Les effets d’une surexposition aux écrans chez les enfants

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État des lieux des consommations actuelles

Le terme « écran » désigne l’ensemble des appareils sur lesquels sont affichés des caractères, des illustrations, des données ou des résultats d’opération effectués sur un matériel électronique. Ce terme regroupe la télévision, les ordinateurs, les consoles de jeu, les smartphones et les tablettes numériques.
Les supports numériques ainsi que les habitudes de consommation sont en perpétuelle évolution.
Les écrans sont omniprésents dans notre société actuelle que ce soit au domicile ou dans la vie professionnelle.
En effet, les Français possèdent en moyenne 6,4 écrans par foyer (7) et y consacrent en moyenne 4h22/jour (8).
Les tranches d’âge les plus exposées sont les parents d’enfant de moins de 10 ans qui déclarent passer 6h26 par jour devant les écrans lors de l’enquête réalisée par la fondation APRIL en 2018 (8).
En 2019, cette même fondation réalise un nouveau sondage sur l’utilisation des écrans et constate une progression du temps d’exposition avec une augmentation de 8 minutes par jour en moyenne (9).
L’essor marketing autour des écrans les rend de plus en plus attractifs et accessibles à tout âge. Ils sont de plus en plus compacts et donc facilement transportables hors du domicile ce qui les rend utilisables dans de nombreuses situations (voiture, salles d’attentes, invitations…) En effet, l’utilisation de la tablette est en progression chez les enfants puisque 67% des 6-14 ans utilisent une tablette en 2018 contre 57% en 2017 (7).
Quant au smartphone, les enfants sont équipés de plus en plus tôt puisque 24% des 7-12 ans et 84% des 13-19 ans en possèdent un (10).
Néanmoins, en 2018, la télévision reste l’écran préféré des Français de 6 ans et plus, suivi par l’ordinateur (7).
Devant un tel essor du numérique, les enfants sont actuellement entourés par les écrans dès leur naissance et l’exposition aux écrans, directe ou indirecte, se fait de plus en plus tôt. Plus récemment, une étude de l’INSERM révèle en septembre 2018 que deux tiers des enfants de deux ans regardent la télévision quotidiennement. Et un sur deux commence même à être spectateur du petit écran avant ses 18 mois (6).
Si l’âge d’exposition avance et si le temps d’exposition aux écrans croit d’années en années, les modes de consommation évoluent également.
En effet, l’utilisation des écrans se diversifie et les enfants, disposant de plus en plus de supports, les utilisent actuellement simultanément.
C’est ce que révèle l’enquête de l’IPSOS en 2015 (11) : « 58% des enfants utilisent un autre écran en regardant la télévision ». En 2018, l’enquête Médiamétrie (7) souligne également cela. « Les écrans s’utilisent simultanément, se relient entre eux et se complètent. »
Face à de telles habitudes de consommation, nous pouvons nous demander si les parents des enfants exposés sont conscients des risques d’une surexposition aux écrans dès le plus jeune âge.
C’est la problématique de Marion Dartau dans sa thèse de médecine générale en 2017 (12), qui a réalisé une étude observationnelle quantitative, avec questionnaires distribués en écoles à destination des parents d’enfants de 3 à 4 ans ciblés par le dépistage PMI.
En exploitant 1459 questionnaires, les résultats montrent qu’un tiers des parents estiment ne pas être informés des risques, 50,1% souhaitent plus d’informations dont 57,9% d’entre eux souhaitent être informés par leur médecin généraliste ou pédiatre.
B. Les effets d’une surexposition aux écrans chez les enfants.
L’omniprésence des écrans dans notre quotidien ainsi que l’âge de début d’exposition de plus en plus avancé n’est pas sans conséquences chez les enfants.
De nombreuses études ont été réalisées sur les risques d’une telle exposition. On sait actuellement que la surexposition aux écrans affecte différents champs du développement de l’enfant que nous allons développer.
1) L’attention :
Afin de comprendre les effets des écrans sur les capacités attentionnelles des enfants il faut distinguer deux types d’attention (8):
– L’attention volontaire qui fait intervenir de nombreux facteurs et nécessite un effort de la part de l’enfant pour se concentrer.
– L’attention involontaire qui est innée chez tous les mammifère et qui correspond à un système d’orientation de la vigilance vers un stimulus. L’enfant reçoit un stimulus visuel, auditif et son attention est immédiatement captée.
La télévision et les écrans en général épuisent l’attention involontaire au détriment de l’attention volontaire. C’est cette attention volontaire qui est nécessaire au travail scolaire notamment (13).
