Les marchés des investisseurs institutionnels sont-ils efficients 

Les marchés des investisseurs institutionnels sont-ils efficients

L’objectif de cet article est de tester l’efficience des marchés des investisseurs institutionnels britanniques. Pour ce faire, nous proposons d’étudier la persistance de la performance de deux échantillons de fonds (de pension et mutuels) investissant, l’un, sur le marché des actions et, l’autre, sur le marché des obligations. Ces fonds, pratiquant une gestion active, investissent sur le marché britannique entre mars 1990 et février 2005. Globalement, et pour les deux types de marché, l’efficience semble être conservée. En effet, à long terme, et en investissant sur le marché des actions, les fonds de pension ne semblent pas avoir une stabilité de leur performance alors qu’à moyen terme (5 ans), ces fonds deviennent plus stables, surtout à la fin de la période. Les fonds mutuels ont tendance à avoir une persistance plus significative que celle des fonds de pension quel que soit la période d’étude. Mais, en moyenne, cette persistance est peut évidente. A long terme, les performances des fonds de pension obligataires ne sont pas stables même si elles le sont par rapport à celles des unit trusts investissant dans les mêmes actifs. Néanmoins, à moyen terme, ces deux types d’investisseurs institutionnels semblent avoir une certaine persistance surtout à la fin de la période.

The objective of this article is to test the efficiency of the UK institutional investors markets. For this, we propose to study the persistence of the Equity and bond funds performance. This work is based on a sample pension funds and unit trusts over the period March 1990 – February 2005. Generally, and for the two types of market, efficiency seems to be preserved. Indeed, in long term, the equity pension funds do not seem to have a stability of their performance whereas in medium term (5 years), these funds become more stable, especially at the end of the period. The mutual funds persistence tends to be more significant than that of the pension funds whatever the period of study. But, on average, this persistence east can obvious. In the long term, the performances of the bond pension funds are not stable even if they are it compared to those of the bond unit trusts. Nevertheless, in medium term, these two types of institutional investors seem to have persistence at the end of the period.La persistance de la performance des fonds est un élément important dans un système d’épargne de moyen ou long terme. En effet, pour choisir un fonds, les investisseurs peuvent se baser sur sa performance passée par rapport à celle du fonds moyen ou encore par rapport à celle du marché (de l’indice). Ils cherchent alors à savoir si un bon gérant de fonds le reste au fil du temps.

Dans la quasi-totalité des cas, l’utilisation de stratégies d’intervention basée sur l’analyse technique (supposant une dépendance sérielle des cours boursiers) et l’analyse fondamentale (sous la forme d’une identification de valeurs sous évaluées, supposant une différence entre la valeur intrinsèque d’un titre et sa valeur vraie) conduit à la mise en évidence que les portefeuilles constitués sur ces bases ne permettent pas d’attendre de ces portefeuilles une rentabilité supérieure à celle associée à une stratégie de type ‘Buy-and-hold’, dès lors que les frais de transaction sont pris en considération. Néanmoins l’analyse de la réaction du marché à une nouvelle information, selon la méthode de Fama et al. (1969), montre que, dans la plupart des situations analysées, est constatée bien avant l’annonce officielle de l’évènement étudié une déformation du résidu moyen cumulé correspondant à des interventions des opérateurs du marché ayant anticipé l’arrivée de l’évènement concerné. On ne peut ne pas faire le lien avec les nombreux analystes fondamentaux du marché dont c’est justement la fonction de prévoir mieux que les autres et agir plus rapidement que les autres pour tenter d’obtenir des capitaux qu’ils gèrent une meilleure performance que celle obtenue par des investisseurs moins bien informés ou suivant moins régulièrement l’évolution du marché. La question qui reste posée est celle de savoir si cette faculté d’anticipation de certains des opérateurs sur le marché ne pourrait pas se traduire par une performance sensiblement supérieure à celle du marché pris dans son ensemble, et ce de manière quasi-permanente.

C’est une réponse à cette question qu’ont tenté d’apporter quelques auteurs à travers la mise en place de tests d’efficience forte : alors que précédemment l’on s’intéressait à la réaction du marché à une nouvelle information publique (efficience semi-forte), on prend en considération désormais toute information qu’elle soit publique ou au contraire privative, résultat de la recherche menée au sein des établissements financiers et sociétés de bourse, lesquels ont a priori les chances les plus élevées d’obtenir les meilleures performances compte tenu des moyens engagés dans cette perspective. Ces tests d’efficience forte correspondent principalement à une série d’examens des performances des professionnels ayant en charge un portefeuille (Fonds commun de placement, Fonds d’investissement, Fonds de Pensions,….) : s’il apparaissait, statistiques à l’appui, que certains professionnels sont capables, et de façon quasi-permanente, d’obtenir une meilleure rentabilité que celle du marché pris dans son ensemble, on ne pourrait que reconnaître la valeur de l’information de nature privative et accepter le principe de l’inefficience du marché (au sens fort). Si au contraire, il apparaissait qu’aucun gérant d’organisme collectif n’est capable d’obtenir et ce, de manière persistante, une rentabilité supérieure à celle du marché, on ne pourrait que conclure à l’hypothèse d’efficience (forte) du marché financier.

 

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