Les incontournables de la Stratégie Patrimoniale de crise et de la fiscalité

Les enjeux de l’activité quotidienne 

La mission a commencé depuis maintenant plusieurs semaines et Henri et moi avons rendez- vous avec Gérard pour une réunion de copil sur le projet. C’est la première fois que j’assiste à l’une de ces réunions qui, jusqu’alors, avaient lieu entre les deux hommes. Depuis mon arrivée, mes relations avec le directeur général se sont passablement dégradées. J’ai du mal à trouver un mode de fonctionnement satisfaisant avec lui. Il m’a par ailleurs fait subir plusieurs petites humiliations dont voici un exemple, lié à la PR. La première réunion de PR avait commencé à 7h30 du matin, à la demande de Gérard, et devait durer jusqu’à 12h30, soit une heure par directeur fonctionnel. Occupé à intégrer les commentaires du secrétaire général, j’avais passé la majeure partie de la pause de 10h enfermé dans la salle de travail. Quelques minutes avant la reprise des échanges, je m’empressai de me rendre aux toilettes, pour les trouver occupées. Je décidai donc d’utiliser celles des femmes, vides comme la plupart du temps à l’étage de la direction, afin de ne pas manquer la reprise. A la sortie des toilettes, je me trouvai nez à nez avec Gérard, qui prenait son café avec plusieurs directeurs. Il m’interpella sur un ton très désagréable : Je passai mon chemin sans répondre et me dirigeai vers la salle de réunion, alors que les directeurs ricanaient dans mon dos autour de leur café. Le tempérament cassant de Gérard était connu chez ENERGYCORP, et plusieurs internes m’expliquèrent après coup que je n’étais pas le seul à en avoir fait les frais. Au moment où nous entrons dans son bureau pour la réunion de copil, je sens Gérard tendu à l’égard d’Henri. Le directeur général conserve un visage fermé, il met deux longues minutes à nous faire asseoir, il regarde la table en parlant. Henri commence : La conversation se poursuit sur le sujet de l’organisation des centres cibles, et rapidement le ton monte. Gérard reproche à Henri d’avoir passé outre une de ses consignes et d’avoir créé un poste de responsable de gestion au sein des centres cibles.

Henri s’en défend, il assure avoir organisé, comme convenu, un groupe de travail avec les directeurs concernés, qui ont collégialement décidé de créer le poste. Il précise que c’est un poste nécessaire au bon fonctionnement des centres sur le terrain. Tout à coup, Gérard perd son sang-froid, jette violemment son crayon sur le bureau qui ricoche et vole à travers la pièce et se met à crier : […] mais bon sang j’ai besoin d’un bureau projet pour m’aider pas pour décider à ma place […], quand je prends une décision je refuse qu’on revienne dessus sans arrêt, sinon j’arrête de faire des réunions pour prendre des décisions, putain c’est pas possible. Je ne veux pas de responsable de gestion dans chaque centre, je veux une cellule de gestion centralisée dédiée à la gestion des centres et au contrôle de gestion. Les centres ne sont pas des business unit mais des centres d’exploitation […]. Je dis vous faites un groupe de travail pour savoir comment on fonctionne en matriciel, je donne un cadre c’est pour qu’on le respecte […]. (Ibid.) Il se met ensuite à critiquer la relation établie entre le bureau projet et les directeurs, qui affirment manquer de visibilité sur notre action, notamment en matière de réorganisation, de PR et d’info-consult : Vous ne comprenez pas que mes directeurs sont paumés, moi aussi je le suis, on vous comprend pas les gars, mais je vous assure que je ne vais pas vous laisser me paumer […]. (Ibid.) Il nous regarde dans les yeux en disant ces mots ; Henri est blanc, silencieux, il cherche quelque chose à répondre, tente de calmer Gérard en affirmant que ce n’est pas notre intention que de revenir sur ses décisions.

Il expose également nos difficultés face au manque de collaboration des directeurs, récalcitrants lorsqu’il s’agit de partager l’information, et incapables de tenir les délais. La conversation se porte alors sur moi qui n’ai pas encore dit un mot. Gérard me transperce du regard : […] et il est où mon chef de projet qui doit être à 100% sur HORIZON 2013, à faire avancer tous les sujets et à mouiller le maillot, je le vois jamais, je ne sais pas ce qu’il fout, il part trois jours sur le terrain faire un audit et je ne sais même pas pourquoi, il part chez Maison- Mère sans que je sache… C’est convenable comme situation ? Hein, ça rime à quoi ces conneries ! (Ibid.) Henri intervient pour expliquer la pertinence de l’audit métier. Gérard m’interpelle : « et vous vous êtes à l’aise dans cette situation ? Vous comptez dire quelque chose ? ». Je tâche de rester calme, très professionnel, j’attends l’aval de mon client payeur qui me signifie du regard que je peux m’expliquer. Je prends la parole d’une voix aussi assurée que possible.

 

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