Les critères de rentabilité sous l’angle théorique

Cours les critères de rentabilité sous l’angle théorique, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.

Positionnement disciplinaire et choix d’école

Tout au long de ce chapitre, nous allons préciser le lien, existant ou non, entre le critère de rentabilité financière et le choix d’investissement, au travers de plusieurs champs disciplinaires, dans le monde de l’entreprise, brièvement, et dans le secteur public, plus amplement.
En parlant d’un critère financier, nous parlons d’un critère chiffré, relevant donc d’une mesure. Nous souhaitons d’ores et déjà évoquer le caractère illusoire de la mesure, même si notre travail ne s’arrêtera pas là pour autant. Nous conserverons toutefois à l’esprit ce caractère illusoire et la modestie qui doit en découler lorsque nous utilisons une mesure. En premier lieu, nous nous référons à un spécialiste de la science de la mesure, c’est-à-dire de la métrologie. Lors d’une conférence à l’ISEP23, Marc Himbert dit que mesurer, c’est quantifier une grandeur, c’est compter et c’est comparer, dans le but d’une décision. Une mesure se doit donc d’être « sincère, juste et fidèle ». Mais, d’une part, cette appréciation dépend de l’environnement et de l’instrument de mesure qui a été choisi : la mesure est donc toute relative. D’autre part, le résultat de la mesure peut être proche de la limite fixée et le doute apparaît alors sur la fiabilité de la mesure effectuée. L’enjeu est donc alors de connaître au mieux l’incertitude de la mesure afin d’avoir confiance dans le résultat. Mais quelle que soit la qualité de l’évaluation de l’incertitude de la mesure, la mesure certaine est un leurre.
Nantis de cette connaissance, nous cherchons, malgré son imperfection, un intérêt pour la mesure. Car, sans tomber dans l’obsession de la mesure, celle-ci présente des atouts. Elle permet, en effet, une représentation de phénomènes observés. C’est ce qu’exprime Lord Kelvin, prix Nobel de chimie en 1934 pour ses travaux sur la thermodynamique lors qu’il dit : « When you can measure what you are speaking about and express it in numbers, you know something about it. »24 Cette définition donne toute la relativité de la mesure.celle-ci n’apporte qu’une partie de la connaissance, mais elle l’apporte. Elle aide donc, en rendant moins complexe ce qui l’était, à comprendre les problèmes avant de prendre une décision. Elle aide également à introduire de l’objectivité dans la situation à analyser, non pas en remplaçant les mots et le discours, mais en les complétant. Car, selon Patrick Gibert, « la magistrature du verbe a pour corollaire probable […] l’évaluation aléatoire ou arbitraire ». Or cette domination est encore très présente dans le secteur public : « Une des oppositions fondamentales entre le management public et celui de l’entreprise, en France en tout cas, paraît être, pour reprendre le titre d’une émission de télévision célèbre, celle des chiffres et des lettres. »

Les critères de rentabilité sous l’angle théorique

Nous nous appuyons sur quatre ouvrages de finance d’entreprise : un d’un auteur français et trois d’auteurs américains, qui font référence dans le monde de la finance d’entreprise. Nous avons analysé les principaux critères de rentabilité auxquels il est fait référence. Ces critères sont présentés comme uniques critères de choix d’investissement par la théorie de la finance d’entreprise.
La valeur actuelle nette (VAN) est le critère à privilégier. Elle présente un certain nombre d’avantages : utilisation des flux de trésorerie, et non des flux comptables, utilisation de tous les flux liés à l’investissement, sans aucune limite de date, actualisation des flux, donc prise en compte de la valeur du temps, et possibilité de classement de plusieurs investissements mutuellement exclusifs.
Il existe cependant d’autres critères à mentionner qui, s’ils comportent des faiblesses, peuvent, dans certains cas, être utilisés à défaut de s’appuyer sur la VAN.
Ainsi en est-il du taux de rentabilité interne (TRI). Celui-ci repose sur les mêmes principes de calcul que la VAN. Toutefois, il ne peut être utilisé que si les flux changent de signe au moins une fois. De plus, le TRI n’est pas considéré comme pertinent lorsqu’il s’agit de comparer deux investissements mutuellement exclusifs.

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