L’empire mystérieux de la pensée

Comment on soulève les montagnes !

L’empire mystérieux de la pensée

Les plus grands esprits de ce temps ont fait justice de l’opinion des anatomistes du XIXe siècle, selon laquelle la pensée était sécrétée par le cerveau. Assimiler la pensée à la bile que sécrète le foie, ne fût-ce que par association des mécanismes, est une imbécillité primaire dont la science véritable a honte aujourd’hui. S’il en était ainsi, l’effet serait supérieur à la cause puisque le cerveau périt et que la pensée ne périt pas. Mais il n’est même pas besoin, pour réfuter de telles pauvretés, d’une argumentation philosophique. Les faits se chargent eux-mêmes de fournir une péremptoire démonstration. Les grandes guerres mondiales ont montré que l’ablation des différentes parties du cerveau n’empêchait pas l’homme de penser et, du même coup, cette constatation a jeté bas la loi fameuse des localisations cérébrales, cette autre conception du siècle dernier. En clinique, on a observé des cas de tumeurs du cerveau, à ce point généralisées que les méninges n’étaient qu’une bouillie purulente et pourtant les intéressés, à part des migraines tenaces, vivaient leur vie ordinaire, avec une cogitation médiocre sans doute mais non inférieure à celle de bien d’autres cerveaux moyens.

La pensée sans dimension

Par conséquent, la preuve est faite que la pensée n’est aucunement un produit du cerveau, pas plus que l’électricité n’est un produit de la lampe. Pensée et électricité viennent d’une source plus haute et ne se servent du cerveau et de la lampe que comme d’instruments destinés à permettre leur manifestation dans le monde sensoriel. Quand bien même toutes les ampoules électriques de l’univers seraient brisées, cela n’empêcherait pas l’électricité d’exister car elle existait avant que la science moderne ne s’avisât de l’utiliser au moyen des lampes.
La pensée est d’essence divine et, par conséquent, a préexisté de tout temps. L’homme n’était rien encore alors que la pensée était déjà. S’il a accédé à la Vie, c’est en raison de la pensée qui l’a conçu et créé. S’il est admis à penser aujourd’hui, c’est en vertu d’une délégation de la pensée, car l’homme n’est que le fruit de la pensée du Démiurge créateur.
Le cerveau n’est pas autre chose que le mécanisme organique destiné à permettre l’accès de la pensée dans la matière humaine. Son rôle est celui d’un truchement, d’une sorte d’interprète, combien faillible et malhabile, de la pensée tout court.
Nous avons dit ailleurs que le cerveau avait été donné à l’homme pour lui permettre de penser à trois dimensions, mais il lui interdit de penser à quatre, de sorte que, bien loin d’être le moyen d’accès à toute connaissance, il est, en bien des domaines, un limiteur. On pourrait comparer son utilité à celle du bridage de carburateur imposé aux automobiles en cours de rodage. L’ouverture de ce dispositif est calculée de manière à admettre une quantité d’essence suffisante pour permettre une vitesse de 80 km/h, mais insuffisante pour aller à 150 km/h
On en peut déduire que notre cerveau est incapable de dépasser un certain stade de pensée, précisément en raison de sa structure rudimentaire par rapport à l’élément infiniment subtil qui l’agit.

