Les conditions de la mise en valeur de la culture de cacao

SYSTEME DE CULTURE DE CACAO

Les conditions de la mise en valeur de la culture de cacao

Rappelons que le cacaoyer est une plante des tropiques humides. Sa culture est plus particulièrement adaptée aux latitudes voisines de l’équateur, de 20°N à 20° S et à une pluviométrie annuelle de 1500 à 2500mm, avec moins de trois mois à pluviométrie inférieure à 100mm. Elle supporte des températures maximales moyennes comprises entre 30° C et 32°C et des températures minimales moyennes de 18°C à 21°C, avec un minimum absolu de 10°C6. Elle doit être évitée dans les régions très ventées, où le cacaoyer peut souffrir de fortes défoliations en l’absence de brise-vent. Le cacaoyer requiert des sols profonds bien drainants de préférence à texture sablo-argileuse, proches de la neutralité dont le pH entre 5 et 8 de préférence entre 6 et 7,5, à l’horizon superficiel riche en matière organique dont 3% minimum et assez bien pourvus en éléments minéraux, même si ce dernier facteur peut être corrigé par des apports d’engrais minéraux. Le cacaoyer présente donc des cultures pérennes tropicales, comme le palmier à huile, le caféier et l’hévéa. Néanmoins, les critères de sols et de climat doivent être considérés globalement et non séparément et en interaction avec les systèmes de culture. Ainsi, le cacaoyer est cultivé en Equateur dans des zones où la pluviométrie annuelle est inférieure à 11000mm mais sur des sols alluviaux très fertiles et très profonds avec une nappe phréatique proche de la surface. A l’inverse, le cacaoyer pousse dans des régions où la pluviométrie excède 3000mm par an, en Amazonie par exemple, mais la rentabilité de la culture est affectée par une forte incidence de maladies fongiques et par des difficultés de séchage et de conservation du cacao après la récolte.

L’augmentation de rendements potentiels et une durabilité de la production conditionnées par le contexte pédoclimatique

