Notions générales sur le palmier dattier (Phœnix dactylifera L.)

Classification botanique

Le palmier dattier, est dénommé par Linné en 1734 (Phœnix dactylifera L.) (Munier, 1973). C’est une monocotylédone pérenne dioïque (comportant des sujets mâles et des sujets femelles) à reproduction allogame (Beal, 1937 in Bouguedoura, 2012), appartenant à la famille des Arecaceae, qui comprend de 170 à 220 genres selon Spichiger (2004). Avec plus de 3000 espèces, la famille des Arecaceae est une des plus importantes familles des monocotylédones.

Phœnix : nom de dattier chez les grecs de l’antiquité, qui le considéraient comme l’arbre des phéniciens. dactylifera : vient du latin dactylus ; dérivant du grec dactulos: signifiant doigt ; en raison de la forme du fruit (Munier, 1973) Le genre Phœnix comporte quatorze espèces, la plus connue est le dactylifera, dont les fruits « dattes» font l’objet d’un commerce international important.

La classification botanique du palmier dattier donnée par Djerbi (1994) est la suivante :
Règne : Plantae
Sous-règne : Tracheobionta (plantes vasculaires)
Division : Magnoliophyta (angiospermes)
Classe : Liliopsida (monocotylédones)
Sous-classe : Arelidae
Ordre : Arecales (Palmales)
Famille : Arecaceae
Sous-famille : Caryophoideae
Genre et espèce: Phœnix dactylifera L.

Les Arecaceae appartiennent aux Commelinidées, selon The Angiosperm Phylogeny Group, APG III (2009), inclus dans le clade des Monocotyledones (59 300 espèces, 22% angiospermes) . La synapomorphie principale des commelinidées se situe au niveau d’un composant de la paroi cellulaire : celle-ci est en partie constituée d’une classe d’acide organique spécifique, les acides coumarique, diférulique et férulique (Thomas, 2011).

Ecologie du palmier dattier

Malgré la résistance du palmier dattier aux climats secs et chaud, il ne peut vivre sans eau souterraine disponible et/ou irrigation. Parmi les exigences écologiques du palmier dattier, nous pouvons citer :

1. Les exigences hydriques : Le palmier se trouve à l’état spontané dans la plupart des régions où la pluviométrie est inférieure à 100 mm de pluie/an (Bounaga, 1990). Néanmoins, l’irrigation reste primordiale pour le rendement (Bachta et al., 2006).
2. Les exigences édaphiques : Le palmier manifeste nettement sa préférence pour les sols légers à faible teneur en argile. Le pH du sol varie généralement entre le 7,5 et le 8 selon Baume (1998). De même les sols salins sont redoutables car ils induisent à une baisse du rendement.
3. La température : Le palmier dattier est une espèce thermophile qui nécessite pour sa croissance et sa production dattière des températures allant de 30°C à 40°C. Les limites extrêmes de résistance à la température sont +50°C à -6°C (Munier, 1973).
4. La lumière : Le palmier est considéré comme une plante héliophile (plante qui nécessite une forte luminosité) ; la faible luminosité favorise le développement des organes végétatifs au dépend de la production de dattes (Munier, 1973).
5. L’humidité de l’air : L’humidité faible de l’air stoppe la fécondation et cause le dessèchement des dattes, l’inverse provoque la pourriture des inflorescences et des dattes. L’humidité qui convient au palmier est souvent inférieure à 40% (Munier, 1973).

Multiplication du palmier dattier 

Multiplication par semis

Le palmier dattier ne se reproduit pas fidèlement par graines (Peyron, 2000) car la multiplication par voie sexuée (par semis) aboutit à une population hétérogène, composée de 50 % de pieds femelles et de 50 % de pieds mâles (Nixon et Fur, 1965). Donc ce mode de multiplication n’est pas satisfaisant car la moitié de la nouvelle génération est mâle alors qu’un seul pied suffit pour la fécondation d’au moins 50 pieds femelles (Bouguedoura, 1991 ; Bouguedoura et al., 2010), ce mode de multiplication reste utilisé pour les travaux de recherche, ou pour obtenir de nouveaux cultivars qui peuvent se révéler d’excellente qualité.

