Les réseaux d’innovation et milieu innovateur

Réseaux d’innovation et milieu innovateur

Résaux d’innovation 

L’analyse plus approfondie de la genèse et du fonctionnement des réseaux d’innovation devrait nous permettre d’aller dans ce sens. Certes, l’étude des réseaux d’innovation et de leurs rapports au milieu est encore embryonnaire. Néanmoins, des études empiriques apportent peu à peu les éléments qui permettent de constituer une théorie plus élaborée.

Le réseau d’innovation: quelle est sa genèse, son architecture, son mode de fonctionnement, sa stratégie, enfin son évolution ? Comment les processus d’apprentissage se développent-ils à l’intérieur du réseau d’innovation ? Les relations entre le milieu et le réseau d’innovation: quel est le rôle du milieu dans le réseau d’innovation et sur son évolution ? Les effets du réseau d’innovation sur le milieu: quel est l’impact sur le milieu local des processus d’apprentissage qui sont engendrés par le réseau d’innovation? Comment ceux-ci contribuent-ils à l’accroissement des capacités créatrices du milieu ? La présente synthèse cherche à rendre compte de la capacité des régions à intégrer dans leur tissu productif les nouveaux paradigmes du système techno-industriel, et ce au travers des notions de milieu innovateur et de réseaux d’innovation. Les concepts Selon la définition du groupe de recherche européen en milieu innovateur GREMI, le milieu est constitué par un ensemble de relations intervenant dans une zone géographique qui regroupe dans un tout cohérent, un système de production, une culture technique et des acteurs. L’esprit d’entreprise, les pratiques organisationnelles, les comportements d’entreprises, la manière d’utiliser les techniques, d’appréhender le marché et le savoir-faire sont à la fois partie intégrante et partie constitutive du milieu.Le milieu se présente comme un’’ processus de perception, de compréhension et d’action continuelle’’ . Ajoutons que le milieu repose sur un système relationnel de type coopération/concurrence des acteurs localisés. Le milieu recouvre donc: Un ensemble spatial: il s’agit d’un espace géographique qui n’a pas de frontières a priori, qui ne correspond pas à une région donnée, mais qui présente une certaine unité et une certaine homogénéité qui se traduisent par des comportements identifiables et spécifiques et une culture technique; un collectif d’acteurs: ces acteurs (entreprises, institutions de recherches et de formation, pouvoirs publics locaux, etc.) doivent avoir une relative indépendance décisionnelle et une autonomie dans la formulation des choix stratégiques;

Des éléments matériels (entreprises, infrastructures) mais aussi des éléments immatériels (savoir-faire), et institutionnels (diverses formes de pouvoirs publics locaux ou d’organisations ayant des compétences décisionnelles);Une logique d’interaction: les acteurs doivent être en relation d’interdépendance, ce qui permet une meilleure valorisation des ressources existantes; Une logique d’apprentissage, c’est-à-dire une capacité des acteurs, constituée au cours du temps (dimension historique), à modifier leur comportement en fonction des transformations de leur environnement. Ces logiques d’interaction d’apprentissage portent sur : La formation de savoir-faire, qui permet la maîtrise du processus de production et la création de nouveaux produits et de nouvelles techniques; Le développement de « normes de comportement » qui porte sur la relation entre acteurs, la recherche d’un équilibre entre coopération et concurrence, afin de construire un espace de travail commun.La connaissance et la capacité d’identifier en tant qu’opportunité d’interaction les ressources spécifiques des différents acteurs ainsi que celles du milieu.La relation que les acteurs du milieu entretiennent avec l’environnement externe. Le milieu n’est pas isolé, il se situe dans un contexte technique et de marché qui est international et évolutif.

Au-delà des externalités qui proviennent d’une culture industrielle commune, de l’interaction et de la mobilité des individus sur le marché du travail, de la facilité des contacts personnels et de la transmission des informations, le milieu se caractérise donc aussi par des coopérations plus directes entre les acteurs locaux (privés, publics et collectifs). Ces coopérations qui interviennent dans une aire géographique déterminée s’effectuent généralement sous la forme de réseaux. Ainsi le milieu, parce qu’il se caractérise par des phénomènes de type « convention », c’est-à-dire qu’il est régi par un système d’attentes réciproques sur les compétences et les comportements attendus, peut donner lieu à une organisation de type réticulaire. On peut définir le concept de réseau de diverses manières1 . La définition admise est la suivante: un réseau est un ensemble formé de liens sélectionnés et explicites avec des partenaires préférentiels inscrits dans la perspective des relations de marché d’une entreprise et de sa recherche de ressources complémentaires ayant comme objectif principal la diminution de l’incertitude.Cette définition est complétée par celle d’économie réticulaire: une économie réticulaire est celle dans laquelle le foyer dominant de la constitution de la valeur consiste dans des architectures flexibles et inter-reliées qui permettent la gestion de relations individuelles en tant qu’ensemble. Les réseaux sont caractérisés par le fait qu’ils ne sont pas définis a priori, mais qu’ils trouvent leur origine dans les interactions stratégiques entre partenaires.Quelle que soit la définition que l’on donne du réseau, celle-ci repose sur un postulat très largement admis: l’interdépendance généralisée entre les agents économiques en vue de tirer avantage de relations synergétiques avec d’autres agents.Dans une telle perspective, la notion de réseaux est étroitement associée à l’analyse dynamique de l’environnement de l’entreprise. Nous savons que l’entreprise ne vit pas en vase clos, ni ne se limite à des échanges de biens et de services. Elle recherche dans des échanges d’information et de savoir-faire une source supplémentaire de valeur ajoutée. C’est principalement ce dernier aspect qui nous intéresse. La notion de réseau est une composante essentielle de la vie des entreprises et de leurs modes d’organisation .

