LES GRANDS COURANTS DE L’ANALYSE ECONOMIQUE

LES GRANDS COURANTS DE L’ANALYSE
ECONOMIQUE

La pensée économique avant Adam Smith 

Avant A. Smith, les analyses étaient partielles et ne s’intéressaient qu’à quelques problèmes économiques particuliers, et non à l’économie dans sa globalité. Ce n’est qu’avec les classiques qu’on va avoir à la fois des analyses des crises, fluctuations, croissance… Ils puisent dans les prémices philosophiques de la pensée économique, puis les précurseurs seront les mercantilistes et les physiocrates.  Le courant mercantiliste est très hétérogène (15ème au 17ème siècle, diversité dans le temps et l’espace). Les thèmes économiques sont principalement la réflexion sur le commerce international, le rôle de la monnaie et l’intervention de l’Etat dans l’économie.  Le commerce international est vu comme « un jeu à somme nulle ». Ce que gagnent les uns est égal à ce que perdent les autres, lieu de compétition entre les nations. Selon eux, comme la richesse repose sur l’or que détient un pays, il faut exporter beaucoup et être payé en or ou convertir les gains en or. Les importations sont limitées car elles sont considérées comme néfastes. Les mercantilistes développent ainsi une pensée protectionniste : en effet des barrières tarifaires sont instaurées aussi bien au niveau national qu’au sein des pays.  Le rôle de la monnaie : il y a un clivage entre ceux qui pensent que l’augmentation de la quantité de monnaie dans l’économie a des effets inflationnistes, et ceux qui pensent que cela permet de soutenir l’activité économique. Chez certains mercantilistes, la quantité de monnaie est confondue avec la richesse du pays : un pays riche, pour les Bullionistes (espagnol), Ortiz en tête, est un pays qui dispose de beaucoup de monnaie (d’or), cela s’explique par le fait que l’Espagne en possédait énormément grâce à la conquête de l’Amérique du Sud et Centrale. A cela, on oppose les auteurs dont l’analyse est plus fine et qui sont les précurseurs de la théorie quantitative de la monnaie (Bodin).  Le rôle de l’Etat : il y a une justification de l’intervention de l’Etat à travers le colbertisme afin de favoriser le développement de grandes manufactures et qui sont compétitives au niveau international (ex : manufacture des gobelins pour contrer les britanniques).  Le courant physiocrate (18ème siècle), notamment avec Quesnay, Tableau Economique (1758)  Ils s’opposent au mercantilisme sur le commerce international, ils sont en faveur de l’économie libérale interne et externe.  Le seul créateur de richesse est l’agriculture pour les physiocrates. Le libéralisme est justifiée par aucune entrave de l’agriculture, et les agriculteurs sont appelés « la classe productive » tandis que l’industrie ne crée rien, elle transforme les matières premières produites par l’agriculture et le commerce ne fait que déplacer la production agricole et industrielle.  Les physiocrates posent les bases du libéralisme en considérant que la propriété privée est primordiale, que la rencontre d’acheteur et de producteur crée « le bon prix », sans pour autant parler de marché et encore moins en étant effleuré par l’idée d’autorégulation. Ils préconisent déjà le « laissez faire, laissez passer », la baisse des impôts et la suppression de la multitude d’impôts en un seul unique et bas qui servirait aux besoins de la Défense Nationale, ainsi que la mise en place d’une justice apte à juger les atteintes aux intérêts des particuliers.  Le tableau économique de Quesnay, qui regroupe la population en plusieurs agrégats, montre une vision synoptique de l’économie française à son époque. Il établit des flux réels ou monétaires entre les différents agrégats, ce qui n’est pas sans rappeler le circuit de la comptabilité nationale. 

Chronologie de la pensée économique et construction de l’HPE 

Marc Blaug, historien de la pensée économique, dit que : « le relativisme prend n’importe quelle théorie avancée dans le passé pour un reflet plus ou moins fidèle des conditions de l’époque. L’absolutisme n’a dieu que pour le strict développement intellectuel du sujet considéré comme une progression régulière de l’erreur vers la vérité. »  

