Le traitement chirurgical

Le traitement chirurgical

Il représente le maximum de possibilités de gestes sur l’ensemble des tissus de la région anorectale. L a chirurgie n’est en théorie nécessaire que chez 10% des malades (Balian et al, 2004). En cas d’échec des traitements médicaux et si les crises hémorroïdaires sont de plus en plus fréquentes, un traitement chirurgical peut être proposé. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la chirurgie hémorroïdaire exige beaucoup de soin et de compétence ce n’est pas une « petite chirurgie » (Debray et al, 1977). Les méthodes proposées sont nombreuses (Milligan et al, 1937 ; Fouet, 1974 ; Parks, 1956). VII.3.1 Ablation circulaire C’est l’intervention de white Head. Elle est séduisante parce qu’elle permet d’enlever toute la zone hémorroïdaire. Cependant elle doit être abandonnée dans la mesure où elle enlève toute la zone pectinéale sensible, lieu où l’intervention pourrait être suivie de complications lourdes en l’occurrence un rétrécissement anal (Sagna, 2000). VII.3.2 Technique de Milligan et Morgan Elle est encore appelée technique de Saint Marks hôpital. Il s’agit dissection-exérèse des trois paquets hémorroïdaires associés à une ligature des 32 pédicules hémorroïdaires issus des branches terminales de l’artère hémorroïdaire supérieure (Bigard, 2001). Elle comporte trois temps :  Premier temps Il consiste en une exposition des paquets hémorroïdaires par positionnement des trois pinces sur chaque paquet hémorroïdaire de la façon suivante : Une sur la ligne anorectale, une autre sur la ligne pectinée et enfin une sur la muqueuse sus-hémorroïdaire toujours dans le même axe que les précédentes.  Deuxième temps Il prépare la section d’un lambeau cutanéo-hémorroïdaire à sommet interne, après incision de la ligne ano- cutanée qui doit emporter le plexus veineux hémorroïdaire externe.  Troisième temps Il est représenté par la ligature élective haute du pédiculé vasculaire hémorroïdal par un nœud de Meunier prenant la muqueuse rectale et s’appuyant sur le sphincter interne. La section du paquet hémorroïdaire laisse un moignon d’un centimètre environ, le fil de la ligature d’un centimètre est laissé en place comme repère en cas de ré-intervention. En fin l’intervention se termine par la vérification de l’hémostase et en épluchage des ponts cutanéo-muqueux, permettant la résection éventuelle des hémorragies restantes (Vilotte et al, 1996). 

Interventions de Parks

Elles ont été décrites par Parks en 1956. La technique consiste à faire une résection sous muqueuse des trois paquets hémorroïdaires (Ba, 2005). Elle est 33 débutée par la mise en place d’un écarteur de Parks. Ensuite, une incision elliptique sur le paquet hémorroïdaire est prolongée en « queue de raquette » intracanalaire et remonte sur la muqueuse rectale (Guéye, 2008). La dissection sous muqueuse sectionne le ligament de Parks et dissèque tout le paquet hémorroïdaire qui est totalement séparé du sphincter interne (Vilotte et al, 1996). Les suites opératoires seraient selon Parks, moins douloureuses avec un temps de cicatrisation bref le plus souvent en moins d’une semaine et les rétrécissements exceptionnels sont facilement corrigés par une petite dilatation instrumentale (Cope, 1983). 

Intervention de Toupet

L’intervention de Toupet dérivant du White Head est débutée par sphincteromie interne verticale avec anoplastie par abaissement et suture mucomusculaire. Ensuite la muqueuse de la ligne pectinée est incisée sur toute la longueur afin de respecter au maximum la sensibilité cutanée (Vilotte et al, 1996 ; Toupet, 1969). VII.3.5 Technique de Longo ou anopexie par ablation circulaire Elle a été proposée par Longo en 1994 et elle repose sur une résection muqueuse avec rétention de vascularisation partielle des plexi hémorroïdaires internes. Cette intervention consiste à réaliser à l’aide d’une pince automatique, une mucosectomie circulaire sus-anale qui a pour effet une réduction du prolapsus hémorroïdaire (Bigard et al, 2001). L’absence de plaie et le caractère peu douloureux de cette intervention constituent les principaux avantages (Guéye, 2008). 34 VII.3.6 Intervention partielle: incision ou excision d’une thrombose hémorroïdaire Seuls les paquets hémorroïdaires isolés sont concernés par ces interventions. Elles se font sous anesthésie locale. La thrombectomie intéresse aussi bien les thromboses hémorroïdaires internes que les thromboses hémorroïdaires externes. Elle est indiquée en cas d’échec du traitement médical (Ba, 2005). Certaines techniques privilégient un geste sur le sphincter interne. Le traitement chirurgical donne d’excellents résultats. Seulement devant toute hémorroïdectomie, la région anale doit conserver son rôle d’anneau sphinctérien, circulairement harmonieux, sensible, continent et fonctionnel (Sagna, 2000). Cependant il faut signaler que le traitement des hémorroïdes s’accompagne d’une prophylaxie constituée par l’ensemble des mesures qui corrigent ou améliorent les troubles de la défécation. 

ETUDE DE QUELQUES PLANTES ANTI-HEMORROIDAIRES

Les plantes constituent les sources naturelles de nombreux principes actifs présents dans les spécialités pharmaceutiques anti-hémorroïdaires. Au niveau traditionnel, on utilise les plantes ou les parties de plantes (feuilles, racines, écorces etc.) souvent sous forme de décocté, d’infusion ou de poudre. Il existe de nombreuses plantes anti-hémorroïdaires, cependant nous allons en étudier brièvement quelques unes en faisant leur monographie. 35  Capsicum annuum (Solanacées) Figure 2: Capsicum annuum (Barro) Noms en langues locales : Français : Piment ; Wolof : Kani ; Peul : Gnamako  Botanique C. annuum est une plante annuelle ou biannuelle suffrutescente, pouvant atteindre plus d’un mètre de hauteur (Kerharo J et al, 1979). Les feuilles sont ovales ou largement lancéolées d’environ 6 cm de long sur 3,5 cm de large, glabres ou glabrescentes alternes (Paris R et al, 1971). Les fleurs sont blancs verdâtres et disposés en grappes. Les fruits sont des baies oblongues très polymorphes rouges à maturité. Originaire de l’Amérique tropical C. annuum est cultivé dans tous les villages du Sénégal (Adelakoun, 1990).  Chimie Les racines des poussées fraiches contiennent de la scopolétine et l’esculétine (Kerharo J, 1979). Les fruits ont une grande teneur en vitamine C, ils contiennent également de la vitamine A. Les fruits renferment aussi deux principes colorants flavonoÏques (Paris R et al, 1971) l’apioside et la lutéoline. La richesse des fruits en vitamine C avait fait qu’ils constituaient une matière première intéressante pour l’extraction de la vitamine C avant sa préparation hémi synthétique à partir du glucose (Paris R et al, 1971).  Emplois Dans les hémorroïdes : Le fruit est recommandé comme antihémorroïdaire, deux capsules 4 fois par jour, ou tel que désiré, comme supplément au régime quotidien Autres utilisations : Les feuilles sont utilisées en cataplasme sur les abcès et furoncles. Le fruit fait surtout l’objet d’une grande consommation en qualité de condiment (Adelakoun, 1990).

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