Les notions fondamentales du développement durable

Notre thème n’aurait, subitement, plus le même sens si les ressources naturelles que nous utilisons pour produire étaient inépuisables, d’ailleurs, même si les débats autour du développement durable sont plus ou moins récents, l’idée de la « ressource limitée » est, quant à elle, aussi ancienne que les fondements de l’économie. De plus, l’explosion démographique que connaît la terre rend cette ressource limitée une ressource rapidement épuisable.

Une économie qui évolue en même temps qu’un respect envers l’environnement et une prise en compte sociale ce sont, là, les prémices d’un nouveau développement appelé durable. Le compromis est déjà très délicat, dans la mesure où il faut assurer un équilibre entre ces trois variables, il faut aussi que cette équation reste valable dans le temps pour assurer aux générations futures les mêmes conditions que les générations actuelles.

L’AVENEMENT DU DEVELOPPEMENT DURABLE 

Historique

La première réflexion autour du développement durable remonte au 18ième siècle, à l’époque où on confondait croissance et développement, la première insinuant un progrès quantitatif (même sans limite), la deuxième évoquant un progrès qualitatif offrant des possibilités nouvelles pour améliorer la vie des consommateurs. Malthus (1798)  avait déjà émis l’hypothèse que la croissance démographique connaît un rythme plus important que celle de la production et qu’il serait nécessaire de prendre des mesures afin de réguler la démographie pour que la production des biens reste suffisante. En 1817, c’est David Ricardo qui met le doigt sur la disponibilité limitée des biens en concluant que la nécessité de mettre en culture des terres de moins en moins fertiles conduirait l’économie à un état stationnaire (à l’opposé donc d’un développement durable). Peu de temps après, John Stuart Mill (1848) affirme ce constat en disant : « J’espère sincèrement pour la postérité qu’elle se contentera de l’état stationnaire longtemps avant d’y être forcée par la nécessité. » (1953, p. 300) . En 1865, suite à plusieurs événements, tels que l’épuisement du charbon et l’impossibilité de lui trouver un substitut jumelé à la croissance démographique, ont poussé William Stanley Jevons à aboutir aux mêmes interrogations. L’arrivée du 20ième siècle et l’évolution de la science qui a apporté de nouvelles solutions pour la prospérité de l’économie ont mis ses interrogations en veille pendant plus de 50 ans. Le réveil était soudain et les réflexions ont rejaillit subitement vers les années 70 suite à la prise de conscience liée aux limites environnementales de la croissance et les multiples sinistres écologiques dont la source fut le système de production, c’est d’ailleurs, ce qui a poussé les pays industrialisés à créer des ministères de l’environnement. En 1968, vit le jour le Club de Rome, un groupe de réflexion qui a signé la naissance du rapport Meadows en 1972 , ce dernier évoque l’impossibilité de continuer longtemps à soutenir le rythme d’exploitation des ressources naturelles. La même année, les Nations Unis organisèrent la première conférence internationale sur l’environnement à Stockholm et créa le Programmes des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Il s’agissait pas encore de développement durable mais d’ »écodéveloppement »  , le PNUE avait déjà mis l’accent sur le social, l’écologique et l’économique : Il s’agissait d’inventer un nouveau mode de développement associant croissance et redistribution des richesses tout en préservant le patrimoine environnemental. Les Etats Unis ont montré une forte résistance à ce projet et ont finalement obtenu gain de cause, le projet est tombé à l’eau mais s’est vu remplacé par la notion de développement durable en 1987 avec la publication du rapport Brundtland. Ce dernier fut élaboré par la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement (CMED), Our Common Future, plus connu sous le nom de sa présidente, Gro Harlem Brundtland. Le développement durable se différencia des autres approches, comme le rapport Meadows, par exemple, qui prônait une croissance zéro ; il était plutôt un modèle alternatif à ceux qui l’ont précédé et qui n’ont pas su prendre en compte les limites notamment écologiques de la croissance économique. Le rapport Brundtland définit le développement durable comme un mode de développement « répondant aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs »  . Ainsi, les entreprises acceptent plus facilement cette notion car, elle ne bannit pas la nécessité d’un développement économique. Comme insinué plus haut, le développement durable est très souvent présenté comme une recherche d’harmonisation entre trois composantes : équité sociale, efficacité économique et préservation de l’environnement.

Le développement durable est venu alors pour remettre de l’ordre à l’idée de l’insuffisance des ressources qui imposent des limites à la croissance, pour recentrer la problématique sur les conditions d’utilisation de ces mêmes ressources.

Les objectifs du développement durable 

C’est ainsi que l’économie s’est vu envahir par une nouvelle discipline qui se voulait conciliante entre croissance économique et préservation écologique et sociale, d’ailleurs, de nos jours, la définition la plus pointilleuse du développement durable s’appuie sur ces trois piliers : le progrès économique, l’équité sociale et la préservation de l’environnement. Depuis 1987, plusieurs sommets ont été organisés et beaucoup de résolutions et protocoles ont vu le jour, certains ont réussis, plus ou moins, à mettre tout le monde d’accord et certains ont carrément échoué, (Rio de Janeiro en 1992, Kyoto en 1997, Buenos Aires en 1998, Bonn en 1999, La Haye en 2000, Johannesburg en 2002, Copenhague en 2009, Cancun au Mexique en 2010, Durban en 2011, le Sommet Rio+20 en juin 2012, La Conférence de Doha du 26 novembre au 7 décembre 2012 et plus récemment la conférence de Varsovie sur le changement climatique du 11 au 22 Novembre 2013). Nous verrons, par la suite, les différentes résolutions et protocoles qui sont venus consolider les fondements du rapport Brundtland, on verra aussi que la résistance aux changements est souvent synonyme de temps perdu et d’efforts gâchés.

Concrètement, l’objectif du développement durable est de mettre en exergue des modèles qui prennent en charge, simultanément les aspects économique, social et écologique (De Jouvenel, 1970 ; Passet, 1979) et doivent être pris en compte par toutes les parties prenantes (Freeman, 1984).

L’aspect économique : traduisant la recherche par le développement durable d’un objectif de croissance et d’efficacité économique ;

L’aspect social : exprimant le fait que ce développement durable doit partir des besoins humains et donc répondre à un objectif d’équité sociale dans les économies nationales, mais aussi répondre à un objectif de solidarité à l’intérieur de la société et entre les sociétés elles mêmes ;

L’aspect environnemental : signifiant que l’objectif de développement durable doit contribuer à préserver, améliorer et valoriser l’environnement et préserver les ressources pour le long terme. Cette composante temporelle permet donc de veiller à la satisfaction des besoins présents, mais permet aussi de veiller à ce que les générations futures puissent en bénéficier.

Le but du développement durable est d’assurer un équilibre cohérent et viable à long terme entre ces trois dimensions, un équilibre qui ne peut être atteint qu’à une triple condition : Être équitable, être vivable et être viable.

Table des matières

Introduction générale
Chapitre 1 : Les notions fondamentales du développement durable
Section 1 : Généralités sur le développement durable
Section 2. Eléments constitutionnels du développement durable
Chapitre 2 : Marketing et développement durable
Section 1 : Impact de l’introduction du développement durable au sein de l’entreprise
Section 2. Le marketing du développement durable
Chapitre 3 : Quelques réalités sur le développement durable en Algérie
Section 1 : Résultats de la partie introductive de l’enquête
Section 2 : Résultats de l’analyse basée sur une approche « marketing »
Section 3 : Résultats de l’analyse approfondie de l’enquête
Conclusion générale 

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