Méthode d’agrégation pour la Classification Ascendante Hiérarchique

Cadre géologique général :

Le secteur d’étude est inclut dans le domaine géologique du Littoral Oranais qui intègre la zone externe ou tellienne de la chaîne alpine. Ce domaine s’allonge sur environ cent (100) kilomètres entre le Massif de Madagh, à l’Ouest, et les Monts d’Arzew à l’Est. Il s’étend sur une largeur moyenne d’environ vingt (20) kilomètres. Il comprend dans le sens de la longueur un groupe de horsts (Djebel Murdjadjo, Djebel Khar, Monts d’Arzew, etc.) constitués essentiellement de terrains d’âge secondaire. Ces horsts, très tectonisés, correspondent à un substratum (para-autochtone). Ils sont bordés au sud par des zones déprimées (plateaux d’Oran, de Bir El Djir, des Hassis, etc.), comblées d’une importante sédimentation, constituée de terrains d’âges néogène et quaternaire. De nombreux travaux effectués sur ce domaine, en particulier par F. Doumergue (1912), Tinthoin (1948), A. Perrodon (1957), A. Gourinard (1958), B. Fenet (1975), G. Thomas (1985), ont permis de distinguer deux grands ensembles structuraux, dont le premier est anté à synchro-nappe et le second est post-nappe. (Fig. n° 8).

– Le substratumanté à synchro nappe : Dans les massifs littoraux d’Oran, les formations du substratum forment l’autochtone relatif (B. Fenet, 1975) ou autochtone anté-nappe (G. Thomas, 1985). Ce substratum affleure dans le Djebel Murdjadjo, le Djebel Khar (Montagne des Lions) et dans les Monts d’Arzew, représenté par des massifs schisteux, autochtones, d’âge permo-triasique, jurassique et crétacé, fortement affectés par l’orogenèse alpine.

– Le remplissage (couverture) post-nappe : Tandis que les unités telliennes achèvent de se mettre en place dans le bassin synchro-nappes sud tellien dans lequel la sédimentation marine se poursuit encore un certain temps, plus au Nord s’amorce un nouveau cycle sédimentaire. Il s’installe pendant que naissent et se développent des mouvements épirogéniques qui découpes les régions littorales en zones ascendantes ou subsidences (Y. Gourinard, 1957) : Horsts et fossés du littoral. Ces phénomènes épirogéniques se poursuivent pendant toute la fin du Néogène puis le quaternaire et c’est sur une morphologie réglée presque exclusivement par les mouvements ascendants et descendants que vont succéder quatre cycles marins d’importance inégale, entrecoupés de périodes d’érosion. Ce sont :

Le Contexte tectonique : Dans la région d’Oran, la tectonique dessine les traits essentiels de la structure actuelle et s’exprime selon les directions principales N 10-20°, N 50-70° et N 140 (fig. n° 14). Le Djebel Khar (Montagne des Lions), comme le reste des Massifs Littoraux, correspond à une zone de horsts présente dans les terrains néogènes, limitées par des failles. L’apparition et la mise en place de ces horsts s’est produite à la fin du Miocène supérieur. Ce mécanisme a encore rejoué après le Miocène supérieur, prés du sommet, ceci est attesté par l’existence de deux affleurements de calcaires à lithothamniées situés à deux niveaux différents. Ce rejet des horsts a contribué au développement d’ondulations tectoniques de faible amplitude, formées de plis simples tels ceux affectant les couches du Pliocène de l’anticlinal du Djebel Debbi (entre Boufatis et El Braya). Des failles normales séparent, au sud, les horsts des terrains néogènes et quaternaires du Plateau des Hassis. Ces terrains sont presque horizontaux au niveau des plateaux et affectés de plis simples au niveau des collines (les anticlinaux) ou de dépressions (les synclinaux). La topographie de la région au sud du Djebel Khar concorde avec la structure tectonique (fig. n° 10 & n°15). L’écorché géologique de la figure n° 16, schématise les structures des anticlinaux et des synclinaux suscités. La carte montre l’existence d’une structure anticlinale au Sud-Est de la plaine de Telamine. Les déformations du « Calabrien » s’observent d’ailleurs aussi sur les flancs de la plupart des autres structures (bordure de la Saline d’Arzew, par exemple). Ce « Calabrien » étant souvent concordant sur les terrains antérieurs, la plus grande partie des déformations du Néogène apparait donc comme d’âge Quaternaire. Ces mouvements tectoniques très récents se retrouvent d’ailleurs par l’analyse morphologique, car ils ont détruit peu à peu le réseau hydrographique du Quaternaire ancien, individualisant de nombreux bassins fermés.

