Les systèmes de risques

SCRED, DEMARCHE DE DÉTECTION DES ESPACES À ENJEUX, SPATIALISATION APPROXIMATIVE ET POSSIBILISTE DES SYSTÈMES DE RISQUES

Dans les systèmes de risques considérés dans cette recherche, la coupure électrique peut occuper plusieurs positions : placée en aval du système de risques, la coupure est déclenchée par une perturbation externe qui va provoquer son endommagement, nous considérerons par exemple, les aléas inondations, tempêtes de neige et incendies. En amont du système, la coupure électrique peut aussi être à l’origine du déclenchement de l’évènement à risque et provoquer des impacts indirects sur les autres types de réseaux et le fonctionnement des territoires. Les dommages sur les autres réseaux sont alors susceptibles de rétroagir sur le réseau électrique ; par exemple, l’endommagement d’un poste de distribution électrique engendre des dysfonctionnements sur les postes releveurs du réseau d’évacuation des eaux usées, pluviales ou sanitaires, qui réactualisent la susceptibilité du réseau électrique à l’ennoiement de certains postes de transformation et donc la possibilité de création de nouvelles coupures. Les réseaux considérés sont essentiellement d’ordre technique, réseau électrique (transport et distribution), d’alimentation en eau potable, d’évacuation des eaux, ou encore de télécommunication. Les réseaux de transports interviennent de manière plus secondaire dans l’analyse et sont essentiellement intégrés d’une part, pour leur influence sur la propriété de résilience : l’accessibilité à un équipement électrique ou hydraulique endommagé étant une condition préalable logique de sa remise en état ; d’autre part, pour leur dépendance importante à l’électricité, puisque les coupures électriques ont des impacts à la fois sur les conditions de sécurité et de circulation sur la voirie routière (feux de signalisation, péage ou panneau d’indication) et les voies ferroviaires.

Les défaillances des composantes techniques des territoires sont susceptibles de produire des changements d’état des sous-espaces ; la capacité de propagation induite par l’organisation en réseau, implique que la défaillance locale de certains nœuds peut répandre ses effets à l’échelle de l’ensemble du réseau et donc de l’espace qu’il dessert. Parallèlement à cette capacité de diffusion d’impacts à petite échelle, la défaillance d’une ou plusieurs composantes électriques peut également amorcer un processus de différenciation à échelle très fine des périmètres de coupures électriques, processus déjà observé dans de nombreux évènements de grande ampleur, au sujet desquels on décrit parfois dans la presse, les retours d’expériences ou les récits individuels, d’étonnantes juxtapositions et alternances entre des pâtés de maisons affectés par la coupure alors qu’à quelques mètres, l’alimentation électrique dans d’autres pâtés de maison est maintenue. La différenciation spatiale entre les zones coupées et non coupées au cours d’une coupure peut donc être très complexe, et comprend plusieurs niveaux d’organisation. Par exemple, lors d’une coupure électrique à l’échelle d’un pays, certaines régions peuvent être déconnectées alors que d’autres sont toujours alimentées en énergie ; dans ces régions coupées, ce ne sont pas nécessairement toutes les villes qui sont coupées ; et même à l’échelle de ces villes coupées, certains quartiers sont coupés alors que d’autres ne le sont pas.

A l’échelle d’un espace fortement urbanisé et donc fortement réticularisé, il ne nous est pas possible de connaître précisément la totalité des scénarios de systèmes de risques associés, en amont et en aval des défaillances en cascades de chacune des composantes électriques (voire de chaque combinaison possible de défaillances initiales), et donc encore moins d’attribuer à chacune de ces alternatives un degré précis de probabilité de réalisation. Ce constat est d’autant plus inévitable si d’une part, on considère que ce territoire est dépendant de niveaux supérieurs, auquel cas, envisager l’ensemble des systèmes de risques pour un territoire, implique également de connaître l’ensemble des scénarios à risques pour l’ensemble des niveaux supérieurs duquel ce territoire dépend. Et d’autre part, que cette différenciation multi- niveau de la diffusion se double également de celle opérant dans sa dynamique de restauration, ce qui implique la variabilité de la durée de la coupure électrique, qui elle-même joue un rôle déterminant pour estimer le niveau de dysfonctionnement territorial et de risque sociétal qu’elle induit.

 

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