LE COURANT CLASSIQUE ET NEO-CLASSIQUE 

Equilibre et inefficience 

Premier point commun : le mode d’allocation des ressources qui permet la meilleure régulation économique est le marché, qui permet également la coordination si on laisse-faire le marché concurrentiel. Cependant le marché n’est pas toujours l’acteur le plus efficient. Ex : Pour Schumpeter, s’il n’y avait pas de cycles (déséquilibres), il n’y aurait pas d’efficacité. Chez les Classiques, la distinction équilibre /efficience est peu claire comparée au Néo-classiques. Bien Privé Bien Public Bien Commun Bien Collectif Impur Rivalité Oui Non Oui Non Exclusion Oui Non Non Oui Exemple Autoroute /Cinéma Efficience du Marché Oui Non Régulation par l’Etat Non Réglementation par l’Etat Régulation par l’Etat ou par le Marché 

La loi des débouchés de J.B. Say 

Jean Baptiste Say « Traité d’Economie Politique » (1803) « L’OFFRE CREE SA PROPRE DEMANDE » Pour que la loi de Say soit vérifiée, il faut que ces différentes étapes soient vérifiées : – A chaque fois qu’un produit est fabriqué, il y a une distribution de revenus. S’il n’y a pas de thésaurisation, ces revenus vont nécessairement venir alimenter une demande. Pour Say, il n’y a aucune raison de thésauriser, il ferait mieux d’épargner (au sens d’investir). Chez Smith et Say, épargne et investissement sont indifférenciés : « c’est l’accumulation des épargnes qui forme les capitaux », les épargnes représentent à la fois une absence de consommation de bien et un achat de bien de production, i.e. un investissement. L’épargne est donc obligatoirement égale à l’investissement (pas de thésaurisation) et elle représente un phénomène réel sur lequel la monnaie n’a pas de prise (il n’y a pas d’épargne monétaire ou d’encaisse oisive). – Il faut être dans une économie la plus flexible possible ce qui permet un déséquilibre sectoriel mais ne vas pas se traduire par un déséquilibre au niveau macroéconomique. Loi de l’offre et de la demande : Les crises de surproductions généralisées ne peuvent donc pas exister. « L’argent n’est que la voiture des produits » : la monnaie n’est qu’un intermédiaire des échanges, elle n’est pas demandée pour elle-même car elle n’a pas de valeur en soi. Tous les classiques et néo-classiques adhèrent à la loi de Say. 

La loi de Say et l’équilibre walrasien 

Equilibre : adéquation quantitative entre l’offre et la demande (sur un marché ou une économie). La notion est à la base de la science économique au même titre que le marché auquel elle est étroitement associée. Un marché est en équilibre lorsque l’offre et la demande s’y égalisent, au terme d’un processus dans lequel les mouvements du prix résorbent progressivement les excès   d’offre ou de la demande. On parle d’équilibre partiel lorsque l’on considère qu’un marché et d’équilibre général pour une économie. La Théorie de l’équilibre général de Walras développée dans « Eléments d’Economie Politique Pure » (1874). → Il s’agit de comprendre comment une multitude d’agents peuvent s’échanger un grand nombre de produits sur des marchés en situation de CPP. Le problème est posé par les trois fondateurs de l’école Néo-classique : Jevons, Walras et Menger. Cette théorie cherche à expliquer comment se fixe le niveau de production et de consommation des biens et les prix dans une économie. Si on se place dans un marché en CPP, alors Walras affirme que l’économie se maintient automatiquement en équilibre. Afin d’expliquer le cheminement vers l’équilibre, Walras crée la figure du « commissaire-priseur », on atteint l’équilibre par tâtonnement mais on l’atteint. Chaque individu, par son égoïsme i.e. par sa volonté de soit maximiser son profit ou sa satisfaction, permet de converger vers cet idéal. L’équilibre général, plus tard appelé équilibre-walrasien, se réalise de façon interdépendante sur les marchés des biens et services, de production et de la monnaie. L’équilibre général n’est pas une situation fixe, mais un état vers lequel l’économie doit tendre dans le cadre d’un régime concurrentiel, c’est un idéal en continuel mouvance. Le déséquilibre d’un des trois marchés bouleverse l’ensemble, mais la loi du marché implique une tendance générale de retour à l’équilibre. Par simple agrégation des offres et des demandes individuelles on passe aux offres et demandes totales exprimées sur un marché donné : l’offre totale est une fonction croissante du prix et la demande décroit avec les prix, s’il on excepte les biens Giffen. Dans ce cadre, l’offre est « pricetaker » et non « price maker ». Il détermine sa production en fonction du prix auquel il pourra écouler sa production sur le marché du bien considéré. Il produit la quantité qui représente l’égalité entre le coût marginal de production et le prix imposé par le marché. Graphiquement c’est le point d’intersection entre la courbe du coût marginal et la droite d’équation . C’est ainsi qu’un producteur peut maximiser son profit.

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