L’épidémiologie de la maladie cardiovasculaire

L’épidémiologie de la maladie cardiovasculaire

Selon l’OMS, 17.5 millions des décès sont imputables aux maladies cardiovasculaires soit 31% de la mortalité mondiale dont 7.4 millions sont dus à la cardiopathie ischémique et 6.7 millions sont dus à des accidents vasculaires cérébraux (AVC) en 2015 (3),(4). En France, selon Santé Publique France, les maladies cardiovasculaires sont passées au deuxième rang des causes de mortalité après les tumeurs. La mortalité par cardiopathie ischémique est en constante diminution depuis les années 1980 mais la maladie coronaire reste au 2ème rang des causes de mortalité chez les femmes (après les maladies cérébro-vasculaires) comme chez les hommes (après les cancers) .

Le nombre de décès par cardiopathie ischémique en 2011 est de 34870 dont la moitié par IDM. Pour 58%, ces décès sont survenus chez des hommes (5). Au final, le pronostic du syndrome coronarien aigu (SCA) reste grave puisqu’on compte 120000 IDM par an en France dont 10% des victimes décèdent dans l’heure qui suit et le taux de mortalité à un an est de 15%. Aujourd’hui, le Ministère de la Santé tire la sonnette d’alarme sur l’exposition au risque cardio-neurovasculaire chez les femmes jeunes. En effet, on constate une progression des taux d’hospitalisation pour IDM chez les femmes de moins de 65 ans : + 25,2% sur la période 2002-2013. Cela semble dû à l’adoption par les femmes des mêmes comportements à risque que les hommes (6).

Cependant, le pronostic de la maladie coronaire s’améliore grâce à l’action conjuguée d’une meilleure prise en charge de l’événement coronarien aigu (arrivée plus rapide à l’hôpital, thrombolyse, angioplastie…) et également d’une meilleure prise en charge des facteurs de risque modifiables (essentiellement l’hypertension artérielle (HTA) et la dyslipidémie) en prévention secondaire. Les résultats de l’étude observationnelle FAST-MI de 2015 montre que la mortalité à J 30 post admission est passée de 10,2% à 4%, entre 1995 et 2010, puis à 2,1% en 2015, chez les patients victimes d’un STEMI. L’évolution est comparable chez les NSTEMI avec une mortalité qui est passée de 2.6 à 1.8% (7).

Définition de l’éducation thérapeutique

Selon la définition de l’OMS de 1998 établie lors du Bureau Régional pour l’Europe à Copenhague, l’éducation thérapeutique des patients « vise à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique (8). « L’éducation thérapeutique du patient est un processus permanent, intégré dans les soins et centré sur le patient. Elle comprend des activités organisées de sensibilisation, d’information, d’apprentissage et d’accompagnement psychosocial concernant la maladie, le traitement prescrit, les soins, le cadre hospitalier et de soins, les informations organisationnelles et les comportements de santé et de maladie. Elle vise à aider le patient et leur famille à comprendre la maladie et le traitement, coopérer avec les soignants, vivre plus sainement et maintenir ou améliorer leur qualité de vie. L’éducation devrait rendre le patient capable d’acquérir et maintenir les ressources nécessaires pour gérer de façon optimale sa vie avec la maladie. »

La place de l’éducation thérapeutique

L’HAS met donc l’ETP au cœur du traitement de fond de la maladie coronaire dans son guide de parcours de soin de septembre 2016 afin d’aider les patients à faire face à leur maladie et à leur traitement. Elle doit permettre un continuum éducatif entre le service hospitalier et la prise en charge ambulatoire (11). Les dernières recommandations de la Société Européenne de Cardiologie (ESC) de 2016 sur la prévention de la maladie cardiovasculaire en pratique clinique préconisent l’ETP en mettant notamment l’accent sur les changements de mode de vie, l’activité physique, la gestion du stress et des conseils sur les facteurs de risque psychosociaux. L’ETP constitue une recommandation de classe I pour la Société Américaine de cardiologie/l’American Heart Association et l’ESC chez les patients ayant eu un SCA sans élévation du segment ST et les patients à haut risque cardiovasculaire .

La loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (loi HPST) a permis de donner un cadre législatif aux programmes d’ETP. Dans l’article 84, elle précise que « l’éducation thérapeutique s’inscrit dans le parcours de soin du patient » et qu’ « elle a pour objectif de rendre le patient plus autonome en facilitant son adhésion aux traitements prescrits et en améliorant sa qualité de vie » (13). Chaque programme d’ETP doit remplir un cahier des charges national et être autorisé par l’Agence Régionale de Santé (ARS). L’évaluation des programmes d’ETP se fait de façon annuelle et de façon quadriennale par auto-évaluation. Le but de l’évaluation annuelle est d’améliorer les pratiques, l’organisation, le partage d’informations, la coordination et d’ajuster le programme au cours de son développement. Tandis que celui de l’évaluation quadriennale est de s’engager sur des actions de pérennisation, d’amélioration, des changements et de prendre une décision pour l’avenir du programme .

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