Ainsi il parait abusif de parler de difficultés attentionnelles sans prendre en compte le temps d’exposition aux écrans le matin avant d’aller à l’école. En effet, face à une exposition importante, l’enfant épuise ses ressources cognitives avant d’arriver à l’école (14).
Si les écrans peuvent entrainer des troubles attentionnels chez les enfants d’âge scolaire, ils peuvent également perturber l’attention de l’enfant en bas âge. En effet, l’exposition passive
à un écran comme la télévision allumée dans la même pièce peut perturber le jeu de l’enfant (15).
2) Le langage :
L’acquisition du langage oral se déroule avant 3 ans avec l’apparition des premiers mots vers 1 an, les premières associations vers 18 mois et la construction de phrases vers 3 ans (16). Pour apprendre à parler et enrichir son champ lexical, un enfant a besoin d’interagir avec les personnes de son entourage. Il est important que l’enfant donne du sens aux mots qu’il entend, qu’il les associe à des situations, a des gestes ou des expressions faciales.
Certains programmes se disent adaptés aux enfants de moins de 3 ans, or le fait de laisser un enfant seul devant un écran y compris devant ce type de programme appauvrit son champ lexical et peut conduire à des troubles du langage.
Des études mettent en évidence cet effet néfaste des écrans sur le langage :
– entre 8 et 16 mois, chaque heure de vidéo par jour avec des programmes se disant adaptés pour les enfants peut entrainer un appauvrissement du champs lexical de 10% (17).
– Chez les enfants de 15 mois à 4 ans, une exposition de 2 heures de TV quotidiennes aboutit à multiplier par 3 la probabilité de voir apparaître des retards de développement du langage. Avant 1 an, le risque est multiplié par 6 (14).
3) Le sommeil :
Des effets néfastes sur le sommeil liés à une surexposition aux écrans sont décrits chez les enfants. Une surexposition et notamment avant le coucher diminue la qualité et la quantité de sommeil.
En effet, s’endormir devant la TV réduirait la durée des nuits de 45 minutes (14).
Selon une étude londonienne publiée en 2017, réalisée auprès de parents d’enfant de 6 à 36 mois, l’utilisation d’écrans tactiles serait associée à une diminution du temps de sommeil. Dans cette étude chaque heure supplémentaire d’utilisation journalière était associée à une réduction de 15 minutes du temps de sommeil (18).
Cette altération du sommeil s’explique principalement par les effets de la lumière bleue contenue dans les écrans. Cette lumière bleue, présente également dans la lumière du jour envoie un stimulus d’éveil et perturbe le cycle de la mélatonine (19).
4) La motricité :
Entre 0 et 3 ans, l’enfant à une intelligence sensorielle et motrice et non conceptuelle et imagée. Il a donc besoin d’utiliser ses 5 sens pour développer sa motricité. La représentation en 3D notamment par le toucher des objets qui l’entourent est essentielle (2).
Les écrans offrent une représentation en 2D et peuvent altérer le développement moteur de l’enfant si le temps passé devant les écrans remplace les activités motrices, exploratrices et interhumaines.
Une étude réalisée en 2006 par deux médecins Allemands et reprise par l’INSERM montre la différence de dessins de bonhommes réalisés par des enfants de 5 à 6 ans selon la durée quotidienne d’exposition aux écrans.
A. État des lieux des consommations actuelles
Le terme « écran » désigne l’ensemble des appareils sur lesquels sont affichés des caractères, des illustrations, des données ou des résultats d’opération effectués sur un matériel électronique. Ce terme regroupe la télévision, les ordinateurs, les consoles de jeu, les smartphones et les tablettes numériques.
Les supports numériques ainsi que les habitudes de consommation sont en perpétuelle évolution.
Les écrans sont omniprésents dans notre société actuelle que ce soit au domicile ou dans la vie professionnelle.
En effet, les Français possèdent en moyenne 6,4 écrans par foyer (7) et y consacrent en moyenne 4h22/jour (8).
Les tranches d’âge les plus exposées sont les parents d’enfant de moins de 10 ans qui déclarent passer 6h26 par jour devant les écrans lors de l’enquête réalisée par la fondation APRIL en 2018 (8).
En 2019, cette même fondation réalise un nouveau sondage sur l’utilisation des écrans et constate une progression du temps d’exposition avec une augmentation de 8 minutes par jour en moyenne (9).
