Les espaces verts

Les espaces verts

Le thème de ce Projet de Fin d’Etude (PFE) va être les « espaces verts ». Certains urbanistes (CERTU, 2001) estiment que cette expression renvoie à une image confuse, incertaine, désincarnée et préfèrent désigner les espaces végétalisés directement par leur nom : parc, jardin, square. Pourtant nous conserverons l’appellation générique d’ « espace vert » dans ce pfe mais nous nous attacherons dès cette première partie à la définir. Pierre Merlin et Françoise Choay (1996) rapportent que ce terme est apparu pour la première fois en 1925, inventé par JCN Forestier, Conservateur de Parcs et Jardins de Paris. L’expression s’est répandue dans les années 50, particulièrement avec l’émergence des grands ensembles, où elle désignait les espaces non bâtis et non bitumés (CERTU, 2001). Pour beaucoup, l’image des espaces verts est toujours associée aux grands ensembles : une immense pelouse de remplissage et quelques arbres. Il est vrai que les espaces verts qui accompagnent le bâti sont souvent traités de manière simpliste, monotone, et sont souvent défraîchis. L’espace vert est assimilé à « un espace enherbé aux abords des bâtiments et des routes. « Au mieux, c’est un bel assortiment de verdure, au pire c’est un délaissé que l’on a oublié de soigner comme un véritable jardin ! » (Sansiot, 1992 in CERTU, 2001, p74)

Le terme possède une dimension générique importante qui permet une large utilisation. Les urbanistes, les géographes, les services d’espaces verts et les usagers ne s’entendent pas sur une définition commune. D’où la tendance pour chacun des auteurs traitant du sujet à inventer sa propre définition. Le centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques (CERTU) parle d’espaces végétalisés, arborés ou non, privés ou publics, qui prennent place dans le tissu urbain (Certu, 2001, p73). Pour ce Projet de Fin d’Etudes et en raison de contraintes évoquées dans la thèse de Lotfi Mehdi, les espaces verts étudiés devront être situés dans le périmètre urbain, gérés par les collectivités territoriales. Ainsi plusieurs questions se posent à l’aménageur. Que recouvre réellement le terme d’espace vert? Peut-on les classer en catégories distinctes ? Quel est le rôle de ces espaces qui les rend si nécessaires au bon fonctionnement urbain ? Quels sont les concepts et la théorie concernant ces espaces ? Et finalement quelle est la place de l’espace vert dans la ville ? L’expression « espace vert » recouvre un large spectre d’espaces. Pour beaucoup, l’image d’un espace vert est immédiatement associée aux grands ensemble des années 60 (Certu, 2001, p74). L’Association des Ingénieurs des Villes de France (AIVF) a donc présenté une typologie en 1995 pour lever l’ambiguïté. Les recommandations sont d’ailleurs de les voir utilisés par les collectivités territoriales gestionnaires d’espaces verts. Elle est aujourd’hui la plus répandue.

 un « espace naturel aménagé » peut être situé en pleine ville ou à la périphérie, il aura le même code (12). Pourtant, la richesse écologique dépend en partie de l’emplacement de l’espace vert (Lotfi Mehdi, 2007). Cette typologie ne fait pas non plus de différence entre espaces verts publics, sur lesquels l’aménageur peut intervenir, et les espaces verts privés. Elle ne peut donc pas répondre à la question de l’emplacement des espaces verts publics dans la ville. Dans son livre, p183, celle-ci note aussi que « cela tient également au fait que les fonctions des espaces verts dépendent de leur situation et de leur relation à l’espace bâti. Au fur et à mesure que l’on progresse du milieu rural vers le centre de l’agglomération, la fonction d’accueil des espaces verts se développe et donne lieu à des aménagements pour l’ouverture au public ». Le chercheur P. Clergeau insiste aussi sur l’importance de la notion de centre et de périphérie pour la typologie des espaces verts. Celui-ci reprend une explication bien plus mathématique qui a cependant ses limites. En donnant une définition à l’urbain, au périurbain et le rural, on peut caractériser les espaces verts en fonction de leur place dans la ville. Au niveau international ont été adoptés les termes de centre ville, péricentre et suburbain (Marzluff et coll., 2001 in Clergeau 2007) comme composant l’urbain et le terme urbain comme environnement de la ville, généralement une zone rurale plus ou moins naturelle, plus ou moins productive, plus ou moins construite. Le centre-ville bâti ancien présente moins de 15% de surface de végétation, le péricentre, lui, correspond à une couronne d’habitation où les jardins sont fréquents, jusqu’à 40% de végétation et le suburbain où la végétation est présente à travers non seulement des jardins, des lotissements mais aussi des grandes surfaces de pelouses entre les immeubles, les parcs, cimetières et terrains de sport, la surface végétale peut atteindre 70% (Clergeau, 2007,p. 32).

 

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