Le modèle BASAR

Le modèle BASAR

La genèse de BASAR

A sa naissance en 2012, le projet BASAR avait pour objectif général : « assurer une meilleure utilisation des ressources pédagogiques francophones dans le contexte des enseignements hybrides, par la mise en place et l’alimentation d’une banque de scénarios hybrides destinée aux enseignants des universités francophones, dans divers domaines scientifiques et aux trois niveaux de l’enseignement universitaire : licence, master et doctorat » (BECO, 2013). Il était prévu que les scénarios produits soient regroupés dans une plateforme informatique permettant une recherche multicritères. Le projet BASAR a ceci d’intéressant qu’il veut faire de son utilisateur non pas seulement un consommateur, mais également un producteur. La communauté d’utilisateurs de BASAR se trouve donc dans une logique du donnant donnant.

C’est une solution de partage et d’échange entre les enseignants. Il s’agit de la logique de collaboration sur laquelle nous insistons particulièrement lors des séances d’encadrement des enseignants au cours des missions d’inspection que nous effectuons dans les écoles normales d’instituteurs. Une autre caractéristique qui rend BASAR intéressant est qu’il permet de créer des scénarios hybrides et interopérables. L’interopérabilité tient au fait que l’on peut intégrer un scénario, notamment le format IMSCC/SCORM, dans plusieurs plateformes d’apprentissage. Mais l’interopérabilité peut aussi se comprendre par le fait qu’une activité tirée d’un scénario peut s’intégrer dans un autre scénario sans que rien de soit détruit.

Ce qui signifie que lorsqu’un enseignant a scénarisé une activité pour un cours, son collègue peut insérer cette activité  scénarisée dans un autre cours s’il en a besoin et sans être obligé de détruire tout le scénario source ou le scénario de destination. Egalement, BASAR est livré avec un guide d’utilisation qui facilite sa prise en main. Nous en avons fait l’expérience en autodidacte. Sans suivre une formation spécifique et en utilisant uniquement ce guide, nous avons réussi à le maitriser autant que certaines personnes qui avaient suivi des séances formelles d’apprentissage. Néanmoins, nous devons mentionner que nous avons fait appel à nos connaissances en informatique qui ne sont nulle part prise en compte dans le tutoriel.

C’est ainsi qu’un scénario commencé sur un poste de travail doit être terminé sur ce même poste en conservant la même configuration logique des supports utilisés. Pour poursuivre un scénario commencé sur un autre poste, il faut maitriser la gestion logique des supports de stockage connectés au nouveau poste de travail de manière à assigner les mêmes lettres aux supports utilisés.

Malgré cette difficulté, nous avons choisi d’utiliser le modèle BASAR pour l’expérimentation de cette thèse parce que nous savions qu’il pouvait facilement être contourné en veillant à ce que les uns et les autres commencent et terminent leurs scénarios sur le même poste de travail. Le rapport d’activité du BECO (2014) nous renseigne que dans le cadre du développement et de la vulgarisation de BASAR, 120 enseignants ont été formés au cours de sept ateliers organisés à Rabat, Tunis, Sofia, Bucarest, Alexandrie, Alger et Chisinau, plus de 50 scénarios ont été créés dans des domaines aussi variés que l’étude de la langue française, l’informatique l’environnement et la biotechnologie, les sciences humaines et sociales, l’éducation, la gestion des ressources humaines, la médecine, le génie civil, l’architecture, l’urbanisme, l’électronique, l’économie et gestion et le droit. Un concours international organisé par l’AUF a permis de primer les meilleurs scénarios réalisés avec le modèle BASAR. Nous y avons participé avec succès. Cette participation a suscité en nous un questionnement sur le bien-fondé de l’utilisation de cet outil dans le cadre de la formation des formateurs où nous exerçons au quotidien. 