Les grandes infrastructures et l’habitat dans la zone :

Ce qui caractérise la zone industrielle de Hassi Ameur, c’est sa proximité immédiate de trois unités urbaines : Hassi Ameur au Sud-Est, Hassi Ben Okba au Nord-Est et Hassi Bounif au Sud-ouest. On peut rajouter à ces trois unités urbaines, le Douar de Kharrouba, situé à l’Ouest de la zone industrielle. Les agglomérations de Hassi Ameur et Hassi Bounif font partie de la même commune (Hassi Bounif). Elles regroupaient respectivement : 5510 et 23033 habitants en 2005. Quant à l’agglomération de Hassi Ben Okba, elle totalise 12455 habitants. Le réseau de routes nationales, wilayales et de chemins communaux existait avant l’implantation de la zone industrielle : la route nationale N°11 qui relie Oran à Arzew traverse la zone et par les trois agglomérations citées plus haut. Elle longe la zone industrielle au Sud. Le chemin wilayal N° 41 relie l’agglomération de Hassi Ameur vers l’Est à celle de Hassian Ettoual. Le chemin wilayal N° 90 relie Hassi Ameur vers Boufatis et Oued Tlelat vers le Sud. Le chemin de wilaya N° 74 relit Hassi Bounif, Sidi Chami et Bir El Djir. Des chemins vicinaux desservent la zone industrielle et l’espace communal. Le réseau interne de la voirie de la zone industrielle existant est défectueux. La voie de chemin de fer reliant Arzew à Oran passe au Sud de la zone industrielle. Le réseau de communication téléphonique utilise une dérivation du réseau souterrain Oran-Alger-Constantine (GD 3), qui passe le long de la RN 11. Au niveau énergétique, la zone industrielle est alimentée en électricité à partir de la centrale électrique située à l’extrémité Est de la zone. Cette alimentation s’avère parfois insuffisante, ce qui pousse certaines unités à recourir à des groupes électrogènes. Le piquage effectué sur la grande conduite Gaz Haute pression Arzew-Oran alimente la zone industrielle. Le réseau AEP qui au départ était à la charge du promoteur industrielle (CADAT), à connu d’énormes difficultés dans sa réalisation. Actuellement des restrictions dans l’alimentation de la zone rendent ce réseau non opérationnel. Chaque unité industrielle tente d’assurer son alimentation par ses propres moyens (puits, forages). Le réseau d’assainissement est bien réalisé. Il comprend le drainage des eaux pluviales, par des canaux aériens, et un réseau unitaire souterrain pour les eaux pluviales et industrielles. Le débouché de ce réseau est localisé au Sud-est de la zone industrielle au contact de l’agglomération de Hassi Ameur. De là, les eaux sont directement canalisées sur prés de cinq kilomètres pour être rejetées dans la partie occidentale du Lac de Telamine. Un projet de station d’épuration a souvent été évoqué mais à ce jour cela est resté sans suite.

Conclusion

Dans le but de bien déterminer l’état chimique (qualité) des eaux de la région d’étude, une campagne d’échantillonnage des eaux souterraines a été réalisée. Les échantillons ont été soumis à des analyses physicochimiques au laboratoire de l’ANRH d’Oran. Les résultats obtenus, pour les eaux étudiées, montrent des températures s’échelonnant entre 15.7 et 20.9°C et des pH entre 7,08 et 7,8. L’utilisation de la cartographie hydro chimique permet de bien caractériser l’évolution spatiale de certains éléments majeurs. Les mesures de la conductivité électrique des eaux de la nappe indiquent des valeurs de conductivité plus élevées, enregistrées à l’intérieur de la zone industrielle, P7 (cond = 6110μS/cm) et P14 (cond = 5270μs/cm). Les eaux étudiées présentent une salinité variable, la forte minéralisation s’observant au sein de la zone industrielle, centrée sur P7 (4638 mg/l). La valeur de minéralisation la plus faible est enregistrée au point de prélèvement P6 (Min = 1822 mg/l). D’autre échantillons prélèves hors la campagne effectuée lors de la période 24/25 février montrent que le la minéralisation peut atteindre 15 844 mg/l au P19. Les valeurs de dureté sont supérieures à 30 °F, ce qui donne à l’eau le caractère dur. Tenant compte de l’effet des conditions géologiques et hydrogéologiques, ainsi que de l’effet anthropique, cette étude hydrochimique a permis de mettre en évidence l’hétérogénéité de la plupart des paramètres physico-chimiques ayant une influence sur l’évolution et la qualité des eaux. La représentation des échantillons dans les diagrammes de Piper et de Schoeller et Berkaloff montre que les eaux du secteur d’étude présentent globalement, un faciès chloruré sodique, voire calcique ou magnésien. Le traitement statistique des données a permis de trouver, à travers la matrice, quelques corrélations des éléments entre eux.

