L’EFFICACITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE RESTRICITIVE

L’EFFICACITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE RESTRICITIVE

Historique, évolution et définitions de la monnaie

La genèse de la monnaie : Dans l’histoire de l’économie, l’homme de la société primitive se livrait à des activités destinées à la satisfaction de ses besoins, en échangeant. Cet échange a été caractérisé par un échange d’une marchandise contre une autre : c’était l’ « économie de troc ». Mais au fur et à mesure que le nombre de biens augmente, elle s’avère quand même très complexe et contraignante :  Il faut que les désirs des agents sont symétriques : c’est-à-dire qu’un agent a intérêt à trouver un autre agent qui s’échanger contre lui ;  Il faut que les valeurs des biens échangés soient considérés comme strictement équivalente (exemple : 5 sacs de riz doit valoir un bœuf)  Il faut que les désirs soient simultanés : si on veut échanger une marchandise quelconque contre une autre, il faut chercher un agent qui veut échanger son bien simultanément contre la nôtre. Face à ces diverses contraintes, l’homme a pu constater la complexité du Troc. On a alors créé un système monétaire métallique reposant sur l’introduction de la monnaie marchandise : l’Or (l’étalon or) ou l’Or et l’Argent (le bimétallisme). Ce 5 système consiste en l’utilisation d’un seul bien qui jouera le rôle de l’équivalent général de tout autre bien : l’ « Etalon Or ». La monnaie métallique est donc à la base de ce système monétaire. L’or est devenu l’équivalent général de tous biens échangés dans l’économie, elle possède une valeur intrinsèque3 . Cette introduction de la monnaie va donc permettre à un passage d’un système de prix relatifs (un bien est échangé contre un autre bien estimé d’avoir un prix relativement équivaut à celui-ci) à un système de prix absolus (seul l’or est la marchandise qui aurait une équivalence à tout autre bien échangé contre lui). Aussi, elle inspire confiance aux agents ; « toute monnaie implique une croyance et une foi sociale » (F. Simiand) explique aussi cette notion de confiance de la monnaie métallique. Or, au fur et à mesure que la monnaie circule dans les échanges, elle se détériore de plus en plus et dans ce cas dévalorise. En effet, l’or revêt les caractéristiques d’une monnaie métallique si sa valeur faciale est équivalente à sa valeur réelle ; cette valeur diminue alors en fonction de la détérioration de la pièce en or. Pour faire face à ce problème de l’or, comme étant l’équivalent général, on a dématérialisé la nature de la monnaie.

La dématérialisation de la monnaie

De la monnaie métallique à la monnaie fiduciaire

En plus de la détérioration de la monnaie or, la découverte des métaux précieux à cette époque se font de plus en plus rare au fur et à mesure de leur utilisation. Aussi, la production de la monnaie or se faisait librement : il n’y avait pas de monopole. Cette situation a provoqué une circulation monétaire bricolée, composée de pièces d’or et de lingots en provenance diverses ; d’où de qualité et donc de valeur très inégales.la dévalorisation de la monnaie a aussi été caractérisé par de la triche : le grattage des pièces ou encore ce qu’on appelle la « fraude princière » qui consiste à retirer des pièces en circulation en les remplaçant par des pièces moins lourdes tout en gardant la même valeur d’échange. Face à cette hétérogénéité de la circulation monétaire, les agents économiques sont incités de garder pour eux même la bonne monnaie et n’utilisent que la mauvaise dans la circulation. Cela explique la loi de 3On parle de valeur intrinsèque de la monnaie si sa valeur est définie par le poids de métaux précieux équivalent à sa valeur réelle. 6 Gresham : « La mauvaise monnaie chasse la bonne ». A cela s’ajoute le problème de dégâts lié au transport de l’or. Tous ces raisons a fait que les hommes ont dématérialisé la monnaie or, ce qui a complètement transformé le système monétaire. C’est le remplacement de la monnaie métallique par la monnaie manuelle. La substitution de la monnaie manuelle à la monnaie métallique a été la 1ère forme de dématérialisation de la monnaie. Elle consiste à substituer la circulation de la monnaie papier à la circulation de la monnaie or : c’est l’apparition de la « monnaie fiduciaire ». Désormais la valeur de la monnaie ne serait plus mesurée à sa valeur réelle mais à celui de la valeur faciale (qui serait probablement supérieur à sa valeur réelle) ; qui se concrétise par la confiance que les agents apportent à la monnaie. Pour ne perdre donc cette confiance ; l’Etat se doit d’intervenir en monopolisant l’émission de la monnaie fiduciaire utilisée dans les échanges par l’intermédiaire de la banque centrale et du trésor public.

La monnaie scripturale 

La monnaie scripturale est une monnaie qui prend la forme d’avoir bancaire et utilisable par jeu d’écriture. Face à une demande d’emprunt qui s’accélère de plus en plus après la seconde guerre mondiale, notamment de la part des entreprises, les banques ont optés pour une solution simple qui est la suivante : créer de la monnaie par un simple jeu d’écriture. La détention de comptes en banque se diffusait alors à cette époque, c’est l’essor de la monnaie scripturale. Cet essor marque un déplacement du pouvoir de création monétaire : ce sont les banques commerciales qui émettent de la monnaie mais en même temps, dans un cadre régit par la banque centrale. Cependant, l’usage des chèques bancaires se développait aussi : la forme la plus courante des jeux d’écriture en vue de régler les échanges. Ainsi, une ou quelques transactions peuvent avoir lieu même en absence d’une circulation de la monnaie fiduciaire par le biais des instruments de mobilisation (par exemple : le chèque).