Bien que le cacaoyer puisse être considéré comme une plante d’ombre sur la base des caractéristiques physiologique de son appareil photosynthétique, la production potentielle d’un hectare de cacaoyer est limitée, en dehors des autres facteurs limitant, lorsque l’éclairement reçu est inférieur à 1800 heures par an. Des essais en Afrique de l’Ouest, les fèves de la récolte intermédiaire sont de plus petit taille que celles de la récolte principale, car récoltées après la grande saison sèche de décembre-février. Le même, il a été observé que la taille des fèves de la récolte principale diminue les années où un stress hydrique marqué survient durant la petite saison sèche de juillet-août. Cependant, si un ter stress intervient plus tôt après la floraison, soit environ moins de deux mois après la nouaison des fleurs, il se traduit par un flétrissement des jeunes fruits et non par une diminution de la taille des fèves. Des essais d’irrigation ont confirmé que la production potentielle était accrue, à long terme, par une irrigation de complément. Mais, dans les conditions de la Côte d’ Ivoire et du Ghana, il semble que les saisons sèches n’aient pas d’effets très marqués sur la production des cacaoyers adultes, les gains de production obtenus avec l’irrigation sont faibles : 20 %, sans engrais et 40% avec engrais.En revanche, les déficits hydriques affectent fortement l’établissement des jeunes cacaoyers : mortalité, retard de développement et d’entrée en production. Pour comparer l’Afrique de l’ouest et l’Indonésie, il est donc important de tenir compte de l’influence des régimes pluviométriques sur l’aptitude à l’établissement des jeunes plants et sur l’aptitude à valoriser les apports d’engrais ou de sols dont la fertilité chimique est élevée. L’influence de la richesse minérale du sol sur la production dépend du degré d’ombrage permanent et de la durée considérée. Les producteurs de cacao du monde entier ont apporté la preuve qu’il est possible d’établir une cacaoyère après défriché forestière sur des sols très peu fertiles et parfois très dénaturés, comme dans le sud du Cameroun et le sud-ouest du Ghana. Mais
dans le cas de sols très dénaturés, les rendements sont faibles : moins de 400 kg par hectare et par an, et se maintiennent durablement à ce niveau seulement si la cacaoyère bénéfice d’un ombrage permanent. Dans le cas d’une culture en plein soleil et sans engrais, les rendements sont satisfaisants à court terme mais baissent à moyen terme : ainsi au Ghana, la production a fortement chuté, en l’absence d’ombrage et de fertilisation, sans une parcelle expérimentale après neuf années de récolte soutenue, de plus de 1500kg/ha/an. En côte d’Ivoire et au Ghana le gain obtenu grâce à fertilisation expérimental d’hybrides conduit de façon intensive (or irrigation) est 500 à 1000 kg essentiellement du fait d’une floraison accrue et de perte dues au flétrissement physiologique réduites. Ainsi, en Côte d’Ivoire la production annuelle moyenne avec fertilisation a été, à Divo de 3050 kg/ha contre 1990 kg/ha son engrais durant 11récoltes et Abengourou, de 1680kg /ha contre 1220kg/ha durant 9 récolte. Dans le cas cacaoyère installées sous un fort ombrage permanant, avec plus de 50% de taux d’interception, le rapport d’engrais n’a pas d’effet significatif. Si l’ombrage permanant est réduit et absent les richesses minérales sont donc des facteurs déterminant pour atteindre le niveau de rendement potentiel et pour le maintenir sur le moyen et long terme. La production d’une cacaoyère suit dans le temps une courbe ascendante puis descendante avec, entre le deux, une période de relative stabilité. Le modèle de prédiction de production de l’Isso considère, pour de parcelle d’hydride de Côte d’Ivoire, une période de décroissance des rendements jusqu’à 8 ans, un plateau jusqu’à 18 ans, puis une lente décroissance de la production A l’île de la Trinité, la chute de rendement survient après 30 an, avec une pente de 1% par an, sur les salles très favorable à la culture de cacao et près 20an, avec une pente de 6%, sur les sols peut propices. La durée du période de forte production/le plateau de la courbe/dépend largement de condition de sols, à l’absence de fertilisation, mais est aussi tributaire d’autres facteurs provoquant l’épuisement ou la mort de cacaoyers productifs : sécheresses ou inondation répétée, attaques d’insecte piqueurs des branches, chancres des troncs. Le type de matériel de végétal semble aussi avoir une influence : certains hybrides très productifs voient leurs productions chutées fortement et régulièrement après mois de dix ans de fortes récoltes, en dépit des rapports d’engrais et de pesticides. Cependant, dans le cadre d’une approche comparative du milieu naturel des trois pays étudiés, il ne paraît pas nécessaire de tenir compte d’une possible interaction entre matériel végétal et milieu car c’est le même type de matériel végétal qui a été utilisé par les planteurs de Côte d’Ivoire du Ghana et d’Indonésie. En fait, outre l’évolution des rendements il est indispensable de considéré aussi l’évolution des conditions agronomique de conduite du cacaoyer. Le vieillissement du cacaoyer peut se traduire par une chute assez faible de la production mais qui s’accompagne d’une nette augmentation des coûts de production : dégradation de la frondaison de cacaoyers et entrainant une forte hausse des frais de traitements antimirides et des désherbages, hauteur de cacaoyers renchérissant la taille des branches et la récolte, etc. En Malaisie P.J.Montgomorie estime que les meilleurs rendements sont obtenus des cacaoyers de 15 à 20 ans ; au-delà les productions moyennes baissent et les charges d’entretiens augmentent.

