LE PAYSAGE URBAIN A TRAVERS LES ACTEURS DE L’ESPACE PUBLIC

LE PAYSAGE URBAIN A TRAVERS LES ACTEURS DE L’ESPACE PUBLIC

Pour corroborer nos hypothèses, nous avons mis en place une méthode de recueil des données et de vérification. La démarche en est relativement simple. Après avoir observé la fréquentation et les différentes pratiques sur les places choisies, nous avons construit un tableau récapitulatif permettant de mettre en relation et de comparer les occupations des espaces publics selon les tranches horaires d’observation. A partir de cette compilation de données, nous avons réalisé une cartographie des espaces retenus, afin de mettre en évidence les résultats obtenus. Parallèlement, nous avons réalisés des entretiens sous la forme d’échanges et de discussions informelles pour déterminer les relations qu’entretiennent les visiteurs et les locaux au sein de l’espace public.  L’observation a pour objectif principal de repérer les usages et les pratiques de l’espace choisi. Dans l’idéal, les observés ne doivent pas être conscients de l’activité qui se déroule à leur insu. S’ils se sentent observés, il est possible que les sujets modifient leurs comportements, ce qui fausserait les recherches. Il semblerait que ce cas de figure ne se soit pas présenté, dans la mesure où l’observation s’est faite en feignant une occupation particulière, le plus souvent le croquis d’un édifice. Cette technique permettait de dissimuler la prise de notes tout en justifiant une observation assez prononcée et une durée relativement longue. Notre statut d’étudiant se prêtait parfaitement à ce type de couverture, la faculté d’architecture demandant parfois à ses élèves de prendre inspiration dans la vieille ville.

D’autre part, les visiteurs ont une volonté d’observation plus forte que d’ordinaire dans les villes touristiques. D’autant plus que certaines heures sont caractérisées par une occupation assez importante des espaces retenus, ce qui comportait un double avantage. D’une part, nous avions un échantillon d’observation plus large, ce qui permettait de visualiser différentes pratiques simultanées. D’autre part, l’effervescence et les déplacements n’attiraient pas l’attention sur une personne en particulier. En quelques sortes, nous n’avions pas à justifier notre présence sur l’espace, ouvert à tous. Nous avons également utilisé une méthode d’appréhension mobile. Sans être vu, l’objectif est de suivre une personne ou un groupe dans leurs déplacements dans le centre historique, afin reconstituer a posteriori les parcours et de déterminer les plus fréquemment empruntés par les habitants et les visiteurs. moins à minimiser l’effet pervers de l’observation volontaire, qui est de « chercher à voir ». En effet, les premières observations sont souvent, même si cela peut être inconscient, orientées. Nous cherchons à identifier voire vérifier des idées préconçues ou des hypothèses. Si bien que nous pouvons alors passer à coté de l’action réellement révélatrice de l’utilisation de l’espace. C’est pourquoi il faut se détacher de cette attitude pour voir ce qui se passe avec des yeux neufs et surtout très naïfs. Un peu comme le ferait un enfant qui découvre le monde, curieux et interrogateur. C’est seulement de la sorte que l’observation prend tout son sens, en laissant venir sensations et perceptions afin de les recueillir.

Toutefois, s’il devient de plus en plus facile de « bien observer » au fil des moments d’études, il faut aussi noter que notre perception même de l’espace et des actions qui s’y déroulent change. On est de moins en moins naïf. C’est pourquoi nous avons retenu l’observation comme « base » dans le travail de recherche, plutôt qu’un moyen récurrent de corroboration des hypothèses. La première limite à signaler concerne la subjectivité prononcée de ce type d’outil. En effet, le choix même des moments d’observation ne dépend que du chercheur. Cet aspect peut être minimisé en multipliant les phases d’observation, en cadrant la recherche sur des périodes les plus diversifiées possibles pour pouvoir assister à la plus grande diversité de situations. Nous avons choisi de ne pas aborder le domaine de l’observation consciente, qui aurait permis d’analyser le comportement de l’observateur-même dans l’espace. En effet, nous avons plutôt considéré cet aspect comme le filtrage des informations par l’observateur lui-même. Dans notre cas particulier, notre situation d’étudiant étranger nous a amené à voir notre propre pratique des espaces observés, qui ne sont pas totalement celles des habitants permanents mais pas non plus celles des touristes ou des visiteurs temporaires. Notre vision intermédiaire a donc d’abord orienté notre façon de voir et d’observer les espaces et leurs acteurs.

 

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