 A l’image du Créateur

Cette infériorité n’est pas limitée au seul cerveau. L’univers visible est, comme lui, le fruit d’une Pensée Unique qui s’est manifestée dans le formel. Rien de ce qui est ne serait sans le pouvoir générateur de cette Haute Pensée d’où sont issus les mondes, les règnes, les races et les individus. Toutefois, l’individu humain a été choisi pour une manifestation spéciale et comme étant le mécanisme organique le plus accessible sur terre aux incitations de l’Esprit. Il s’est développé au-delà du minéral, au-delà du végétal et, en partie, au-delà de l’animal par la vertu de son industrie, elle-même due à sa faculté pensante, la plus affinée qui soit sur notre globe et à laquelle il doit son hégémonie présentement. Il suffit d’un instant de réflexion pour comprendre que l’homme ne serait pas devenu le conducteur des autres espèces, si sa pensée n’avait été la plus forte et n’avait assuré sa prééminence dans tous les plans. Beaucoup de végétaux et d’animaux sont plus grands et plus forts que lui, mais leur pensée est débile ou embryonnaire. Il n’est que de regarder une petite vachère menant un taureau puissant. La bête n’aurait qu’un geste à faire pour tuer l’étincelle de vie humaine, mais son idéation minuscule est en déroute devant l’idéation cependant encore fragile de l’enfant.
De même les éléments, sous l’aspect de la mer, de la montagne, semblent opposer aux êtres vivants d’immenses impossibilités. Et de fait l’éléphant ne peut franchir l’océan, la baleine ne peut traverser un isthme, l’aigle ne peut passer sous la montagne, mais l’homme peut aller sous terre, dans l’air et dans l’eau. A quoi doit-il ces possibilités ? Uniquement à la pensée qui le rend capable de créer, à l’image du créateur.

La pensée humaine est extra-physique

L’homme a-t-il bénéficié au départ d’une prédilection du Divin ou est-ce seulement parce qu’il a plus rapidement évolué que les autres créatures animales? Toujours est-il que la Pensée Divine a fondé sur lui de grands espoirs. Ces espoirs ont été souvent déçus, trompés, frustrés, parce que l’évolution de la pensée chez l’homme a été lente et, surtout, parce que dès que l’homme a eu conscience de penser, l’orgueil lui est venu, au point qu’il a cru pouvoir se passer du Créateur.
Cette présomption est inévitable chez tous les êtres qui accèdent à la connaissance. Il faut beaucoup de science pour avoir de l’humilité. La plupart des hommes actuels ont beaucoup d’ignorance et un peu de science. Ce vernis superficiel est fait pour les abuser. On comprend ainsi les aberrations de la société humaine qui se sert de la pensée pour détruire au lieu de construire, pour ruiner au lieu d’édifier. Il en résulte que la pensée de l’homme s’exerce à l’encontre de la Pensée Divine et que celle-ci étant la plus forte a peu de chose à faire pour nous brimer.
Les mécomptes, les chagrins, les catastrophes et les cataclysmes sont les réactions automatiques de la Haute Pensée incomprise et le résultat de notre manière défectueuse de penser. Et qu’on ne croie pas que cela puisse être infirmé par l’exemple des animaux, eux-mêmes en proie aux même misères naturelles ou physiologiques ! On y trouve, au contraire, une confirmation de ce qui est dit plus haut. La souffrance pure, ou souffrance en soi, est relativement peu de chose. C’est le degré de conscience de l’être qui en conditionne l’intensité. La bête souffre au moment du choc, de la privation ou de l’accès physique. Pour le reste, elle n’a ni prescience ni imagination. L’homme, ayant la pensée, souffre d’abord par la pensée, pendant, avant et après. La pensée fait sa supériorité sur les mondes inférieurs dans le plan spirituel et son infériorité sur les mondes inférieurs dans le plan physique. Et cela est dû à sa nature double, à ce qu’on a appelé son humanimalité. Mais comment ne pas en conclure que la pensée humaine est extra-physique puisqu’elle dramatise la conscience et magnifie l’émoi charnel? La conscience de l’homme est l’étage le plus élevé que sa personne puisse atteindre. S’il sait la perfectionner et s’en servir, il peut accéder aux mondes supérieurs. Or ces mondes sont au-delà de la forme et de l’apparence. D’où l’impossibilité de les expérimenter en laboratoire et l’obligation de les pénétrer par la pensée pure, puisqu’ils ne sont eux-mêmes qu’une manière plus haute de penser. C’est la pensée qui constitue l’univers, le visible comme l’invisible, qui organise les mondes, en harmonise le comportement. C’est la pensée qui est le support de l’éther et la base éternelle de la vie. Privé de pensée, le monde matériel deviendrait inerte et froid, car la pensée est la source et la mère de l’énergie.

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