Les milieu innovateur et réseaux d’innovation 

On peut définir le milieu innovateur comme un ensemble territorialisé dans lequel des interactions entre agents économiques se développent par l’apprentissage qu’ils font de transactions multilatérales génératrices d’externalités spécifiques à l’innovation et par la convergence des apprentissages vers des formes de plus en plus performantes de gestion en commun des ressources. L’innovation est donc, selon le GREMI, considérée comme un processus d’intégration d’éléments qui déterminent et favorisent la dynamique et la transformation du système techno productif territorial De ce fait, le milieu innovateur se caractérise par l’intégration de dynamiques internes et de changements survenus à l’extérieur. Le milieu est innovateur lorsqu’il est capable de s’ouvrir à l’extérieur et d’y recueillir des informations, voire des ressources diverses. Le milieu innovateur par essence s’ouvre sur la diversité de l’environnement en s’enrichissant dans la réceptivité au changement.

Le milieu est innovateur lorsque ses ressources sont organisées, coordonnées et mises en relations par des structures économiques, culturelles et techniques qui rendent les ressources exploitables pour de nouvelles combinaisons productives.Lorsque des relations de collaboration s’élaborent dans un milieu innovateur entre plusieurs acteurs et qu’elles ont pour objet précis l’innovation, lorsqu’elles s’établissent sur la base de la confiance réciproque et qu’elles ne sont pas occasionnelles (maîtrise du temps), elles constituent un véritable mode d’organisation qui porte le nom de réseau d’innovation. La constitution des réseaux d’innovation résulte du fait qu’aujourd’hui l’innovation n’est pas une simple fonction de l’aptitude de l’entrepreneur et de l’entreprise isolée  ,ni des institutions scientifiques, ni de la simple coordination institutionnelle. Le réseau d’innovation participe de l’idée que le processus d’innovation a un caractère multifonctionnel qui présuppose, à partir de l’action conjuguée de ces organisations, une articulation complexe et non linéaire de compétences spécifiques et de processus d’acquisition des connaissances tout au long d’une chaîne de production .

L’expérience montre que cela peut aller d’une incitation d’un organisme public local ou extra local à l’initiative d’une grande entreprise, d’une offre commune de services en passant par des formes de coopération entre petites et moyennes entreprises.

Le choix des partenaires est dès lors lui aussi généralement déterminé par des motivations multiples dont les dénominateurs communs sont au moins la compétence et la complémentarité des savoir-faire scientifiques et technologiques. Souvent les partenaires ont déjà acquis une culture de coopération et ont l’expérience d’une certaine pratique de l’externalisation, laquelle est devenue nécessaire en raison de l’incertitude de la démarche innovatrice.

Dès lors, ces relations ne sont pas uniquement d’ordre économique ou industriel: elles reposent sur la préexistence d’un capital relationnel (relations formelles ou informelles) qui va leur permettre d’élargir le champ de leurs relations et de formuler des projets communs. Il peut s’agir de relations professionnelles nées de l’appartenance à une même entreprise ou à un même métier, de relations nouées lors des études ou de la formation suivie, ou tout simplement de relations contractées par la participation à des activités associatives.

Table des matières

Introduction générale
Problématique liée au territoire de l’aire métropolitaine
Méthodologie d’approche
Chapitre premier : Le milieu innovateur, territoire et nouvelle géographie économique
1- Définition
2- L’intelligence économique territoriale et pôles de compétitivité
3-Les réseaux d’innovation et milieu innovateur
3.1-Les réseaux d’innovation
3.2-Les milieux innovateurs et réseaux d’innovation
4-L’organisation des réseaux d’innovation
4.1 La division du travail et le leadership
4.2 L’évolution des réseaux d’innovation
5-Les relations entre le milieu innovateur et le réseau d’innovation
5.1-L’apport du milieu innovateur aux réseaux
5.2-L’apport des réseaux d’innovation au milieu
5.3- La notion d’attractivité territoriale
5.4-L’interaction des milieux et réseaux d’innovation
5.5-L’agglomération des PME : un atout à l’émergence de milieu Innovateur
5.6 Les parcs scientifiques ou technopôles
5.7 Les technopoles
5.8 Les systèmes ou réseaux d’innovation
5.9 Rôle des brevets en matière de développement technologique des PME
Chapitre deuxième : Les politiques publiques de développement et milieu innovateur : quelles lectures et enseignements en Algérie ?
6-Quelques réflexions méthodologiques sur les notions de développement
7-L’entreprenariat et le développement industriel
Chapitre troisième : Le rôle et impacts des systèmes productifs locaux dans la stimulation du milieu innovateur dans l’espace métropolitain d’Oran
8- Quelle grille d’analyse adopter à l’espace métropolitain Oranais ?
9-Quel est le rôle des institutionnels dans la sphère locale
10-L’agglomération d’Oran et milieu innovateur
10.1 Le poids d’Oran dans la structuration de l’espace environnant
10.2 La forme d’organisation en systèmes productifs localisés et milieu innovateur : étude de cas Chapitre quatrième: le système d’information au service de l’intelligence territoriale
11- le système d’information et déclinaisons territoriales
Conclusion 

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