L’INFLUENCE DES VARIATIONS DE REGIME ALIMENTAIRE DU RENARD ROUX SUR L’INFECTION PAR E. MULTILOCULARIS

L’INFLUENCE DES VARIATIONS DE REGIME ALIMENTAIRE DU RENARD
ROUX SUR L’INFECTION PAR E. MULTILOCULARIS

Problèmes liés au choix du matériel biologique dans l’estimation du régime alimentaire

L’analyse du régime alimentaire des carnivores peut être réalisée à partir des contenus stomacaux et/ou à partir de fèces collectées sur le terrain. Certains auteurs suggèrent que les résultats basés sur les contenus stomacaux ne sont pas comparables aux résultats basés sur l’analyse des excréments (Witt 1980, Cavallini and Volpi 1995). En effet, la collecte des fèces, aisée et sans impact sur les populations étudiées permet la récolte d’un échantillon large tout en fournissant d’autres informations (spatiales, temporelles, etc…). Cependant, le matériel fécal ne contient que des éléments non digérés. Un régime alimentaire étudié uniquement à partir de fèces tend donc à surestimer la proportion des catégories alimentaires contenant des éléments indigestes (chitine, os, noyaux) tel que les insectes, fruits et micromammifères. Concernant la problématique des renards urbains, la part de nourriture anthropogène souvent très digeste, telle que les aliments pour animaux domestiques, ne peut être déterminée à partir des fèces. L’analyse du contenu stomacal permet une identification précise des éléments ingérés quelle que soit leur digestibilité. Il s’agit donc d’une estimation précise et sensible. Cependant, ce type d’analyse requiert la collecte d’animaux morts qui est bien moins aisée que le collecte de fèces. Il est donc souvent difficile d’obtenir une grande taille d’échantillons, principalement sur des zones restreintes tel que notre zone d’étude. La figure 19 présente la fréquence d’occurrence de Microtus sp. et d’A. terrestris dans le régime alimentaire du renard roux en zones rurale, urbaine et péri-urbaine. La comparaison des résultats obtenus à partir de l’analyse de fèces (analyse de régime alimentaire du chapitre précédent) et de l’analyse de contenu stomacal (analyse de régime alimentaire; Partie III) n’indique pas de différence significative entre les deux méthodes. Cependant, on observe un léger décalage de l’estimation qui ne concerne que le secteur urbain. En effet, les rongeurs Microtus sp. et A. terrestris ont été identifiés dans 2 estomacs sur 61 contre 10 fèces sur 88.

Infection of foxes by Echinococcocus multilocularis in urban and suburban areas of Nancy, France: influence of feeding habits and environment

