L’hygiène : son origine, sa place et son importance dans notre société 

Tout d’abord, qu’est-ce-que l’hygiène corporelle ? Selon mes recherches, j’ai pu noter que cette notion ne se définit pas toujours de la même manière en fonction des milieux médicaux, scolaires ou professionnels. En synthétisant le tout, j’en arrive à la définition générale que voici : l’hygiène est un soin ou une pratique essentielle qui permet de se protéger des risques d’infections et des contaminations inter-individus. Elle permet de maintenir l’homme en bonne santé, et de le protéger. C’est également un facteur de bienêtre physique et moral pour tout individu prenant soin de lui-même. Son étymologie symbolise parfaitement le sens de ce terme. En effet, Hygie est le nom de la déesse de la santé, elle-même fille d’Esculape, dieu guérisseur chez les Grecs. Cette dernière avait pour mission d’enseigner les gestes de santé à adopter au quotidien. Il existait donc déjà un lien entre l’hygiène et la prévention.

L’origine de la notion d’hygiène est étroitement liée à l’eau, mais surtout aux bains. Nous retrouvons cette pratique dans les plus anciennes civilisations humaines, dès l’Antiquité. A la base, le bain est lié à des préceptes religieux ou à la symbolique purificatrice de l’eau. C’est en Grèce Antique que l’on retrouve les premiers bains publics. Connus pour leur amour de la pratique sportive, les athlètes aiment à s’y détendre après un effort musculaire, mais dans l’eau froide, ce qui, selon leurs croyances, aguerrit le caractère, tandis que l’eau chaude avait tendance à ramollir le corps. Quant aux Romains, leurs thermes réunissent toutes les couches sociales de la population. Ils s’y rendent principalement pour se laver, mais ces vastes bains sont aussi considérés comme un lieu de loisirs faisant partie intégrante de la vie urbaine. Les gens s’y rencontrent pour traiter des affaires, se restaurer, faire du sport ou se reposer.

L’hygiène a également une place importante au Moyen-Âge. Dans les villes, on se baigne nu dans des bains publics mixtes non-seulement pour être propre, mais également par plaisir, en groupe ou en couple. Cette pratique devient une habitude qui consiste d’abord à se nettoyer, mais aussi à rechercher plaisir et volupté. A la fin du XVème siècle, l’apparition de la peste et de la syphilis condamne peu à peu les bains publics. Les gens pensent que les maladies se transmettent par les pores de la peau, et donc que l’eau s’y infiltre. De ce fait, les individus arborent une couche de crasse à même leur peau, pensant que cela les protège. On n’utilise plus d’eau pour faire sa toilette, qui devient sèche. De plus, l’église conteste cette pratique considérée comme peu morale, surtout à cause de la mixité des baigneurs. Cela aura aussi une influence sur l’utilisation modérée des bains publics.

Dès la fin de la Renaissance, la population se méfie de l’eau, ce qui entraîne la disparition des bains. Les médecins pensent qu’à cause de la chaleur dégagée, les pores se dilatent et laissent un passage aux maladies. Pour faire leur toilette, les gens se contentent de se laver rapidement les mains et le visage, ou se frottent avec un linge sec. Petit à petit, l’apparence prime sur la propreté du corps. Les gens usent d’artifices comme les poudres, les pommades, les parfums et se changent jusqu’à cinq fois par jour. Cette mode sanitaire dure jusqu’à la fin de XVIIème siècle.

A la fin du XIXème siècle, l’hygiène par l’eau commence à refaire surface. Il a fallu beaucoup de temps pour changer de paradigme. En effet, dans une société majoritairement rurale, beaucoup pensent que le fait d’être recouvert de salissures est une protection contre les maladies, et qu’il est risqué de prendre un bain. De plus, les hommes dégageant une forte odeur sont considérés comme puissants.

Progressivement, l’évacuation des eaux usées et le traitement de l’eau potable ont permis d’améliorer l’hygiène et d’augmenter l’espérance de vie. Ces nouvelles préoccupations hygiéniques, diffusées entre autres par le corps médical et par l’armée, influencent les croyances de la population. Les instituteurs commencent même à donner des leçons d’hygiène et une visite de propreté est effectuée tous les matins. Les nouveaux symboles de l’hygiène se répandent peu à peu dans la population. Les anglais créent la salle de bain, pièce entièrement consacrée à l’hygiène corporelle (http://www.cieau.com/tout-sur-leau/l-hygiene-et-l-eau-petit parcours-historique).

