Les statistiques relatives à la globalisation financière et leurs limites

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Les statistiques relatives à la globalisation financière et leurs limites

Compte tenu du caractère protéiforme et complexe du phénomène, toute définition de la mondialisation ne peut être qu’imparfaite. Celle-ci peut toutefois être décrite, en première analyse, comme la tendance au renforcement de l’interdépendance et de l’intégration des différentes zones économiques, des marchés et des institutions, quelle que soit leur implantation géographique. Au cours des dernières décennies, cette tendance a d’abord reflété la stratégie d’expansion des firmes multinationales qui ont multiplié les implantations ou les acquisitions de filiales à l’étranger plutôt que de se borner à développer leurs exportations. Mais les marchés de capitaux ont été le théâtre de manifestations encore plus spectaculaires de ce phénomène. Les statistiques financières, qui s’attachent à décrire notamment les mouvements internationaux de capitaux et les positions transfrontières ainsi que les flux de revenus s’y rapportant, ont vocation à prendre la mesure des principales évolutions en la matière, mais la tâche est devenue fort délicate.

 « Écrans » et difficultés statistiques

Deux types de problèmes entachent les statistiques relatives à la globalisation financière :
• le détail des opérations transfrontières, pour beaucoup conclues par des multinationales, est complexe à saisir à partir d’un point d’observation national ;
• de nouveaux intervenants et de nouveaux produits apparaissent, rendant difficile la continuité du suivi des acteurs et des opérations.
Opérations transfrontières : le rôle clé des sociétés multinationales
Avec la réduction des barrières nationales aux entrées et sorties de capitaux, la globalisation est synonyme de diversification des placements et des financements pour tous et d’occasions d’expansion mondiale pour les grandes entreprises et les banques. Les flux financiers transfrontières – et les encours d’opérations correspondants – ont très fortement augmenté au cours des dernières décennies (cf. graphique 1), qu’il s’agisse d’investissements directs, d’investissements de portefeuille ou d’autres investissements (essentiellement constitués des prêts et dépôts transfrontières des institutions financières monétaires).
Les statistiques d’investissements directs constituent l’un des indicateurs les plus utiles pour suivre le développement des liens économiques et financiers entre les différents pays et zones économiques. Néanmoins, la complexification des transactions a accru les problèmes méthodologiques qui viennent perturber l’élaboration aussi bien que l’interprétation de ces statistiques. On citera, en particulier, la difficulté d’identifier l’investisseur ultime au sein des groupes multinationaux 1 ou encore d’enregistrer de manière adéquate les transactions effectuées par les véhicules spécialisés (special purpose entities – SPE). Les SPE représentent un bon exemple de ce que l’on pourrait appeler, en termes statistiques, des « écrans ». La globalisation a favorisé la prolifération de ces véhicules intermédiaires créés pour répondre à des besoins divers (cf. encadré 1) : organisation et management, financement, optimisation et évasion fiscales…

Des statistiques pour comprendre
La constitution de statistiques de qualité est un élément indispensable de l’effort de compréhension des évolutions observées, d’évaluation des risques encourus et de définition des actions de politique économique et financière appropriées.
Bulletin de la Banque de France • N° 156 • Décembre 2006 53

Les statistiques financières permettent-elles d’appréhender les évolutions liées à la mondialisation ?

Bien comprendre les évolutions globales

Le cas des déséquilibres globaux entre les États-Unis et le Reste du monde fournit sur ce plan un bon exemple. Il soulève, en effet, la question de savoir si les fortes capacités de financement excédentaires du Reste du monde proviennent d’un phénomène d’excès d’épargne (savings glut) ou de faiblesse de l’investissement (investment strike) dans les pays autres que les États-Unis. À cet égard, il est important de bien cerner les origines de tels déséquilibres et de mesurer leur ampleur avant de juger de l’opportunité de prendre des mesures de politique économique et, le cas échéant, d’en décider la nature.
Jusqu’à une époque récente, les données étaient présentées en termes de parité des pouvoirs d’achat (PPA) et mettaient en évidence un excès d’épargne dans le monde (hors États-Unis). Toutefois, il convient de garder à l’esprit que la PPA tend à gonfler la mesure des agrégats macroéconomiques et financiers des pays émergents où le coût de la vie est peu élevé par rapport à leur niveau en monnaie courante. Elle a ainsi tendance à grossir la part des pays émergents dans le PIB mondial, mais aussi à exagérer le poids de l’excès d’épargne de certains d’entre eux. Dès lors qu’on se préoccupe du montant global des capitaux disponibles susceptibles de s’investir n’importe où dans le monde, il vaut donc mieux s’intéresser aux données en dollars courants. Ce faisant, la perspective devient quelque peu différente.

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