L’essor marketing autour des écrans les rend de plus en plus attractifs et accessibles à tout âge. Ils sont de plus en plus compacts et donc facilement transportables hors du domicile ce qui les rend utilisables dans de nombreuses situations (voiture, salles d’attentes, invitations…) En effet, l’utilisation de la tablette est en progression chez les enfants puisque 67% des 6-14 ans utilisent une tablette en 2018 contre 57% en 2017 (7).
Quant au smartphone, les enfants sont équipés de plus en plus tôt puisque 24% des 7-12 ans et 84% des 13-19 ans en possèdent un (10).
Néanmoins, en 2018, la télévision reste l’écran préféré des Français de 6 ans et plus, suivi par l’ordinateur (7).
Devant un tel essor du numérique, les enfants sont actuellement entourés par les écrans dès leur naissance et l’exposition aux écrans, directe ou indirecte, se fait de plus en plus tôt. Plus récemment, une étude de l’INSERM révèle en septembre 2018 que deux tiers des enfants de deux ans regardent la télévision quotidiennement. Et un sur deux commence même à être spectateur du petit écran avant ses 18 mois (6).
Si l’âge d’exposition avance et si le temps d’exposition aux écrans croit d’années en années, les modes de consommation évoluent également.
En effet, l’utilisation des écrans se diversifie et les enfants, disposant de plus en plus de supports, les utilisent actuellement simultanément.
C’est ce que révèle l’enquête de l’IPSOS en 2015 (11) : « 58% des enfants utilisent un autre écran en regardant la télévision ». En 2018, l’enquête Médiamétrie (7) souligne également cela. « Les écrans s’utilisent simultanément, se relient entre eux et se complètent. »
Face à de telles habitudes de consommation, nous pouvons nous demander si les parents des enfants exposés sont conscients des risques d’une surexposition aux écrans dès le plus jeune âge.
C’est la problématique de Marion Dartau dans sa thèse de médecine générale en 2017 (12), qui a réalisé une étude observationnelle quantitative, avec questionnaires distribués en écoles à destination des parents d’enfants de 3 à 4 ans ciblés par le dépistage PMI.
En exploitant 1459 questionnaires, les résultats montrent qu’un tiers des parents estiment ne pas être informés des risques, 50,1% souhaitent plus d’informations dont 57,9% d’entre eux souhaitent être informés par leur médecin généraliste ou pédiatre.
B. Les effets d’une surexposition aux écrans chez les enfants.
L’omniprésence des écrans dans notre quotidien ainsi que l’âge de début d’exposition de plus en plus avancé n’est pas sans conséquences chez les enfants.
De nombreuses études ont été réalisées sur les risques d’une telle exposition. On sait actuellement que la surexposition aux écrans affecte différents champs du développement de l’enfant que nous allons développer.
1) L’attention :
Afin de comprendre les effets des écrans sur les capacités attentionnelles des enfants il faut distinguer deux types d’attention (8):
– L’attention volontaire qui fait intervenir de nombreux facteurs et nécessite un effort de la part de l’enfant pour se concentrer.
– L’attention involontaire qui est innée chez tous les mammifère et qui correspond à un système d’orientation de la vigilance vers un stimulus. L’enfant reçoit un stimulus visuel, auditif et son attention est immédiatement captée.
La télévision et les écrans en général épuisent l’attention involontaire au détriment de l’attention volontaire. C’est cette attention volontaire qui est nécessaire au travail scolaire notamment (13).
Ainsi il parait abusif de parler de difficultés attentionnelles sans prendre en compte le temps d’exposition aux écrans le matin avant d’aller à l’école. En effet, face à une exposition importante, l’enfant épuise ses ressources cognitives avant d’arriver à l’école (14).
Si les écrans peuvent entrainer des troubles attentionnels chez les enfants d’âge scolaire, ils peuvent également perturber l’attention de l’enfant en bas âge. En effet, l’exposition passive
à un écran comme la télévision allumée dans la même pièce peut perturber le jeu de l’enfant (15).
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2) Le langage :
L’acquisition du langage oral se déroule avant 3 ans avec l’apparition des premiers mots vers 1 an, les premières associations vers 18 mois et la construction de phrases vers 3 ans (16). Pour apprendre à parler et enrichir son champ lexical, un enfant a besoin d’interagir avec les personnes de son entourage. Il est important que l’enfant donne du sens aux mots qu’il entend, qu’il les associe à des situations, a des gestes ou des expressions faciales.