L’étude indique aussi que la minéralisation des eaux du secteur d’étude est fortement contrôlée par le sodium, le magnésium, les sulfates et les chlorures. Le traitement statistique des données par l’ACP a permis de faire ressortir cinq groupes d’individus ; Le premier groupe concerne les points ; P2, P6, P15, P21 et P24. Ce groupe est caractérisé par des minéralisations s’échelonnent entre 1723 et 2633 mg/l, et plus influencé par le pôle bicarbonaté (HCO3 > 393 mg/l). Le deuxième groupe englobe les points ; P5, P11, P13, P22 et P23, se caractérisé par des minéralisations s’échelonnant entre 2209 et 2657 mg/l, influencés par le pôle calcique (teneur de Ca variant de 148 à 276 mg/l). Le troisième groupe, englobe les points ; P1, P9, P10, P12, P20. Ce groupe est caractérisé par des minéralisations s’échelonnant entre 3142 et 4509 mg/l, mais plus influencé par le pôle calcique de l’axe 2 (Ca > 231 mg/l). Le cinquième groupe qui englobe les points ; P3, P7, P8, P14, P16 et P17. Ces puits sont caractérisés par des minéralisations s’échelonnent entre 3120 et 7028 mg/l, mais influencées par le pôle bicarbonaté de l’axe 2 (HCO3 > 453 mg/l). Le quatrième groupe des points ; P18 et P19. Ces points d’eau sont caractérisés par des minéralisations dépassant 11050 mg/l. L’étude par le CAH, permis de faire ressortir deux grandes groupes, répartis en quatre sous groupes, identiques à celles déduites de l’ACP. Les groupes 2 et 3 de l’ACP sont néanmoins regroupés dans le même groupe dans le CAH. L’évaluation de la qualité hydrochimique des eaux de la nappe montre la nonpotabilité générale des eaux du secteur étudié. Concernant l’aptitude des eaux à l’irrigation, les eaux de ces puits présentent un risque d’alcalinité et de salinisation. Elles sont potentiellement mauvaises pour l’irrigation.

