Méthodes d’analyse des résidus de médicaments vétérinaires dans le lait

METHODES SIMPLES DE DETECTION DES RESIDUS D’OXYTETRACYCLINE ET DE SULFAMIDES DANS LE LAIT

Problèmes liés aux résidus de médicaments vétérinaires

En dehors des cas d’allergie, les problèmes liés aux résidus de médicaments vétérinaires dans les denrées ne sont jamais des problèmes de toxicité aiguë. Certains sont décrits pour le consommateur, pour la technologie alimentaire et le commerce international.

Toxicité des résidus chez le consommateur

Le risque médical le plus sérieux en matière de résidus de médicaments vétérinaires concerne les accidents d’allergie provoqués essentiellement par les pénicillines et les tétracyclines mais aussi les sulfamides. Les taux résiduels d’antibiotiques dans le lait sont suffisants pour déclencher une crise allergique, quelquefois de type choc anaphylactique gravissime chez les sujets préalablement sensibilisés. Outre ces phénomènes d’allergie, des cas mortels d’aplasie médullaire sont signalés avec le chloramphénicol [30, 39]. Par ailleurs, on signale des effets cancérigène, tératogène, mutagène ou embryotoxique induits par certains résidus de médicaments vétérinaires (surtout les nitrofuranes) chez le consommateur. L’utilisation abusive et mal contrôlée des antibiotiques engendre aussi des phénomènes d’antibiorésistance chez les bactéries. En effet, les résidus d’antibiotiques présents dans le lait peuvent entraîner un déséquilibre de la microflore digestive par inhibition ou destruction de certaines souches C’est surtout en technologie alimentaire que les problèmes microbiologiques les plus courants sont rencontrés. 

Résidus de médicaments vétérinaires et la technologie alimentaire

Du point de vue technologie laitière, les résidus d’antibiotiques entraînent une inhibition totale ou partielle des phénomènes fermentaires d’origine bactérienne nécessaires à la fabrication des produits laitiers tels que le yaourt, les fromages et le lait caillé. Parmi les molécules impliquées dans cette inhibition des germes fermentaires, il y a les pénicillines, la streptomycine, le chloramphénicol et les tétracyclines. L’un des aspects les plus importants et qui dominent actuellement l’actualité des résidus, c’est le commerce international. 

Résidus de médicaments vétérinaires et le commerce international

Dans le nouveau contexte des règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), les résidus de médicaments vétérinaires peuvent entraver les échanges des produits d’origine animale entre les pays. En effet, les règles de l’OMC se basent sur les normes sanitaires et phytosanitaires des produits alimentaires. Pour faciliter les pratiques loyales en matière commerciale, la Commission du Codex Alimentarius au travers son comité sur les résidus de médicaments vétérinaires et son comité d’experts sur les additifs alimentaires, fixent les LMR qui doivent garantir la santé du consommateur. A des fins de contrôle des teneurs de résidus, des méthodes analytiques ont été sélectionnées et recommandées par le Codex Alimentarius.

Méthodes d’analyse des résidus de médicaments vétérinaires dans le lait

La recherche des résidus se fait par la détection et le dosage de la substance à rechercher dans les tissus et produits animaux et d’origine animale [8]. Ce dosage nécessite une séparation préalable du médicament des autres constituants de la matrice et se fait donc en plusieurs étapes d’extraction, de purification et de concentration. Les méthodes utilisées sont de ce fait, délicates et nécessitent un appareillage adéquat et une validation précise. Selon FAO/OMS [28], les méthodes de recherche des résidus sont classées en trois types.

Méthodes de type I

Ce sont des méthodes de confirmation ; elles déterminent la quantité de la substance ou des catégories de substances spécifiques à doser et elles identifient avec certitude la substance considérée. Ces méthodes font appel à un appareillage spécifique notamment la chromatographie couplée à la spectrométrie de masse. Ces méthodes ont l’inconvénient de nécessiter une haute technicité du personnel et de coûter très cher.