La monnaie électronique 

Le progrès du mode de règlement des échanges a constitué la 3ème forme de dématérialisation de la monnaie. Elle est caractérisée par l’informatisation des modes de paiements par la possession de monnaie stockée dans une carte prépayée par exemple. Elle représente la carte bancaire permettent de stocker des unités monétaires et dont la simple détention fait preuve d’une créance de l’agent envers la banque. Après avoir remonté dans le temps et suivre progressivement l’évolution de la monnaie et des innovations financières, on a pu comprendre l’état actuel des choses et on va pouvoir aborder les questions monétaire en commençant par définir qu’estce qu’on entend par la monnaie.

Définitions de la monnaie

Dans un système libéral ; c’est la loi du marché qui aboutit à l’équilibre, la monnaie n’est qu’une voile et c’est juste un instrument d’échange et de transaction. Or pour d’autre courant de pensée, elle peut avoir d’autres fonctions : pour la constitution des réserves ou pour des spéculations. Toutefois, ces simples définitions ne suffisent pour bien comprendre l’importance de la monnaie et de la politique monétaire. De ce fait, des définitions de la monnaie selon ses fonctions, selon l’institution et enfin une définition synthétique seront développées.

Définitions fonctionnelles 

La détention de la monnaie peut se justifier par sa nécessité de rompre avec les relations de troc, de pouvoir faciliter l’échange ou encore de remettre à un autre temps l’échange en cas d’incertitude ou encore de simplifier le système de prix relatifs. On peut ainsi définir la monnaie selon ses 4 principales fonctions : elle constitue une unité de compte, un moyen de paiement, une réserve de valeur et un instrument de politique économique.  La monnaie comme unité de compte : La monnaie étant une unité de mesure sert à mesurer la valeur d’un bien ou d’un service quelconque, qu’elle exprimera en une seule unité. Elle permet d’avoir une idée sur la valeur d’un bien ou d’un service, c’est-à-dire que la valeur en terme 8 monétaire (le prix d’un bien) permet aux agents de se positionner, d’effectuer des calculs et de prendre des décisions. La monnaie va donc jouer le rôle de numéraire qui exprimera la valeur de chaque bien par rapport à ce numéraire. Dans ce cas, on parlera alors du système de prix absolus.  La monnaie comme moyen de paiement : Ici, la fonction de la monnaie est de jouer le rôle d’intermédiaire dans les échanges. Ce rôle de la monnaie met en évidence l’opposition à l’économie de troc qui s’avère complexe et contraignant car non seulement elle peut simplifier et multiplier les échanges mais elle peut également résoudre le problème de double coïncidence dans l’économie de troc4 .  La monnaie comme réserve de valeur : Il est possible de conserver la monnaie, l’agent économique peut conserver une partie de leur richesse en terme monétaire. Par ailleurs, Détenir de la monnaie doit permettre une utilisation ultérieure c’est-à-dire dans l’avenir. Elle permet par conséquent de dissocier la vente d’un bien de l’achat d’un autre. Elle permet aussi un transfert ou plus précisément une réserve de la valeur monétaire de l’avoir d’un agent ou plus précisément son pouvoir d’achat. Cette fonction de la monnaie a marqué fortement une rupture entre les différents courants de pensée, ceux des classiques contre les keynésiens. Pour les classiques, la monnaie n’est qu’un instrument pour pouvoir faciliter l’échange : ce n’est qu’une voile et que la marchandise s’échange contre de la marchandise : on vend pour pouvoir acheter. De ce fait, la monnaie n’est pas demandée pour elle-même et on ne la conserve pas. En revanche, Keynes accorde une grande importance à ce que l’on appelle la préférence pour la liquidité qui est un arbitrage entre détenir de la monnaie ou bien de le placer sur le marché financier. 

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE 1 : APPROCHE THEORIQUE SUR LA MONNAIE ET LA POLITIQUE MONETAIRE
Chapitre 1 : NOTION ET CONCEPTION DE LA MONNAIE
Section1 : Historique, évolution et définitions de la monnaie
Section 2 : Mesure de la monnaie et création monétaire
Section 3 : Quelques concepts sur la politique monétaire
Chapitre 2 : Analyse Théorique De La Monnaie Et De La Politique Monétaire
Section 1 : Premiers fondements théoriques de la monnaie
Section 2: Quelques études empiriques dans le cadre de la politique monétaire
Chapitre 3 : Cadre de la politique monétaire à Madagasca
Section 1 : Historique de la politique monétaire à Madagascar.
Section 2 : Cadre de politique monétaire actuel
II-2. Evolution de La masse monétaire
PARTIE 2 : ANALYSE ECONOMETRIQUE DE L’EFFICACITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE RESTRICTIVE A MADAGASCAR
Chapitre 4 : Modélisation de l’efficacité de la politique monétaire par rapport aux instruments manipulés
Section1 : But et méthode d’analyse
Section 2 : Analyses économétriques de l’efficacité de la politique monétaire restrictive
Chapitre 5 : INTERPRETATION ET ANALYSE DU RESULTAT
Chapitre 6 : Débats théoriques et suggestions de solutions
Section 1 : Débats théorique sur la réalité Malgache
Section 2 :Stratégies adaptées pour Madagascar
CONCLUSION

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