Les conditions pédoclimatiques influencent aussi la quantité de fèves

La qualité physique et organoleptique du cacao dépend essentiellement du type génétique et du traitement post-récolte. Cependant, certains aspects de la qualité physique peuvent être affectés par les conditions du milieu. La taille de fèves d’une cabosse est un facteur de qualité qui influence le rendement à l’usinage. De plus, si la teneur en beure des fèves dépend principalement de la génétique elle aussi fortement corrélée à la taille des fèves : pour un génotype donné la teneur en beure croit avec la taille de fève. Cette taille peut être affectée par deux types de facteurs climatiques. Tout d’abord, elle est corrélée, dans une situation donnée, à la pluviosité durant le quatre première mois de développement du fruit. Un déficit d’hydrique se traduit donc par des fèves plus petites et moins riche en beurre. Ensuite, la température ambiante peut influencer la taille, ainsi que la dureté du beurre de cacao. En revanche, il n’y a pas de fait constant de l’alimentation minérale sur la taille de fève, les essais de fertilisations résultants soit en une augmentation soit en une diminution du poids de 100 fèves. En fait, le climat a un effet indirect sur la qualité du cacao commercialisé car il conditionne la faisabilité du chassage solaire des fèves après leur fermentation méthode recommandée pour la production de cacao de bonne qualité. Dans les zones très pluvieuses, il est difficile de sécher correctement le cacao au soleil, ce qui conduit les producteur soit à commercialiser un cacao humide, ou partiellement sèche avec de risque de développement de moisissure, soit à réaliser un séchage artificiel, mais le cacao est alors acide contaminer par des odeurs de fumer.

Des interactions possibles entre facteur climatique et facteur parasitaire

Dans les trois pays considérés, de maladies ou des ravageurs affectent la production des plantations. La qualité du cacao produit peut aussi se trouver dégradée indirectement par certaines maladies des cabosses via la présence de fèves pourries mélangées au cacao marchant. Il est important de tenir compte non seulement de la présence des certaine maladies ou certaines ravageurs dans une zone de production, mais aussi de l’existence d’une éventuelle interaction avec le facteur climatique : c’est particulièrement le cas des maladies dont l’impact sur les récoltes peut se trouver amplifié par un climat humide particulièrement favorable à la dispersion et germination de spores.

Les conditions pédologiques

La comparaison entre pays est rendue difficile des différentes classifications des sols utilisés : Ortom (devenu Ird), Usda(united states Depertment of Agriculture), Fao. Un travail de rapprochement des sources a permis d’ébaucher pour chaque pays une carte simplifiée des sols selon leur aptitude à la culture de cacao. L’échelle spatiale utilisée ne permet pas de rendre compte dans le détail des phénomènes liés à la situation topographique, qui peuvent rendre un sol inapte à la culture de cacao, et à l’horizon de surface, dont certaines caractéristiques, notamment la teneur en matière organique et la flore adventice, influencent fortement l’aptitude à l’installation des jeunes cacaoyers. Ces caractéristiques dépendent principalement du précédent cultural et du mode de défriche, mais peu du type de sol.

Les différents types de sol

 Les sols inaptes à la culture de cacao : sols hydro morphes, largement représentés le long de la côte nord-est de Sumatra.

 Les sols peu favorables à la culture de cacao : sols ferralitiques fortement désaturées, couvrant le sud du western Région au Ghana, les granges sud et ouest de la Côte d’Ivoire, ainsi qu’une grande partie des provinces de Jambi, de Sud-Sumatra et de Lampung,
Sumatra. La pauvreté de ces sols en éléments minéraux conduit, en l’absence de fertilisation minérale de compensation, à un plafonnement de la production et à une sénescence précoce de verger

 Les sols favorables à la culture de cacao : sols ferralitiques moyennement dénaturés, se trouvant principalement dans les zones cacaoyères traditionnelles de Côte d’Ivoire et du Ghana, ainsi que sur de larges étendues de Sulawesi et de Sumatra. Dans ces conditions, il est possible d’atteindre des rendements, sans fertilisation et sous ombrage permanent léger ou nul, de 1500 kg/ha/an environ, durant une quinzaine d’année.

 Les sols très favorables à la culture de cacao : sols peu dénaturées, à capacité d’échange élevée, généralement profonds et bien drainants. Dans les pays ouest-africains, ces sols ne couvrent s’une étendue limitée dans le Centre-Ouest et l’Est de la Côte d’Ivoire, et dans le pays Ashanti et le nord du western Région de Medan à Sumatra et dans le sud-est de Sulawesi.

 Les sols ayant une aptitude à la culture de cacao très variable : sols alluviaux, couvrant des superficies importantes le long du golfe de Boné à Sulawesi et sur la côte nord-est de Sumatra. Lorsque l’engorgement permanent ou fréquent du sol est évité par une position topographique légèrement sur élevée ou par un réseau de canaux de drainage, ces sols peuvent être considérés comme favorables à très favorable à la culture de cacao.

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