En Suisse, entre 1850 et 1900, la population double, voire triple dans les grandes villes telles que Lausanne par exemple. L’alimentation en eau et les égouts sont inadaptés à cette soudaine croissance démographique. Il devient urgent de réorganiser les équipements devenus vétustes, ce qui s’avère complexe. En effet, il s’agit de réglementer la construction, assainir les immeubles anciens et bâtir de nouveaux quartiers. Ce sont surtout les couches populaires qui nécessitent l’attention, tellement l’hygiène y est minimisée : les conditions d’habitation sont aussi inquiétantes que la santé de cette tranche de la population (Heller, 1979, p. 17). Malgré la campagne d’information de 1851 lancée à Londres à l’occasion de l’Exposition internationale au sujet de l’importance de la qualité du logement et de la salubrité urbaine, la ville de Lausanne peine à prendre des décisions au sujet de l’hygiène. Il faudra attendre l’épidémie de choléra de 1867, la sécheresse de 1870, les épidémies de rougeole, scarlatine et coqueluche de 1890-1891 et surtout l’épidémie de fièvre typhoïde de l’été 1891 pour que la capitale vaudoise décide de réagir. C’est le mauvais état des latrines, le système des canalisations et les travaux de terrassement dans un sol contaminé qui favorisent de développement des maladies et la propagation des épidémies. Les autorités prennent alors la décision, en hiver 1891, soit juste après l’épidémie de fièvre typhoïde, de remettre en état les canalisations et de surveiller la qualité des eaux par des analyses bactériologiques. Dès lors, Lausanne prend des mesure techniques et législatives et créé des organes de surveillance, dont la Commission de salubrité publique. A partir de ce moment, les logements doivent être salubres, suffisamment ensoleillés et aérés, l’eau de bonne qualité et les latrines au normes hygiéniques selon les termes de la législation sur la construction (Heller, 1979, pp. 18-20). Afin de pérenniser et surveiller ces nouvelles et saines décisions, un service d’hygiène est créé à Lausanne en 1917. Ses diverses attributions, confiées à un médecin et ses collaborateurs, sont l’hygiène du logement, l’inspection de l’eau, des égouts et de l’alimentation, la surveillance des institutions et des lieux publics, la lutte contre les maladies sociales (l’alcoolisme ou les démences, par exemple) et la responsabilité des services techniques tel que le transport des malades (Heller, 1979, pp. 27-28).

Actuellement, la notion d’hygiène est très présente dans notre société moderne. Si, au Moyen-Âge, on redoutait l’eau, c’est exactement le contraire que l’on peut observer aujourd’hui. En effet, une pléthore de sites Internet fait de la prévention pour une bonne hygiène. Il suffit de taper les mots-clefs « hygiène adolescent » sur un moteur de recherche pour voir apparaître une liste de sites dédiés aux problèmes rencontrés à cette période de la vie. J’ai remarqué qu’il y a aussi un nombre considérable de pages web destiné à informer et donner des conseils aux parents. Certains sites, comme celui des hôpitaux de Rouen, s’adressent directement aux jeunes afin de leur amener des informations sur les douches, les déodorants et tous les aspects liés aux soins corporels. L’adolescent gêné de parler de ses problèmes d’odeur de transpiration trouvera toutes les informations dont il a besoin sur Internet.

Table des matières

1. INTRODUCTION 
1.1 Illustration
1.2 Problématique
1.3 Concepts généraux
1.3.1 L’hygiène : son origine, sa place et son importance dans notre société
1.3.2 Les odeurs, l’aspect et la propreté
1.3.3 L’adolescence, la puberté, les métamorphoses somatiques et psychiques
1.3.4 La représentation de soi, pour soi et pour les autres
1.3.5 Rôle et fonctions du MSP
1.4 Méthodologie
2. DÉVELOPPEMENT 
2.1 Le jeune dans son univers
2.1.1 La cadre socio-culturel
– L’éducation : le rôle des parents
– L’accès à l’hygiène
2.1.2 Le jeune dans sa période de vie, son âge, sa santé, son caractère
– L’image de soi
– L’esprit de contradiction
– La « crise d’adolescence »
– Un sujet qui peur être embarrassant pour le jeune
2.1.3 Conclusion du premier axe : le jeune dans sa période de vie, son âge, sa santé,
son caractère
2.2 Le jeune dans le cadre du SeMo
2.2.1 La relation entre le travailleur social et le participant
– L’âge
– Le genre
– Le type d’atelier
2.2.2 Les notions liées à l’institution
– Les outils institutionnels
– Les consignes
– Le règlement du SeMo
– Le temps à disposition
– Les rôles et fonctions du travailleur social
– La sensibilité de l’institution
2.2.3 Conclusion du deuxième axe : le jeune dans le cadre du SeMo
2.3 Synthèse finale : la réponse à la question
3. CONCLUSION

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