L’emploi et la lutte contre la pauvreté

L’emploi et la lutte contre la pauvreté

-Lutte contre la pauvreté :
Partons de la définition même de la pauvreté qui n’est autre que l’état d’un agent économique dont les revenus ne lui permettent plus de satisfaire les besoins primaires (alimentation, habillement, logement…etc.) La lutte contre la pauvreté se définit donc comme le processus, programme, projet ou action visant à faire fléchir les contraintes renforçant l’emprise manques des revenus sur les satisfactions des besoins précités ci-dessus. Cette petite définition nous sera utile pour bien mener notre analyse théorique. La lutte contre la pauvreté a été associée au concept de l’emploi, il nous faudra donc aussi le définir.

– Emploi :
En terme économique, nous pourrons assimiler l’emploi à l’allocation d’un ou plusieurs facteurs de production pour atteindre un objectif de mise en œuvre d’un type de bien ou de services nécessaires à la satisfaction des besoins d’un groupe d’agents économiques. Les facteurs sont multiples, ils sont constitués par un flux de services entrant dans une entreprise, société, ou une entité. En contrepartie de ces flux entrant dans une, il y a paiement d’un flux monétaire de sens inverse (fonction de la qualité et de la quantité de ces facteurs), c’est-à-dire en provenance des entreprises : c’est le revenu qui servira à chaque agent économique titulaire de se procurer les biens et services nécessaires à la satisfactions de ses besoins primaires.

-Explication : Une attention particulière sera portée sur une possible corrélation entre l’emploi et la lutte contre la pauvreté dans la mesure où le niveau de revenu, qui détermine la quantité et la qualité des biens et services à acquérir afin de satisfaire les besoins primaires, détermine le seuil de pauvreté, est fonction directe de cette volume d’emploi. Comme notre thème s’intitule : <>, on va centrer notre analyse sur la corrélation des trois facteurs principaux utilisés dans l’emploi agricole :

-le travail,
-le capital,
-la terre.

Le travail et la lutte contre la pauvreté

Le travail dans l’agriculture n’est autre que la ressource humaine engagée dans l’exploitation. Concrètement, c’est sont le savoir faire et/ou l’expérience dans l’exercice de l’activité agricole. Pour comprendre l’interrelation entre le type de ressource et le processus de réduction de la pauvreté, analysons ces deux composantes :

a) Le savoir faire
Une des sources du savoir faire est la tradition qui prône quelques pratiques comme les polycultures, cultures extensives, utilisation des engrais organiques, usage des semences naturels…etc. Ces quelques pratiques citées ci-dessus se retrouvent la plupart du temps dans les pays du tiers monde. Il y a quand même des avantages comme l’existence d’une multiplicité des produits agricoles (variétés des produits à la dispositions des ménages), existence des pailles et des sons encore à l’état primitive qui serviront d’alimentation pour les bétails d’élevage. Les hommes et les bétails seront donc tous satisfaits si les pratiques des traditions sont efficaces pour l’exploitation. Nous pourrons donc dire que l’emploi, du point de vu du savoir faire (état statique) permet de lutter contre la pauvreté.

Le savoir faire est aussi une source d’externalités négatives. La pratique des feux de brousses par exemple, qui servent à accéder à des jeunes pousses vertes pour l’alimentation animale (bétails), par exemple, pourra amener un résultat positif dans le court terme. Dans le long terme, nous ne pourrons pas se passer d’une possibilité de dégradation de la fertilité du sol à cause de la dégradation de la couverture végétale. L’extension future de la production agricole n’y sera plus rentable dans l’avenir. Pire encore, s’il n’y a pas d’extension de la production agricole vers ces zones, il y a une risque d’érosion accompagnée d’une désertification accélérée. Dans les pays en développement, la pratique des feux des brousses s’accompagne aussi des défrichements qui entraînent la diminution de la couverture forestière. Cette dernière notion est la source principale des grands déséquilibres climatiques dont la désertification. Il ne faut pas oublier non plus l’usage des cultures sur brûlis qui aura les mêmes effets que les feux de brousses et le défrichement. Ces processus entraîneront une baisse de la productivité agricole.

