Les troubles musculo-squelettiques

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont des atteintes du système musculosquelettique. En milieu de travail, les TMS résultent spécifiquement de de microtraumatismes accumulés, de mouvements répétitifs, de postures prolongées ou contraignantes. La douleur en est le maître symptôme, mais il a été démontré que des patrons moteurs anormaux accompagnent généralement un TMS soit en termes de déficit de mouvement (d’élévation, de rotation, etc.) [1] ou de déficit de force.

Les TMS constituent un problème de santé publique préoccupant dans la plupart des sociétés industrialisées, puisque situés au deuxième rang des pathologies les plus coûteuses (ce coût s’est élevé à 16.4 milliards de dollars en 1998), derrière celles d’origine cardiovasculaires et devant celles associées à un cancer [3]. Au Québec, la prévalence des TMS augmente avec l’âge allant de 7 % chez les 15-24 ans à 24 % chez les travailleurs québécois de 50 ans et plus; et environ 15 % de l’ensemble des travailleurs actifs ont une TMS de longue durée.

Les approches proposées jusqu’à présent pour la détection des TMS ont des limites vu l’ampleur de leur prévalence et incidence. En effet, selon le rapport de la CNESST de 2016, le nombre de lésions de type TMS entre 2012 et 2015 s’établit à 23 630, soit 27,0 % des dossiers ouverts et acceptés, sans compter les cas non reportés [5]. Les TMS en milieu de travail représentent, en effet, un problème de santé chronique.

En général, pour prévenir les TMS en milieu de travail, on procède d’abord par le dépistage des conditions à risque de développer un TMS, puis par l’intervention en cas de besoin. L’opération de dépistage permet d’évaluer les conditions de travail, voir si un opérateur risque de développer un TMS à son poste de travail durant certaines opérations de la tâche. Pour ce faire, on peut effectuer des entretiens individuels ou collectifs, administrer des questionnaires, remplir des listes de contrôle (check-lists) ou même prendre des mesures directes pour recueillir des données physiologiques ou environnementales, selon les besoins. Il est usuel de combiner plusieurs procédures de détection pour augmenter les chances de détecter le risque [6]. En contrepartie, ces combinaisons consomment beaucoup plus de temps. Dans le cadre de nos travaux de recherche, afin nous nous sommes concentrés sur la prise de mesures directes physiologiques à l’aide d’outils technologiques.

Cependant, il y a un problème que nous avons pu dégager. Les procédés utilisés pour mesurer le degré d’exposition aux facteurs de risques, dont les postures et les mouvements contraignants, sont souvent utilisés en laboratoires dans des conditions expérimentales. C’est le cas pour les plateformes de force et des caméras d’analyse 3D [7-9], qui sont considérés parmi les technologies les plus utilisées pour ce faire. De plus, la méthode d’analyse des mouvements à l’aide de caméras a besoin d’un espace de travail considérable et de dispositifs coûteux. Cette méthode demande également des expériences de pré-étalonnage et d’analyse complexes qui consomment beaucoup de temps [7]. Il serait donc pertinent de concevoir des technologies portatives, peu coûteuses tout en demeurant fiable lors de la prise de nos mesures. Ainsi, même l’intégration de ces outils sera possible à mettre en place.

Les TMS sont des lésions qui peuvent apparaître lorsqu’on adopte de mauvaises postures, notamment dans le milieu professionnel. L’incapacité du corps à s’adapter aux conditions de travail contraignantes, avec l’insuffisance du temps alloué au repos augmente le risque d’affection de l’appareil musculo-squelettique. Pour éviter les TMS, il faut être vigilent quant à la posture qu’on adopte, sa répétition et sa durée.

Outre les postures contraignantes, il existe d’autres facteurs de risques pouvant mener à l’apparition des TMS. Ces facteurs peuvent être liés au poste de travail, à l’environnement de travail, à la physiologie de l’individu ou même aux conditions psychosociales du milieu de travail. La combinaison de ces facteurs favorise encore plus l’occurrence des TMS. Cependant, nous nous sommes limités à un seul facteur de risque physique dans nos travaux de recherche. En effet, le système que nous suggérons permet de détecter les postures et les mouvements contraignants relatifs à un poste de travail donné.

Selon la définition du Ministère du travail américain , les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont des blessures ou des maladies pouvant affecter les muscles, les nerfs, les tendons, les articulations, le cartilage et les disques intervertébraux au niveau de toutes les parties du corps [20]. Ils s’expriment généralement par la douleur, une faiblesse musculaire ou une limitation des articulations et sont principalement causées par la sur-sollicitation des structures musculo-squelettiques lors des postures contraignantes prolongées et/ou de mouvements répétitifs [20].

Les TMS peuvent affecter toutes les parties du corps, principalement les membres supérieurs, inférieurs et la région dorsale. Au niveau des membres supérieurs, il peut y avoir :

➤  des tendinites et des ténosynovites qui affectent les tendons et concernent les régions articulaires telles que les doigts, les poignets, l’épaule et le coude (la tendinite du coude est nommée épicondylite);
➤  la bursite qui est une inflammation de la bourse au niveau de l’épaule et du coude et
➤  le syndrome du canal carpien qui est une affection essentiellement neurologique. Au niveau des membres inférieurs on trouve aussi :
➤  les tendinites au niveau des genoux et des talons (tendinite achilléenne) et
➤  l’hygroma, qui est un gonflement de la bourse au niveau du genou. Enfin, au niveau du dos, on trouve principalement les lombalgies.

Table des matières

CHAPITRE 1 Introduction
1.1. Introduction au contexte
1.2. Problématique
1.3. Objectifs
1.4. Méthodologie
1.5. Organisation du rapport
CHAPITRE 2 Revue de la littérature
2.1. Introduction
2.2. Les TMS
2.2.1. Définition
2.2.2. Exemples de TMS
2.2.3. Facteurs de risques physiques des TMS
2.2.4. Méthodes de détection des TMS par l’évaluation de l’exposition aux facteurs de
risque physiques des TMS
2.3. La classification supervisée
2.3.1. Les étapes de la classification supervisée
2.3.2. Les méthodes de sélection des caractéristiques
2.4. Conclusion
CHAPITRE 3 Méthodologie
3.1. Introduction
3.2. Acquisition des signaux
3.2.1. Description du poste de travail
3.2.2. Évaluation de la posture
3.2.3. Présentation de l’instrument de mesure
3.2.4. Déroulement des expériences
3.3. Prétraitement des signaux
3.3.1. Calcul du centre de pression et représentation de son déplacement
3.3.2. Méthode directe
3.3.3. Méthode graphique
3.4. Classification avec les réseaux de neurones
3.4.1. Principe de fonctionnement d’un neurone formel
3.4.2. Architecture du réseau
3.4.3. L’apprentissage du réseau
3.4.4. L’évaluation de la performance avec la technique de validation croisée
3.5. Conclusion
CHAPITRE 4 Résultats et interprétations
4.1. Introduction
4.2. Aperçu des travaux
4.3. Aperçu des signaux
4.3.1. Le déplacement du COP
4.3.2. Les accélérations de la tête
4.4. Extraction et sélection des caractéristiques
4.4.1. La méthode directe
4.4.2. La méthode graphique
4.5. Intégration des méthodes et optimisation des résultats
4.5.1. L’intégration des méthodes
4.3.2. Optimisation de la méthode de prétraitement
4.6. Conclusion
CHAPITRE 5 Conclusion 

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