Les difficultés de la prise en charge des déficients mentaux en milieu carcéral

Les difficultés de la prise en charge des déficients mentaux en milieu carcéral

LA DEFICIENCE MENTALE

Selon la CIM-10 / ICD-10 , le retard mental est un arrêt du développement mental ou un développement mental incomplet, caractérisé essentiellement par une insuffisance des facultés qui déterminent le niveau global d’intelligence, c’est-à-dire les fonctions cognitives, le langage, la motricité et les performances sociales. Une définition de la déficience intellectuelle, donnée par l’American Association on Intellectual and Developmental Disabilities : « La déficience intellectuelle est caractérisée par des limitations significatives du fonctionnement intellectuel et du comportement adaptatif lequel se manifeste dans les habiletés conceptuelles, sociales et pratiques. Cette incapacité survient avant l’âge de 18 ans. » . Selon le DSM 5, Le handicap intellectuel est caractérisé par un déficit général des capacités mentales, comme le raisonnement, la résolution de problèmes, la planification, la pensée abstraite, le jugement, les apprentissages scolaires et l’apprentissage à partir de l’expérience. Ces déficits entraînent une altération du fonctionnement adaptatif, de sorte que la personne ne parvient pas à répondre aux normes en matière d’indépendance personnelle et de responsabilité sociale, dans un ou plusieurs aspects de la vie quotidienne, notamment la communication, la participation à la société, le fonctionnement scolaire ou professionnel, et l’indépendance personnelle à la maison ou en collectivité. 

Historique et évolution des concepts 

Les peuples primitifs se débarrassaient volontiers des personnes handicapées les mettant à mort [37]. En effet, celles-ci exigeaient des soins et imposaient des sacrifices à la famille et à la tribu. Leurs proches s’arrogeaient alors le droit de supprimer ces êtres considérés comme inutiles et embarrassants.D’autres civilisations donnent à l’arriéré mental un statut situé « hors du commun » : en Egypte, il peut être considéré comme porteur de pouvoir divin et donc protégé, voire divinisé [39]. Dans la civilisation islamique, les personnes ayant une déficience intellectuelle étaient prises en pitié et bénéficiaient d’une prise en charge. Tel n’était pas le cas dans la Grèce antique et à Rome. En effet, leurs dirigeants ordonnaient la mise à mort des personnes handicapées. Cette démarche se basait sur un raisonnement très simpliste au nom de la science et de la charité : le droit de mettre un terme à la vie inutile, à la vie de souffrances de ces malheureux. L’avènement du christianisme, a permis de mettre un terme à la mise à mort des déficients intellectuels. Ils étaient enfermés dans des « asiles ». Cependant, aucune action supplémentaire n’était mise en œuvre pour comprendre et améliorer leur état [37]. Le roi Philippe le Bel a tenté de mieux affronter le problème en nommant un curateur et en proposant que l’enfermement puisses se faire dans les hospices qui commençaient alors à voir le jour [39]. Aux XVI et XVII siècles, on cherchait à décrire le « caractère » des « idiots » ; on discutait des étiologies et on s’intéressait à un éventuel traitement, médical et pédagogique [39]. Au début du XIX siècle des recherches scientifiques et pédagogiques obéissants à une méthodologie sont mises en place. Esquirol, élève de Pinel, expliquait dans son ouvrage « des maladies mentales » (1838), que « le mot idiot, privatus, solitarius, exprime l’état d’un homme qui, privé de raison, est seul isolé en quelque sorte du reste de la nature ». Il distinguait l’idiotie de la démence, l’idiotie est défini comme un état originel, pas une maladie, mais un état dans lequel les facultés intellectuelles ne se sont jamais manifestées, a un degré moindre on trouve les imbéciles ; la démence, un état où les capacités intellectuelles, normales au départ, se dégradent pour aboutir à un état d’arriération : des sujets « riches devenus pauvres » [39]. 7 Seguin, puis Binnet et Simon, grâce au développement de la psychologie quantitative, vont différencier les idiots, les imbéciles et les débiles. Au XX siècle, avec l’obligation scolaire, l’intérêt est porté sur ceux qui présentaient un déficit plus léger et Zazzo décrit la « débilité légère » : « première zone de l’insuffisance mentale, relative aux exigences de la société, elles-mêmes variables d’une société à l’autre et, d’un âge à l’autre [39]. De nos jours nous assistons à une approche multidimensionnelle de la déficience intellectuelle.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. RAPPELS SUR LA DEFICIENCE MENTALE
1. Définitions
2. Historique et évolution des concepts
3. Classification
5. Etiopathogénie
7. Description clinique
7.1. Examen clinique
7.2. Signes associés
7.3. Diagnostic positif
7.4. Diagnostic différentiel
7.4.1. Troubles neurocognitifs majeurs et légers
7.4.2. Troubles de la communications et trouble spécifique des apprentissages
7.4.3. Trouble du spectre de l’autisme
8. Prise en charge
8.1. Abord psychothérapeutique
8.2. Mesures éducatives et institutionnelles
II. LA RESPONSABILITE AU SENS LEGAL DU TERME
1. Définition
2. Historique
3. Notion d’état de démence
4. Notion de dangerosité
5. L’Irresponsabilité pénale
III. DÉFICIENCE ET MILIEU CARCÉRAL
1. Epidémiologie
2. Rapports entre le déficit intellectuel et le comportement criminel
2.1. Tendance à commettre des actes criminels
2.2. Types de crimes commis par les personnes souffrant d’un déficit Intellectuel
2.3. Caractéristiques des délinquants souffrant de handicaps mentaux
3. Clinique
3.1. Exploitation et victimisation
3.2. Effet de la discipline carcérale
3.3. Conséquences pour les prisonniers souffrant de déficiences intellectuelles
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PRATIQUE
I. OBJECTIFS
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
II. MATERIELS ET METHODES
1. Cadre d’étude
2. Période de l’étude
3. Population d’étude
4. Type d’étude
5. Recueil des données
6. Aspects légaux
III. OBSERVATIONS CLINIQUES
1. Patient 1
2. Patient 2
3. Patient 3
4. Patient 4
5. Les entretiens
5.1. Entretien avec les chefs de chambre
5.2. Entretien avec les chefs de cours
5.3. Entretien avec l’infirmier Major
5.4. Entretien avec la direction
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .

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