b) L’innovation
L’objectif des séances de vulgarisations est d’introduire des nouvelles techniques de productions pour substituer les techniques rudimentaires et appauvrissants de l’agriculture dans les pays en développement. L’adoption de la culture intensive, de l’utilisation des engrais chimiques, de l’usage des semences OGM et la pratique de la monoculture sont des cas courants de ces nouvelles techniques. Pour atteindre un volume de production considérable, il faut moins d’espaces à cultiver, ce qui accroît la possibilité d’introduire des nouvelles filières sur les territoires libres. Il y aura aussi une accélération du cycle de production agricole et, donc, une multiplicité possible de ce cycle pour un même produit. Il y aura donc une augmentation de la productivité avec une réduction de la surface cultivée qui signifie une réduction de la peine de travail (Homo oeconomicus). C’est sont les bienfaits des OGM associées à des engrais chimiques. Là encore, nous pourrons dire que l’emploi agricole permet de lutter contre la pauvreté si on considère l’emploi des innovations.

Selon Jean Marc SIROEN (agrégé d’économie et de gestion, maître de conférence à l’université Paris IX- Dauphine), dans son ouvrage « L’économie mondiale », les nouvelles techniques applicables à l’agriculture sont loin d’être épuisées. En effet, l’US Office of Technology Assessment and Prospective 2005 semble justifier cette affirmation en nous avançant les nouvelles techniques dans l’agriculture . Ces informations sont toutes des listes des innovations exécutées, en cours d’exécutions ou à l’étude d’exécution dans les pays en voie de développement. L’essor des biotechnologies, de l’industrie chimique, des techniques de communication et des traitements de l’information pourrait permettre une nouvelle explosion de la productivité. Aux USA, la moitié environ de ces nouvelles techniques a été introduites en 1990, d’autres étaient opérationnelles à la fin du vingtième siècle. Grâce à ces techniques, sans accroissement de la superficie cultivée, et donc, sans intervention de la loi des rendements décroissants (usage des terres de moins en moins productives), la production a fortement cru dans les pays industriels.

L’expérience peut être décrite comme la reproduction d’un système de production agricole qui a déjà fait ses succès antérieurement. On généralise ce système en le partageant avec d’autres agriculteurs voisins afin de dégager les innovations nécessaires. On peut aussi l’améliorer en le combinant avec les innovations de ces derniers. Il y a donc échanges d’idées et de connaissances, des pratiques socioculturelles et d’héritages. Il conduit à accumuler les multiples traditions et les savoir faire concernant l’exploitation. Les agriculteurs désirant cultiver des nouvelles plantes apprennent comment s’y prendre en les regardant pousser dans les champs des autres agriculteurs. Cet échange d’idées permet le réajustement automatique des pratiques entre les agriculteurs. Il y aura renforcement mutuel des avantages pour chaque système individuel. Chaque producteur pourra profiter d’une augmentation de leur productivité, c’est un signe de réduction de la pauvreté. C’est donc un échange des pratiques entre les agriculteurs dont le fonctionnement consiste à partager les forces ressenties par l’expérience et limiter les faiblesses.

Table des matières

INTRODUCTION
Partie I/ THEORIES DE L’EMPLOI ET DU DEVELOPPEMENT
Chapitre 1/ L’emploi et la lutte contre la pauvreté
1-1/ Le travail et la lutte contre la pauvreté
a) Le savoir faire
b) L’innovation
1-2/ Le capital
1-3/ La terre
Chapitre 2/ Rôles de l’agriculture dans le développement
2-1/ Défis contre les obstacles internes au développement
a) Défis contre les blocages géographiques et humains
b) Défis contre les blocages économiques
c) Défis contre les blocages institutionnels
2-2/ Défis contre les obstacles externes au développement
Partie II/ L’AGRICULTURE DE MADAGASCAR
Chapitre 1/ L’agriculture malagasy (Méthodologie d’analyse)
1-1/ Les populations
1-2/ Les superficies
1-3/ Productions et prix moyens aux producteurs
1-4/ Conclusion
Chapitre 2/ Analyse diagnostic du secteur
2-1/ Le travail
a) La population
b)Les exploitations
2-2/ La terre
2-3/ Analyse sur les outputs
CONCLUSION

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