Certains programmes se disent adaptés aux enfants de moins de 3 ans, or le fait de laisser un enfant seul devant un écran y compris devant ce type de programme appauvrit son champ lexical et peut conduire à des troubles du langage.
Des études mettent en évidence cet effet néfaste des écrans sur le langage :
– entre 8 et 16 mois, chaque heure de vidéo par jour avec des programmes se disant adaptés pour les enfants peut entrainer un appauvrissement du champs lexical de 10% (17).
– Chez les enfants de 15 mois à 4 ans, une exposition de 2 heures de TV quotidiennes aboutit à multiplier par 3 la probabilité de voir apparaître des retards de développement du langage. Avant 1 an, le risque est multiplié par 6 (14).
3) Le sommeil :
Des effets néfastes sur le sommeil liés à une surexposition aux écrans sont décrits chez les enfants. Une surexposition et notamment avant le coucher diminue la qualité et la quantité de sommeil.
En effet, s’endormir devant la TV réduirait la durée des nuits de 45 minutes (14).
Selon une étude londonienne publiée en 2017, réalisée auprès de parents d’enfant de 6 à 36 mois, l’utilisation d’écrans tactiles serait associée à une diminution du temps de sommeil. Dans cette étude chaque heure supplémentaire d’utilisation journalière était associée à une réduction de 15 minutes du temps de sommeil (18).
Cette altération du sommeil s’explique principalement par les effets de la lumière bleue contenue dans les écrans. Cette lumière bleue, présente également dans la lumière du jour envoie un stimulus d’éveil et perturbe le cycle de la mélatonine (19).
4) La motricité :
Entre 0 et 3 ans, l’enfant à une intelligence sensorielle et motrice et non conceptuelle et imagée. Il a donc besoin d’utiliser ses 5 sens pour développer sa motricité. La représentation en 3D notamment par le toucher des objets qui l’entourent est essentielle (2).
Les écrans offrent une représentation en 2D et peuvent altérer le développement moteur de l’enfant si le temps passé devant les écrans remplace les activités motrices, exploratrices et interhumaines.
Une étude réalisée en 2006 par deux médecins Allemands et reprise par l’INSERM montre la différence de dessins de bonhommes réalisés par des enfants de 5 à 6 ans selon la durée quotidienne d’exposition aux écrans.

Table des matières

Liste des professeurs de la faculté .
Serment d’Hippocrate
Remerciements
Liste des abréviations
I. Introduction
II. Généralités
A. État des lieux des consommations actuelles
B. Les effets d’une surexposition aux écrans chez les enfants
1) L’attention
2) Le langage
3) Le sommeil
4) La motricité
5) Comportement agressif et violent
6) La réussite scolaire
7) L’obésité
8) Les troubles visuels
9) Autres dangers
10) Cas à part : l’addiction
C. Les recommandations
1. L’Académie Américaine de Pédiatrie
2. Serge Tisseron
3. L’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire
4. L’Académie des Sciences
5. Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel
6. La Société Française de Pédiatrie
III. Matériel et méthode
A. Présentation de la méthode : la méthode Delphi
B. Notre protocole
1) Définition du sujet de l’étude
2) Sélection des experts
3) Élaboration et administration du questionnaire
4) Analyse statistique
IV. Résultats
A. Première ronde
1) Concernant la partie « risques »
2) Concernant la partie « conseils »
3) Concernant la partie « chiffres »
B. Deuxième ronde
1) Concernant les nouveaux items
2) Concernant les thèmes validés
C. Troisième ronde
D. Quatrième ronde…
1) Concernant la partie « risques »
2) Concernant la partie « conseils »
V. Discussion ..
A. Sur la méthode
1) Les points forts
2) Les limites
B. Sur les résultats
1) Les points forts
2) Les limites
C. Sur l’intérêt d’un travail commun
D. Comparaison avec la littérature
1) A l’échelon universitaire
2) A l’échelon national
3) A l’échelon international
E. Perspectives
VI. Conclusion
Bibliographie
Annexes
– Annexe 1 : Questionnaire google form
– Annexe 2 : Tableur Excel utilisé pour l’analyse des résultats
– Annexe 3 : Mail d’introduction de la première ronde
– Annexe 4 : Synthèse de la première ronde
– Annexe 5 : Quatrième questionnaire
– Annexe 6 : Synthèse quatrième ronde
– Annexe 7 : Plaquette « Apprivoiser les écrans et grandir » Serge Tisseron
– Annexe 8 : Affiche « Les 4 Pas » Sabine Duflo
Résumé

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