Les rejets urbains par temps de pluie

Les rejets urbains par temps de pluie

Depuis 30 ans, les études sur les rejets urbains par temps de pluie ont été entreprises un peu partout dans le monde. Mais c’est aux Etats Unis que les premières études ont été lancées au début des années 60. Elles s’intéressaient essentiellement aux déversoirs d’orage et aux rejets qu’ils entraînaient par temps de pluie. Parmi les précurseurs, on peut citer (Weibel et al., 1964) qui se sont intéressés à la pollution qu’apportaient les zones urbaines dans les rivières par temps de pluie, (Burm et al, 1968) qui ont comparé les déversements des systèmes unitaires et séparatifs, (Bryan, 1971) qui a étudié la qualité des eaux drainées dans les zones urbaines, (DeFiiippi et a!, 1971) qui ont également comparé les caractéristiques des effluents en réseau unitaire et séparatif, enfin (Sartor et a!. 1972) qui se sont intéressés aux polluants accumulés sur les chaussées. L’Europe a suivi peu après. En Allemagne. (Brunner, 1975) s’est intéressé à la pollution en réseau séparatif. En Suède, (Lisper, 1974) a mené une thèse sur ¡a composition du ruissellement pluvial urbain et sur sa variabilité, (Soderlund et al, 1970) ont étudié les propriétés physico-chimiques et microbiologiques du ruissellement pluvial. En Norvège. (Lindholm et al, 1975) se sont eux aussi intéressés à la pollution déversée par les réseaux. A la fin des années 70. des études comparables furent entreprises en Grande Bretagne par (Pnce et al, 1978) ou par (Ellis, 1977) qui commença à caractériser les solides des rejets urbains, au Danemark par (Heise et al. 1977). Depuis les armées 1980, beaucoup d’autres pays se sont fait connaître dans le domaine tant en Europe que dans le reste du monde.

L’objectif des premières études était de montrer que le problème était réel, elles ont donc tout d’abord cherché à l’identifier, en donnant des ordres de grandeur de concentration et de flux de polluants. Ce premier pas a été franchi au moyen de mesures très simples, dont les techniques d’obtention ont été empruntées au domaine des eaux usées. Mais, les résultats disponibles se sont avérés très vite insuffisants. Les modélisateurs ont utilisé ces données pour valider et vérifier leurs modèles. Ceux-ci étaient basés sur des concepts simples, trop simples finalement pour être capables de reproduire les phénomènes intervenant sur un bassin urbain. Ils ont donc demandé des données plus nombreuses, plus homogènes et plus précises. L’objectif était alors de vérifier des concepts déterministes relatifs aux sources de la pollution, son accumulation et son entraînement. Ainsi, sont apparues des études plus précises. En Allemagne, (Göttle, 1978) a étudié les mécanismes d’accumulation et de transport de la pollution des eaux pluviales. En Finlande, (Melanen, 1981) s’est intéressé aux sources de la pollution, de même que (Malmqvist, 1982) en Suède. Quant à (Morrison, 1984) il s’est surtout intéressé aux métaux.

Parallèlement à ce type d’étude, des approches statistiques ont émergé, essayant d’établir des corrélations entre concentrations ou charges polluantes d’une part, et paramètres hydrologiques et occupation des sols d’autre part. Ainsi, aux USA l’étude (AVCO, 1970) a relié pollution et type d’occupation des sols. (Bedient et al, 1980) ont établi des relations entre pollution et ruissellement, ainsi que (Freund et al., 1980) qui ont comparé et établi des relations entre la qualité des eaux pluviales et les caractéristiques des bassins. Dès 1981, (Jewell et al, 1981 ) décrivent la campagne idéale que doivent monter les modélisateurs pour que les données recueillies soient réellement utilisables pour calibrer et vérifier ics modèles de type statistique. Dans le cadre de vérification de modèles mathématiques, en Allemagne des données ont été collectées afin de tester et comparer différents modèles (Russ et al, 1989). En Angleterre, la mise au point du modèle MOSQUITO a été l’occasion de lancement de campagnes de mesures (Payne et al. 1989). Ce résumé de l’historique des études menées dans Se monde peut être unie pour situer l’histoire purement française. Paris a été la deuxième ville en Europe après Londres au 19ièmc siècle à se doter d’un système de tout-à-1’égout pour évacuer eaux usées cî eaux pluviales. Le principe du tout-à-i’egout ne s’impose en France, comme solution rationnelle et hygiénique, qu’entre 1850 et 1900. Le projet initié par le baron Haussmann propose la construction de galeries sous les chaussées, dont la fonction est double : recueillir et évacuer les eaux de lavage des chaussées, les eaux pluviales et les eaux usées, et en même temps accueillir les autres réseaux de distribution, à l’époque eau potable et gaz. Au niveau des traitements rien n’est proposé, car les rivières sont toujours considérées comme l’cxutoire naturel des eaux usées Pourtant, à la fin du siècle, on commence à s’intéresser aux milieux récepteurs et à la qualité des effluents qui y sont déversés. D’ailleurs. en 1906 une circulaire édicté des règlements pour protéger la qualité et les usages de l’eau des rivières. Ensuite, pendant les périodes de guerre et d’entre deux guerre, les problèmes de pollution sont mis de coté, et ne réapparaissent que vers les années 60.

 

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