Méthodes de type II

Les méthodes de type II déterminent habituellement la concentration de la substance à doser mais sans identifier avec une certitude absolue la structure de la substance; c’est le cas par exemple de la chromatographie phase liquide. Ces méthodes, bien que requérant un niveau élevé de technicité coûte un peu moins cher que les méthodes de type I. Les méthodes de type I et II sont désignées sous l’appellation de méthodes physico-chimiques regroupant notamment la chromatographie liquide haute 19 performance, la chromatographie en phase gazeuse et la chromatographie liquide couplée à la spectrophotométrie de masse. 3. Méthodes de type III Les méthodes de type III déterminent généralement la présence ou l’absence d’un composé ou d’une classe de composés. Elles utilisent des techniques ne comportant pas d’appareillage performant. Ces méthodes sont couramment désignées sous le nom de méthodes de dépistage ou méthodes semi quantitatives. Parmi les méthodes de type III on peut citer :  les méthodes microbiologiques dont la méthode des quatre boîtes, la méthode Galesloot et Hassing, le Delvotest, le STAR (Screening Test of Antibiotic Residues) test et la méthode officielle lait [3, 10, 29]. Leur principe est basé sur l’inhibition de la croissance bactérienne;  Les méthodes immuno-enzymatiques tel que le test ELISA capable de déceler les sulfamides jusqu’à une concentration de 1ng/ml [23].  les méthodes chromatographiques sur couche mince (CCM) dont le principe est basé sur des phénomènes d’adsorption;  les méthodes colorimétriques telle que la méthode BRATTON MARSHALL (1979) rapportée par AKA [4] et DIATTA [20] pour le dosage de la sulfadimidine dans le sang et le lait dont le principe est basé sur une diazocopulation en milieu acide en présence du N-(1-naphtyl) éthylène diaminodihydrochloride pour donner une coloration rose. Il faut noter que la littérature disponible ne décrit pas de méthodes colorimétriques pour la recherche de résidus d’antibiotiques. Cependant, l’oxytétracycline peut être identifiée dans les produits finis en donnant une coloration jaune en présence de l’acide chlorhydrique [5, 25] ou en donnant un spot de fluorescence jaune à la lumière UV à 365 nm [42]. 20 Conclusion partielle L’utilisation des anti-infectieux dans les élevages laitiers périurbains est une pratique courante et inévitable. Cependant, une utilisation mal contrôlée peut engendrer des risques hygiéniques et sanitaires pour le consommateur par leur présence sous forme de résidus dans les denrées ; ces résidus constituent aussi des entraves au commerce international. Plusieurs méthodes existent pour la détection et la quantification de ces résidus. Les méthodes de type I et II requièrent une haute technicité et nécessitent des appareils très onéreux, souvent hors de la portée des services vétérinaires nationaux en Afrique au Sud du Sahara (ASS). Dans ce travail, nous nous proposons de faire un transfert de méthodes simples de détection des résidus d’oxytétracycline et de sulfamides et leur adaptation au lait. Ces méthodes pourraient être applicables avec peu de moyens et vulgarisables sur le terrain en ASS.

Table des matières

Introduction
1ère Partie : La production laitière et les problèmes de résidus de médicaments vétérinaires
Chapitre I : La production laitière au Sénégal
1. Demande en lait et la production locale
2. Contraintes pathologiques
3. Utilisation des médicaments vétérinaires
Chapitre II : Problèmes liés aux résidus de médicaments vétérinaires
1. Définition de résidus de médicaments vétérinaires
2. Réglementation sur les résidus de médicaments vétérinaires
3. Problèmes liés aux résidus de médicaments vétérinaires
3.1. Toxicité des résidus chez le consommateur
3.2. Résidus de médicaments vétérinaires et technologie alimentaire
3.3. Résidus de médicaments vétérinaires et le commerce international
Chapitre III : Méthodes d’analyse des résidus de médicaments vétérinaires dans le lait
1. Méthodes de type I
2. Méthodes de type II
3. Méthodes de type III
2ème Partie : Transfert, adaptation et validation de méthodes simples de détection des risudes d’oxytétracycline et de sulfamides dans le lait
Chapitre I : Matériel et méthode
I. Matériel
I.1. Lieu d’étude
I.2. Matériel et réactifs
II. Méthode
II.1. Transfert, adaptation et validation des méthodes
II.1.1. Cas des résidus d’oxytétracycline
II.1.1.1. Réaction colorée
II.1.1.2. Chromatographie sur couche mince
II.1.2. Cas des résidus de sulfamides
II.2. Application à des échantillons de lait prélevés dans deux fermes de Dakar
Chapitre II : Résultats et discussion
I. Résultats
I.1. Résultats du transfert, adaptation et validation des méthodes
I.1.1. Réaction colorée pour la détection des résidus d’oxytétracycline
I.1.2. Chromatographie sur couche pour la détection des résidus d’oxytétracycline
I.1.3. Réaction colorée pour la détection des résidus de sulfamides
I.2. Résultats d’application aux échantillons de lait prélevés dans deux fermes laitières de la zone périurbaine de Dakar
II. Discussion et perspectives
II.1. Discussion
II.2. Perspectives

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