Analyse de la grille générale de réponses

Analyse de la grille générale de réponses

La grille générale de réponses permet d’avoir une vision élargie de la problématique de l’application des normes de qualité et d’innocuité, d’après le point de vue des éleveurs. Il s’agit d’une vision particulièrement riche de concepts. En effet, en plus de s’intéresser au thème de la certification, elle englobe la vision des gestionnaires de la qualité au sens le plus large du terme, ainsi que les signes perçus et provenant des acteurs publics (le rôle de l’État par rapport à la définition des politiques sanitaires, de certification de la qualité commerciale et d’innocuité) ou privés (le rôle des abattoirs et les signes qu’ils transmettent grâce à leurs différents programmes de certification. En résumé, cinq visions émanent de ces facteurs. Le groupe majoritaire a une vision de la certification en tant que processus essentiellement non-commercial. Il semble être sensible aux arguments rationnels qui proviennent de l’industrie et de la complexité du secteur. Raison pour laquelle l’industrie ne peut que difficilement accepter des engagements à long terme. Il est également peu probable qu’il existe des progrès sensibles d’intégration basée sur la certification, dans la mesure où la réalité ne change pas. Ces éleveurs sont également très critiques par rapport au rôle de l’État en la matière. Ils l’accusent d’omission en ce qui concerne la définition d’un agenda stratégique qui cherche à intégrer de façon correcte la signalisation de qualité, les efforts de certification et le positionnement stratégique à long terme. Ils ne semblent pas avoir de motivation commerciale sur l’adoption de la certification comme moyen d’obtenir de la valeur ajoutée. Le deuxième facteur montre un type d’éleveurs qui critique l’industrie et ne fait pas confiance à ce qui en provient. Ces éleveurs sont convaincus que la valeur de la production de viande provient essentiellement de l’étape d’élevage (c’est-à-dire que pour eux le producteur est le principal responsable de cette valeur). Ils voient les certifications comme autant de signes provenant aussi bien du secteur public que du secteur privé. Ils critiquent aussi le rôle de l’État en ce qui concerne sa gestion du thème de la certification, même s’ils défendent son rôle dans le cadre des efforts de promotion. Les facteurs trois et quatre comprennent des éleveurs qui présentent des motivations clairement commerciales quant à l’adoption des normes d’innocuité et de qualité. Toutefois, il existe des différences notables en ce qui concerne la valorisation du rôle de l’État en la matière. Ces différences sont centrées sur le fait de savoir si la certification est la seule façon d’intégrer la chaîne, et sur le risque causé par celui qui dicte les normes et les résultats obtenus grâce à une publicité d’adoption des normes et des standards. Dans les deux cas, le rôle de l’État, par l’intermédiaire de l’INAC, est vu de façon positive, mais la façon de valoriser la signalisation de la qualité et le rôle de l’agenda stratégique, dont le pays doit disposer en la matière, comportent des différences. Finalement, le cinquième facteur concerne un éleveur qui a aussi une vision critique sur la certification en tant que façon d’ajouter de la valeur.

il a une opinion positive du rôle de l’État et il reste neutre par rapport à l’industrie en tant qu’acteur de la chaîne (il n’a pas de vision négative ou positive sur son rôle dans le processus d’adoption des normes). Dans l’ensemble, les visions exprimées transcendent la problématique de l’adoption des normes et de ses effets sur la relation des éleveurs, des industriels et de l’État. Pour tous les acteurs, le manque de clarté d’une signalisation sur la qualité est patent. Les personnes ayant répondu aux entretiens soupçonnent l’industrie de vouloir dicter les normes et de chercher à peser plus lourdement sur la définition de l’agenda à l’avenir. Un autre aspect important mis en évidence par les réponses est celui d’une confusion concernant le rôle de l’État. Seul un groupe d’éleveurs considère qu’il ne s’implique pas dans la définition d’un agenda stratégique et d’une signalisation de la qualité (structuration du marché). Malgré tout, les activités de l’INAC sont vues de façon positive, aussi bien en ce qui concerne l’effort de développement d’une promotion générique que d’une certification de qualité au niveau de l’industrie. Pour ce qui est de l’hypothèse de départ, la plupart des facteurs indiquent que les éleveurs sont préoccupés par le fait que les normes sont de plus en plus dictées par l’industrie en tant que facteur d’accord (3 facteurs sur 5 placent cette préoccupation dans la zone qui va d’une position neutre à fortement d’accord). La deuxième hypothèse, liée à la perception de la coordination entre l’État et l’industrie, montre qu’il existe une vision partagée qui ne permet pas de la valider ou de la rejeter. Finalement, la plupart des éleveurs ne considèrent pas qu’il est nécessaire de contourner l’industrie pour pouvoir contrôler la valeur de l’actif produit.

 

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