Chirurgie de la glande thyroide
2-2 Chirurgie des aires ganglionnaires
V- Résultats anatomopathologique
1- L’examen extemporané
2- L’examen anatomopathologique définitif
VI- Evolution
1- A court terme
2- Les complication immédiats
VII- Le traitement complémentaire
1- L’irathérapie
2- L’hormonothérapie
3- Le traitement adjuvant
4- La surveillance
VIII- Suivi après traitement
DISCUSSION
I- Définition
II- Rappels
1- Rappel anatomique
2- Rappel physiologique
3- Rappel histologique
III- Données épidémiologiques
1- La fréquence
2- L’âge
3- Le sexe
IV– Antécédents et facteur de risque
V- Diagnostic
1-Circonstances de découverte
2-Etude clinique
VI- Etude paraclinique
1- Le bilan biologique
1-1 La TSH
1-2 La thyroglobuline
1-3 La calcitonine
2- Les moyens d’imagerie
2-1 L’échographie
2-2- CEUS :l’échographie de contraste par l’injéction des microbulles d’air
2-3- Résultats échographiques des microcarcinomes thyroïdiens et leurs
corrélation à l’examen anatomopathologique
2-4 La scintigraphie
3- La cytoponction à l’aiguille fine
4- Le diagnostic histopathologique des microcarcinomes thyroidiens
VII- Traitement
1- La résection thyroidienne
2- Le risque chirurgical
3- Le geste ganglionnaire
4- L’irathérapie
5- L’hormonothérapie suppréssive
6- L’observation seul
VIII-Surveillance
1-Moyens de surveillance
1-1 L’examen clinique
1-2 Echographie cervical
1-3 Cytoponction
1-4 Dosage de la thyroglobuline
1-5 Scintigraphie corps entier à l’iode 131
2- Modalité de suivi
IX- Pronostic
CONCLUSION 

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