Limites et perspectives d’amélioration dans la communication grand public sur les maladies chroniques

Limites et perspectives d’amélioration dans la communication grand public sur les maladies chroniques

Attentes des Français en termes de communication grand public sur les maladies chroniques

Un manque d’information sur les maladies chroniques D’après les résultats du sondage sur les 85 Français (Annexe 5), 75% d’entre eux estiment que la communication grand public sur les maladies chroniques en général n’est pas suffisante et être mal informés sur les maladies pour lesquelles ils sont potentiellement à risque. En effet, ils estiment ne pas croiser assez dans leur vie quotidienne de communication sur la santé, par rapport à toutes les autres communications rencontrées.

De plus, pour tous les médecins interrogés (Annexe 6), la communication grand public sur les maladies chroniques n’est pas suffisante même si de plus en plus développée et il y a encore des améliorations à apporter concernant la qualité du contenu des campagnes et les canaux utilisés. Par ailleurs, selon les professionnels de santé interrogés, certaines pathologies chroniques sont encore trop peu communiquées auprès du grand public comme notamment la Sclérose en Plaques, l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, la polyarthrite rhumatoïde, le diabète, ou certains cancers comme le cancer de la prostate, du côlon ou de l’utérus.

Les Français sont en effet peu informés sur les risques ou les symptômes de ces pathologies, ce qui retarde le moment du diagnostic. La prévention de l’alcoolisme reste aussi un domaine où la communication est trop faible. Même dans une maladie comme le SIDA, contre laquelle des campagnes d’informations et opérations efficaces se succèdent depuis des années, il y a encore une certaine méconnaissance des Français à ce sujet 89: • 42% des Français estiment être mal informés sur les lieux où aller pour se faire dépister • 15% des Français pensent que l’utilisation d’un produit de toilette intime est efficace pour empêcher la transmission du VIH • 16% des Français pensent que le VIH peut être transmis en s’asseyant sur les toilettes publiques • 15% des Français pensent que le virus du sida peut être transmis par la salive. De plus, 86% des médecins interrogés pensent qu’une communication plus active sur les maladies chroniques pourrait permettre une meilleure sensibilisation de la population et donc améliorer la prévention primaire et le diagnostic précoce.

Cas de la Sclérose en Plaques

Comme vu dans la partie 1, la SEP compte aujourd’hui 100 000 patients en France et a connu une forte progression ces 10 dernières années avec 40 000 nouveaux cas par an. Intégrée au plan maladies neurodégénératives 2014-2019, cette maladie suscite tout de même moins de communication de la part des institutions publiques que la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer. En effet, en raison notamment d’une faible connaissance de cette pathologie par le grand public, il faut aujourd’hui environ 5 ans pour mettre un nom sur cette maladie, et débuter les traitements. Informer le grand public sur la gravité de la maladie, les symptômes et la prise en charge permettrait donc de mieux prévenir et de ralentir l’évolution de cette maladie incurable. Tous les médecins interrogés pour cette thèse affirment que la communication grand public sur la SEP est insuffisante et mérite un engagement plus fort de la part des pouvoirs publics. De plus, pour 87% des personnes atteintes de SEP, c’est avant tout le manque d’information de cette maladie vers le grand public qui constitue un frein à leur emploi. En effet, 8 français sur 10 disent ne jamais avoir assisté à une campagne de sensibilisation au handicap en entreprise90.

Les associations de patients et autres entités s’engagent, dans la mesure de leurs moyens, dans cette lutte pour une meilleure connaissance de la SEP. L’AFSEP par exemple, a adressé en juin 2017 une lettre ouverte au Premier ministre et à la Ministre des Solidarités et de la Santé, demandant l’obtention du statut de Grande cause nationale 2018 pour la SEP, afin de développer de façon importante les mesures prises pour communiquer activement sur cette maladie91. Il est effectivement primordial que les Français sachent que la SEP peut toucher tout le monde, que c’est une maladie diagnostiquée chez les jeunes, que c’est une maladie chronique très grave, évolutive et qui peut être ralentie par des traitements s’ils sont instaurés précocement. Il est important aussi d’insister sur une communication positive, sur la possibilité de vivre presque normalement avec la SEP et de croire en son projet de vie afin d’éviter les stigmatisations et l’exclusion sociale des personnes malades.

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