Les fondements théoriques de BASAR

Les fondements théoriques de BASAR que nous évoquons ici se rapportent à l’ingénierie pédagogique, la médiatisation et les théories de l’apprentissage. Sur le plan pédagogique, BASAR repose sur le principe de la réutilisation des ressources existantes en s’appuyant sur 65 l’ingénierie pédagogique que Paquette (2003) définit comme «une méthode soutenant l’analyse, la conception, la réalisation et la planification de la diffusion des systèmes d’apprentissage, intégrant les concepts, les processus et les principes du design pédagogique, du génie logiciel et de l’ingénierie cognitive». Tchounikine (2002) pour sa part admet que l’ingénierie est une source de réflexion et de connaissances permettant de mieux prendre la mesure de la complexité du domaine de la pédagogie.

Il s’agit en somme de mettre l’ingénierie au service de la pédagogie pour aboutir à la scénarisation pédagogique que nous avons défini plus haut comme étant la description de ce qu’il y a à faire, de comment le faire, de qui le fait, à quel moment, avec quels moyens. Sur un autre plan, BASAR est un artefact qui va permettre de médiatiser une activité d’enseignement-apprentissage. Pour réussir, l’enseignant doit avoir une claire conscience des différentes formes de médiation, de leur influence et bien sûr, une maîtrise de leur impact sur l’ensemble du dispositif (Peraya, 2005). La variété des modes de génération du produit fini (papier, page web, support pour plateforme d’enseignement) répond à cette exigence. La troisième notion théorique qui soutend la création de BASAR est la mise en perspective des théories de l’apprentissage et les modes d’apprentissage, notamment les processus d’apprentissage centrés sur l’apprenant. La mise en œuvre de dispositifs de scénarisation pédagogique en utilisant des moyens informatiques comme le logiciel BASAR a pour objectif, entre autres, d’en faciliter la réutilisation afin de rentabiliser les travaux déjà réalisés. 

La structure de la chaine éditoriale : ScenariChain

La chaine éditoriale Scenari permet de rédiger un contenu structuré à l’aide d’un éditeur ; aider à la gestion de ce contenu et composer des documents ; créer et publier ces documents dans différents formats. Pour une chaine éditoriale, plusieurs modèles de contenus sont développés en fonction des différents domaines scientifiques et professionnels. Un modèle permet à l’auteur de structurer son document, intégrer des contenus multimédia, diffuser son document dans plusieurs formats, rester focalisé sur son travail auteur, contourner la technicité de certains supports (web, flash), mettre à jour facilement ses documents (une seule source pour plusieurs supports). L’auteur a la possibilité de réutiliser un même élément documentaire. 

La structure du modèle BASAR

BASAR est l’un des modèles compatibles avec Scénari. Conçu par l’Université de technologie de Compiègne à la demande de l’AUF, le modèle Scénari BASAR est dérivé de la chaîne éditoriale ScenariOpale. Il permet la conception de scénarios d’apprentissage hybrides. Sa structure permet à l’enseignant qui crée son scenario de créer des « ateliers » dans lesquels il insère des « espaces » et les « items » de son cours. Un atelier est un environnement de travail qui est basé sur le modèle documentaire BASAR. Nous en avons besoin pour utiliser le modèle. Chaque atelier correspond à un projet indépendant.  Figure 6.Liste des ateliers crées dans BASAR Pour utiliser un atelier, il suffit de l’ouvrir en cliquant sur son code. Le principe du modèle scénario BASAR veut que le contenu du scénario soit organisé en espaces et items. Un espace est un dossier (répertoire) dans lequel les différents items constitutifs du scénario sont rangés. L’espace crée, il ne reste plus qu’à l’alimenter avec des items. Un item est un élément constitutif du scénario matérialisé dans le répertoire. Les items proposés par BASAR sont variés.

D’après Laroussi, Staynov et Ntsama (2014), l’item Scénario est l’item principal du modèle Scenario BASAR permettant de définir l’ossature du scénario pédagogique. Il est constitué de 68 métadonnées servant à décrire et à référencer le scénario pédagogique : le titre du scénario, l’auteur, l’établissement de l’auteur du scénario, la date de création du scénario hybride, le domaine d’étude, le public cible, la durée pour l’apprenant, les modalités(spatiales, temporelles et collaboratives), les prérequis pour l’apprenant, les objectifs pédagogiques. Cet item intègre par défaut un item Activité.

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