Table des matières

Résumé
Abstract
ملخص
Table des matières
Liste des figures
Liste des tableaux
Liste des abréviations
Introduction générale
CHAPITRE I : Cadre physique de la zone d’étude
I.1. Cadre géographique
I.2. Contexte physique de la région d’étude
I.2.1. Aspects morphostructuraux
I.2.1.1. Contexte topographique
I.2.1.2. Le réseau hydrographique
I.2.2. Cadre climatique
I.2.2.1. Etude des précipitations
I.2.2.2. Etude de la température
I.2.2.3. Climat de la région
I.3. Cadre géologique
I.3.1. Cadre géologique général
I.3.2. Lithostratigraphie de la région étudiée
I.3.2.1. Les formations anté-nappes
I.3.2.1.1. Le Permo – Trias
I.3.2.1.2. Le Jurassique
I.3.2.1.3. Le Crétacé
I.3.2.2. Les formations post-nappes
I.3.2.2.1. Le Miocène
I.3.2.2.2. Le Pliocène
I.3.2.2.3. Le Plio – Pléistocène « Calabrien »
I.3.2.2.4. Le Pleisto – Holocène
I.3.3. Contexte tectonique
I.4. Cadre hydrogéologique
I.4.1. Description des principaux aquifères de la région
I.4.1.1. Aquifère de l’Astien
I.4.1.2. Aquifère de grès lumachelliques du Calabrien
I.4.2. Piézométrie du secteur d’étude
I.4.3. Paramètres hydrodynamiques
I.4.3.1. Transmissivité et perméabilité
I.5. Présentation du contexte de la zone industrielle de Hassi Ameur
I.5.1. Localisation de la zone industrielle
I.5.2. Historique et évolution des activités au sein de la zone industrielle de Hassi Ameur
I.5.3. L’occupation du sol et son évolution
I.5.3.1. Les cultures et la végétation naturelle
I.5.3.2. Les grandes infrastructures et l’habitat dans la zone
Conclusion
CHAPITRE II : Contexte Hydrochimique
I.5.3.1. Les cultures et la végétation naturelle
I.5.3.2. Les grandes infrastructures et l’habitat dans la zone
Conclusion
CHAPITRE II : Contexte Hydrochimique
I.5.3.1. Les cultures et la végétation naturelle
I.5.3.2. Les grandes infrastructures et l’habitat dans la zone
Conclusion
CHAPITRE II : Contexte Hydrochimique
II.2.1. Le pH
II.2.2. La température
II.3. Etude des paramètres chimiques
II.3.1. La balance ionique
II.3.2. La minéralisation
II.3.3.Les cations
II.3.3.1. Le calcium
II.3.3.2. Le magnésium
II.3.3.3. Le sodium et potassium
II.3.4. Les anions
II.3.4.1. Les chlorures
II.3.4.2. Les sulfates
II.3.5. Dureté et alcalinité des eaux
II.3.5.1. La dureté
II.3.5.2. L’alcalinité
II.4. Faciés hydrochimiques
II.4.1. Interprétation par le diagramme de Schoeller-Berkaloff
II.4.2. Interprétation par le diagramme de Piper
II.5. Indices de saturation
II.6. Etude des valeurs relatives
II.6.1. Indice d’échange de base (i.e.b)
II.7. Traitement statistique des données hydrochimiques
II.7.1. Etude statistique en composante principale
II.7.2. Analyse en Composantes Principales (ACP)
II.7.2.1. Principe de l’ACP
II.7.2.2. Application de l’ACP
II.7.3. Classification Ascendante Hiérarchique
II.7.3.1. Avantages de la classification ascendante hiérarchique
II.7.3.2. Principe de la méthode
II.7.3.3. Méthode d’agrégation pour la Classification Ascendante Hiérarchique
II.7.3.4. Résultats pour la Classification Ascendante Hiérarchique dans le secteur d’étude
II.8. Evaluation de la qualité des eaux
II.8.1. Potabilité des eaux (Norme et qualité)
II.8.2. Aptitude des eaux à l’irrigation
II.8.2.1. Evaluation de risque d’alcalinité
II.8.2.2. Evaluation de risque de salinité (diagramme de Riverside)
Conclusion
Chapitre III : Pollution des eaux souterraines
Introduction
III.1. Aperçu sur la pollution
III.1.1. Définition de la pollution de l’eau
III.1. Principaux types de pollution
III.1.2.1. Selon l’origine de pollution
III.1.2.2. Selon la nature des polluants
III.1.2.3. Répartition géographique
III.1.2.4. Répartition temporelle
III.1.3. Les principaux éléments indicateurs de pollution
III.1.3.1. Les éléments nutritifs
III.1.3.1.1. Les nitrates
III.1.3.1.2. Les nitrites
III.1.3.1.3. L’ammonium
III.1.3.1.4. Les phosphates
III.1.3.2. Les matières organiques
III.1.3.3. Les matières en suspension (MES)
III.1.3.4. Les métaux lourds
III.1.3.4.1. Les principaux éléments toxiques ou indésirables
III.1.3.4.2. Les sources de pollution par les métaux lourds
III.2. Etude de la pollution dans le secteur d’étude
III.2.3. Les matières organiques acides
III.2.4. Les matières en suspension
III.2.5. La silice
III.2.6. Les micropolluants minéraux « métaux lourds »
III.2.6.1. Discussion et interprétation des résultats
III.3. Mise en évidence des éléments indicateurs de pollution par un traitement statistique
III.3.1. Les éléments organiques
III.3.1.1. La matrice de corrélation
III.3.1.2. La méthode CAH
III.3.2. Les métaux lourds
III.3.2.1. La matrice de corrélation
III.3.2.2. La méthode CAH
III.3.3. l’analyse statistique globale
III.3.3.1. La matrice de corrélation
III.3.3.2. L’analyse globale par la méthode CAH
Conclusion
Chapitre IV : Evaluation de la vulnérabilité des eaux souterraines à la
pollution
Introduction
IV.1. Notions générales et méthodologie
IV.1.1. Notions de vulnérabilité et risque
IV.1.2. Types de vulnérabilité
IV.1.3. Les critères de vulnérabilité
IV.1.3.1. Critères de vulnérabilité intrinsèque
IV.1.4. Méthodologie de cartographie de la vulnérabilité des aquifères
IV.1.4.1. Présentation de la méthode G.O.D
IV.2. Mise en œuvre de la méthode GOD
IV.2.1. Acquisition et description des paramètres GOD
IV.2.1.1. Type d’aquifère (G)
IV.2.1.2. Impact de la zone vadose (O)
IV.2.1.3. Profondeur de la nappe (D)
IV.2.2. Traitement des données
IV.2.3. Application et résultats
IV.2.3.1. Type d’aquifère (G)
IV.2.3.2. La zone non saturée (O)
IV.2.3.3 La profondeur de la nappe (D)
IV.2.4. Elaboration de la carte de vulnérabilité du secteur d’étude
Conclusion
Conclusion générale
Références bibliographiques
Annexes

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