Liens avec l’étude de l’ADEME 

 Liens avec l’étude de l’ADEME 

En 2003, l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) a publié un guide technique intitulé « Déconstruire les bâtiments ». Ce document fournit des recommandations sur la méthodologie de déconstruction à partir des connaissances apportées par 10 chantiers expérimentaux. Chacune de ses 10 opérations pilotes est détaillée dans un fascicule. Diverses typologies de bâtiments ont fait partie de l’étude : on retrouve principalement des logements collectifs à hauteurs variables (de R+3 à R+15) mais également un site industriel, une ancienne gare et un lycée. Ce guide pratique a été l’occasion de savoir quelles techniques et quelles filières de traitement des déchets ont été utilisées et ainsi de pouvoir les comparer aux informations présentées dans les sections précédentes. Le tableau 12 permet de constater une large prédominance de la démolition mécanique à l’aide d’engins tels que des pelles hydrauliques quelle que soit la typologie des bâtiments (logements collectifs, lycée, gare…). L’usage d’explosifs est uniquement recensé dans les cas d’études n°1 et 2. Dans le cas n°1, elle a été appliquée sur La Tour, un immeuble de grande hauteur où 88 logements sont répartis sur 15 niveaux. Elle a été démolie par foudroyage ultra-rapide où le bâtiment est divisé instantanément en volumes horizontaux flottants et chutant en verticalité parfaite. Les raisons évoquées pour l’utilisation de cette technique sont la proximité avec d’autres bâtiments et la hauteur de la tour. Dans l’étude de cas n°2, un foudroyage intégral dirigé a été mis en place, cette solution « occasionnant moins de nuisances en site urbanisé et notamment en présence de tours jouxtant celles devant être démolies » d’après les auteurs de la fiche de l’étude. Il est difficile de cerner la pertinence du choix des explosifs en milieu urbanisé : d’un côté, cette technique est rapide et efficace pour abattre la structure mais impose une contrainte sécuritaire importante demandant une évacuation des habitants aux alentours donc, en théorie, plus difficile en milieu urbanisé.

Ces abattages ont été précédés d’une déconstruction manuelle à l’aide d’outils tels que arrache-clous, marteau, masse, pelle accompagnée de mini-engins… Ces déposes manuelles permettent un meilleur tri des déchets et une meilleure valorisation des déchets que ce soit en réutilisation ou en recyclage. Un meilleur tri des différentes sources de déchets permet également une optimisation des bennes dont les prix augmentent lorsque la nature des déchets est hétérogène (mélange de déchets inertes et de déchets non dangereux par exemple). La structure une fois abattue, il convient maintenant de s’intéresser à la destination des déchets au sol mais également vers quelles filières seront dirigés les déchets.

Les études de cas 5, 9 et 10 ont eu les possibilités de réemploi les plus élevées. On retrouve une ancienne gare de marchandises (n°5), un site de production de Steelcase (n°9) et un immeuble de logements ouvriers datant de 1856 (n°10). On retrouve des éléments tels que des encadrements de fenêtres en grès, des poutres, des planches et des escaliers en bois, des rampes d’escalier en fonte, des radiateurs et des luminaires. Dans les cas des logements collectifs (n°1, 2, 3, 4, 7 et 10), peu d’éléments ont été récupérés en vue de réemploi notamment des radiateurs en fonte et en acier. Le recyclage se concentre principalement sur la ferraille, les métaux dont les filières de récupération et de recyclage sont bien établies. Sur quelques chantiers, le verre et le bois sous forme de panneaux de particules ont été recyclés. La valorisation se divise en deux catégories. D’une part, la valorisation matière du béton que l’on retrouve sous forme concassée dans les remblais et les sous-couches routières.

D’autre part, la valorisation énergétique du bois qui est incinéré avec la possibilité de récupérer l’énergie. Enfin, sont envoyés dans les décharges les matériaux du second œuvre : les DIB (Déchets Industriels Banals) comme le plastique, le verre ou la laine de verre. Ces chantiers organisés par l’ADEME étaient expérimentaux avec la volonté de récupérer un maximum d’éléments et de matériaux. Ces démarches ne sont donc pas représentatives des pratiques de l’époque en termes de gestion des déchets. Des composants déposés avec soin ont fini en décharge (comme la moquette dans l’étude n°3) à cause d’une filière et de débouchés inexistants ou pas assez mûrs. Les pratiques proposées dans ces chantiers expérimentaux semblent cohérents avec les schémas d’aujourd’hui. La situation actuelle tend vers une dépose plus soigneuse des composants et des matériaux en vue d’un recyclage ou du moins d’un meilleur tri de ces déchets. Ainsi, ces pratiques de tri considérées comme expérimentales il y a quelques années sont devenues les pratiques actuelles. Le recyclage est privilégié par rapport au réemploi et la réutilisation notamment à cause de filières bien établis (pour les métaux par exemple). Après le contexte national, nous nous intéressons à la situation mondiale.

 

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