Multiplication par rejet 

Ce mode de multiplication asexué est usuellement pratiqué par les phœniciculteurs grâce aux rejets conformes du pied mère (Bouguedoura, 1982), cette technique de multiplication assure une conformité génétique du cultivar désiré par conséquent c’est la voie de propagation la plus stable et la plus efficace. Cependant elle reste confrontée au vieillissement du jardin phœnicicole qui limite le nombre de rejets. Par ailleurs certains cultivars ne produisent que très peu de rejets durant leur vie.

Multiplication par micropropagation

La méthode de multiplication par culture in vitro (CIV) est l’une des biotechnologies végétales qui permet la multiplication à l’identique et en masse des espèces végétales. Elle permet en outre la multiplication des tissus indemnes et résistants aux maladies comme la fusariose. Cependant la réussite de cette technique nécessite des conditions d’asepsie rigoureuse ainsi qu’une parfaite maîtrise de la technique (Djerbi, 1991 ; El Hadrami, 1993 ; Bouguedoura, 2012). A ce jour en  Algérie, plusieurs cultivars ont pu être multipliés par CIV, embryogenèse somatique, organogénèse ou par protoplastes (Chabane, 1995 ; Chabane et al., 2007 ; Chabane et al., 2010).

Contraintes biotiques

Les maladies du palmier dattier peuvent entraîner soit la mort du palmier dattier, soit des symptômes spécifiques suivis d’une baisse ou de la perte totale de la production dattière. Selon Bounaga et Djerbi (1991) les maladies du palmier dattier sont classées sous trois termes :

Maladies dues aux ravageurs ou prédateurs, arthropodes principalement

L’étude complète donnée par Vilardebo (1973) et El Haidari (1985) in Bounaga et Djerbi (1991) décrit bien les différentes pathologies à insectes du palmier dattier, nous citons brièvement :

• Boufaroua ou Ghobar (Oligonychus afrasiaficus Mc Gr), Takar au Mauritanie.
• Cochenille blanche (Parlatoria blanchardii TARG) appelé localement Djreb ou Sem.
• Pyrale de la datte (Myelois ceratoniae zell) .

Maladies physiologiques ou indéterminées : Maladie des feuilles cassantes.

Maladies cryptogamiques à champignons, bactéries ou virus

• La pourriture de l’inflorescence ou Khmedj provoquée par Mauginiella scaettae Cav.
• La pourriture du cœur à Thielaviopsis.
• La pourriture du bourgeon à Phytophtora sp.
• Le Bayoud ou Trachéomycose du dattier due à (Fusarium oxysporium f.sp.albedinis) qui est la maladie la plus grave.

Table des matières

Introduction
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Partie 1 : Notions générales sur le palmier dattier (Phœnix dactylifera L.)
1. Classification botanique
2. Ecologie du palmier dattier
3. Multiplication du palmier dattier
4. Contraintes biotiques
5. Contraintes abiotiques
Partie 2 : Structure et anatomie du palmier dattier
1. Généralités sur la partie aérienne
2. Structure de la partie souterraine
3. Phases de développement des palmiers
4. Anatomie générale de la partie souterraine (racinaire)
Chapitre 2 : Etude expérimentale
Partie 1 : Matériel et méthodes
Lieux de réalisation du travail
Plan de l’étude expérimentale
1.1.Matériel végétal
a. Désinfection du matériel
b. Mise en germination
c. Repiquage
1.2.Dispositif d’étude dynamique
2. Méthode expérimentale
2.1.Etude destructive
2.2.Etude dynamique
2.3.Etude histologique
a. Confection des coupes à main levée
b. Coloration et conservation
Partie 2 : Résultats
1. Description des éléments du système racinaire
2. Evaluation du diamètre
3. Evaluation de la longueur
4. Vitesse de croissance
5. Evaluation de la biomasse
6. Etude histologique
Discussion
Conclusion

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