E. Robardet, P. Giraudoux, C. Caillot, F.Boue, F. Cliquet, D. Augot, J. Barrat. Les résultats présentés dans le manuscrit «Infection of foxes by Echinococcocus multilocularis in urban and suburban areas of Nancy. France: influence of feeding habits and environment. » concernent un échantillon de cadavres de renards roux collectés entre janvier 2004 et avril 2006. L’analyse de l’infection par E. multilocularis de l’échantillon total (collecté entre janvier 2004 et décembre 2006) est présentée dans la partie I. Partie III : Quelle est l’influence des variations de regime alimentaire du renard roux sur l’infection par E. multilocularis ? 68 INFECTION OF FOXES BY ECHINOCOCCOCUS MULTILOCULARIS IN URBAN AND SUBURBAN AREAS OF NANCY, FRANCE: INFLUENCE OF FEEDING HABITS AND ENVIRONMENT. Robardeta,*, P. Giraudouxb , C. Caillota , F. Bouea , F. Cliqueta , D. Augota , J. Barrata a National laboratory for Rabies and Wildlife Diseases Research, French Food Safety Agency (AFSSA), Technopôle Agricole et Vétérinaire, BP 40009, 54220 Malzéville cedex, France. bDepartment of Environmental Biology – UsC INRA-EA3184, University of Franche-Comté, Place Leclerc, 25030 Besançon cedex, France. *Corresponding author: E-mail: e.robardet@afssa.fr. Tel.: +33 383 298 950. Fax: +33 383 298 959. Keywords: Echinococcus multilocularis, Vulpes vulpes, urbanization, rodents, anthropogenic food Mots-clés : Echinococcus multilocularis, Vulpes vulpes, urbanisation, rongeurs, nourriture Running title : Urbanisation of Alveolar Echinococcosis in France Infection of foxes by Echinococcocus multilocularis in urban and peri-urban areas of Nancy, France: influence of feeding habits and environment Abstract This study evaluated the impact of biological and environmental factors on the infection of red foxes (Vulpes vulpes) by Echinococcus multilocularis in an endemic area of North-eastern France. From January 2004 to April 2006, 127 foxes were examined for E. multilocularis and their stomach contents analysed. The effect of year, season, age, sex and urbanisation level on E. multilocularis presence was estimated using a General Linear Model (GLM) with logit link, (i.e. logistic regression). Urbanisation level was the only influencing factor, with a decreasing gradient from rural [54% CI 95% (40-68)] to peri-urban [31% CI 95% (15-52)] and urban area [4% CI 95% (0.7-15)]. The consumption of Arvicola terrestris and Microtus sp., grassland species, the main presumed intermediate hosts of E. multilocularis, was studied by the same approach. The two species were consumed less in the urban area and more in autumn than in spring. Anthropogenic food consumption was linked to urbanisation and to age. The frequency of anthropogenic food consumption decreased in the rural area. A global model explaining the presence of E. multilocularis and including urbanisation level and diet was then elaborated. Independently of urbanisation, there was a suggestion of less E. multilocularis infection with anthropogenic food consumption. Red foxes consuming Microtus sp. and Arvicola terrestris had Partie III : Quelle est l’influence des variations de regime alimentaire du renard roux sur l’infection par E. multilocularis ? 69 higher worm burden than those that did not. The results suggest that the decreasing gradient observed from rural to urban area is linked to behaviour and feeding habits. Infection des renards par Echinococcus multilocularis dans les zones urbaines et périurbaines de Nancy, France : influence du régime alimentaire et de l’environnement Résumé Cette étude évalue l’impact des facteurs biologiques et environnementaux sur l’infection du renard roux (Vulpes Vulpes) par Echinococcus multilocularis (E. multilocularis) dans une région endémique du nord-est de la France. De janvier 2004 à avril 2006, 127 renards ont été examinés pour diagnostic E. multilocularis et une analyse du régime alimentaire à été réalisée à partir des contenus stomacaux. L’effet de l’année, de la saison, de l’âge, du sexe et du niveau d’urbanisation sur la présence d’E. multilocularis a été estimé en utilisant un modèle linéaire général (GLM) à lien logit, (c.-à-d. régression logistique). Le niveau d’urbanisation était le seul facteur influençant la présence du parasite avec un gradient décroissant du secteur rural [54% CI95% (40-68)] à peri-urbain [31% CI95% (15-52)] et urbain [4% CI95% (0.7-15)]. La consommation d’Arvicola terrestris et de Microtus arvalis, espèces prairiales considérées comme hôtes intermédiaires principaux, a été analysée en utilisant le même type de modèle. Les deux espèces étaient moins consommées dans le secteur urbain et davantage consommées en automne qu’au printemps. La consommation de nourriture anthropogène était liée au niveau d’urbanisation et à l’âge. La fréquence de la consommation de nourriture anthropogène diminuait dans le secteur rural. Un modèle global expliquant la présence des d’E. multilocularis comprenant le niveau d’urbanisation et le régime alimentaire a alors été ajusté. Indépendamment de la zone, les résultats suggèrent une diminution de l’infestation liée à la consommation de nourriture anthropogène. Les renards roux consommant les espèces Microtus sp. et Arvicola terrestris indiquait une charge parasitaire plus élevé. Ces résultats suggèrent que le gradient décroissant observé du secteur rural à urbain sont liés aux changements comportementaux et alimentaires.

Formation et coursTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *