Passage du GEMMA à une spécification GRAFCET

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Introduction

Dans les études faites précédemment (le Grafcet), le cahier des charges était volontairement réduit à sa plus simple expression, c’est-à-dire, à ce que l’on appelle les spécifications fonctionnelles. Celles-ci permettent de décrire le fonctionnement attendu du système à une situation de production normale, pendant laquelle il n’y a pas d’incident, nous appellerons grafcet de fonctionnement normale (GFN).
Malheureusement, un système, aussi sophistiqué soit il, peut tomber en panne à tout moment de son cycle de vie.
Les interventions pour le dépannage et la mise en service doivent être aussi faciles et rapides que possible.

Pourquoi le GEMMA

Le GEMMA est un guide graphique (document graphique) permettant de sélectionner et de décrire simplement les différents états de marches et d’arrêts, ainsi que les possibilités d’évoluer d’un état à un autre. Il a été créé parce qu’il y avait un grand besoin d’avoir un vocabulaire commun et précis. Le GEMMA permet d’avoir une approche guidé de l’analyse des modes de marches et d’arrêts.
Le GEMMA permet le recensement et la description des différents états du système automatisé, de la mise en route à la production normale. Il précise les procédures à mettre en oeuvre après analyse d’une anomalie ou un défaut de fonctionnement.
Pour une machine donnée, les modes de marches et d’arrêts doivent être choisis et compris de toutes les personnes chargées d’intervenir.
Un GEMMA est établi pour chaque machine lors de sa conception, puis utilisé tout au long de sa vie : réalisation, mise au point, maintenance, modifications, réglages… Dans ses principes et dans sa mise en oeuvre, le GEMMA doit donc être connu de toutes les personnes concernées par les automatismes, depuis leur conception jusqu’à leur exploitation.

Les concepts de base

Comme le montre le schéma ci-dessous, le GEMMA est composé de deux grandes parties :
Partie commande hors énergie : Dans cet état, la partie opérative n’est pas sous le contrôle de la partie commande. La partie opérative peut être en énergie ou hors énergie. La sécurité est garantie par les choix technologiques, la procédure de mise en énergie de la partie opérative, … Cette zone du GEMMMA, située à l’extrême gauche, correspond à l’état inopérant de la partie commande. Elle ne figure que pour la forme.
· Partie commande en énergie et active : cette zone permet de décrire ce qui se passe lorsque la partie commande (P.C.) fonctionne normalement. Elle couvre la quasi-totalité du guide graphique. Cette partie va nous permettre de définir les différents modes de marches et d’arrêt de notre machine ainsi que les conditions de passage d’un mode à l’autre. Elle est subdivisée en trois zones ou en trois familles de procédures :
Famille A : Procédures d’arrêt et de remise en route de la partie opérative : une installation ne peut fonctionner indéfiniment. Il s’avère nécessaire de l’arrêter (à partir du pupitre de commande) de temps à autre pour des raisons normales indépendantes du système :
– Fin de journée,
– Pause,
– Manque d’approvisionnement …
Famille D : Procédures de défaillance de la partie opérative : il est rare qu’un système fonctionne
sans incident durant toute sa vie. Il faut envisager qu’il aura des défaillances prévisibles ou imprévisibles.
On regroupera dans cette famille tous les modes conduisant à un état d’arrêt du système pour des
raisons intérieures au système, autrement dit, à cause de défaillances de la partie opérative.
Les procédures de la famille D ont pour objectif de limiter au maximum les conséquences ou
risques pour le personnel ou matériel.
Famille F : Procédures de fonctionnement : on regroupe dans cette famille tous les modes ou états qui sont indispensable à l’obtention de la valeur ajoutée.
Notons que l’on ne produit pas forcément dans tous les modes de cette famille. Il peut s’agir de :
– Procédures préparatoire à la production de la valeur ajoutée
– réglages, tests … qui sont néanmoins indispensables à la production de la valeur ajoutée.

Les « rectangles-états »

Sur le guide graphique GEMMA (voir page suivante), chaque mode de marche ou de procédure en défaillance peut être décrit à l’intérieur d’une case du GEMMA appelée rectangle-état prévus à cette fin. Ce dernier traduit un état du système à un moment donné de son évolution.
La position d’un rectangle-état sur le guide graphique définit :
Son appartenance à l’une des 3 familles, procédure de fonctionnement, d’arrêt ou de défaillance.
Le fait qu’il soit « en »ou « hors production ».
D’autre part, le but d’une machine étant de produire de la valeur ajoutée, on distingue, à l’intérieure de ces trois familles de procédures, la zone de production de la zone de non production. Cette zone est à cheval sur les trois familles de procédures. Chaque zone est subdivisée en rectangles d’états ou procédures (voir feuille GEMMA).

GEMMA : les modes de marches et d’arrêts

Le guide graphique GEMMA porte les « rectangles-états » dans lesquels seront exprimés les différents états de marches et d’arrêts pris par la machine.
En pratique, pour une machine donnée, on ne choisira parmi les états proposés par le guide que ceux qui sont nécessaires, et on précisera le nom de chacun des états retenus, à l’intérieur du rectangle-état correspondant.
Pour effectuer ce choix, il est nécessaire de bien comprendre la signification de chacun des états de marches et d’arrêts proposés par le guide graphique.

Famille F « Procédure de fonctionnement »

On regroupe tous les états du système automatisé qui sont indispensables à l’obtention de la valeur ajoutée (fabrication d’un produit, contrôle, stockage, teste, réglage, etc.).
La sous famille F1, F2, F3 assure la mise en/ou hors service de la production normale. L’autre famille F4, F5, F6 permet les essais et les vérifications avant ou après le passage en production normale.
5.1.1. F1 « Production normale » : dans cet état le système produit normalement. C’est l’état pour
lequel elle a été conçue. C’est à ce titre que le rectangle-état a un cadre particulièrement renforcé.
On peut souvent faire correspondre à cet état un grafcet que l’on appelle grafcet de base.
5.1.2. F2 « Marche de préparation » : cet état est utilisé pour les machines nécessitant une préparation préalable à la production normale : préchauffage, remplissage de la machine, etc.
5.1.3. F3 « Marche de clôture » : c’est l’état nécessaire pour certaine machines d’atteindre une certaine position avant un arrêt prolongé : d’être vidées, nettoyées, etc., en fin de journée ou enfin de série.
5.1.4. F4 « Marche de vérification dans le désordre » : Cet état permet la vérification dans le désordre des différents actionneurs du système automatisé sans respecter l’ordre de production normale.
5.1.5. F5 « Marche de vérification dans l’ordre » : Cet état permet la vérification dans l’ordre de production normale des différents actionneurs du système automatisé. Cet état permet de faire évoluer le cycle de production normale tâche par tâche. Dans cet état la machine est en production ou hors production.
5.1.6. F6 « Marche de test » : Les machine de contrôle, de mesure, de tri …, comporte des capteurs qui doivent être réglés ou étalonnés périodiquement.

Famille A « Procédure d’arrêt »

On regroupe tous les états du système automatisé qui traduisent un arrêt pour des raisons extérieures au système. Ce sont les arrêts normaux.
5.2.1. A1 « Arrêt dans l’état initial » : C’est l’état dans lequel se trouve la machine avant de passer en production normale (état repos). Il correspond un peu à l’état initial d’un grafcet : c‘est pourquoi,
comme une étape initiale, ce rectangle-état est entouré d’un double cadre.
5.2.2. A2 « Arrêt demandé en fin de cycle » : Cet état permet de conduire le système à un arrêt en fin d’un cycle de production. Le système va continuer de produire et s’arrêter lorsque le cycle de
production sera terminé. Cet état est utilisé lorsque l’on souhaite réalimenter en matière première
un système par exemple. A2 est donc un état transitoire vers l’état A1.
5.2.3. A3 « Arrêt demandé dans un état déterminé » : Cet état permet de conduire le système à un
arrêt en position autre que la fin de cycle. Il permet par exemple d’arrêter le système dans un état
permettant une intervention sur le système. C’est un état transitoire vers état A4.
5.2.4. A4 « Arrêt obtenu » : le système est alors arrêté en une autre position que la fin de cycle.
5.2.5. A5 « Préparation pour remise en route après défaillance » : c’est dans cet état que l’on procède à toutes les opérations (dégagement, nettoyages, …) nécessaire à une mise en route après un à toutes les opérations nécessaires à une remise en route après défaillance. Dans cet état l’opérateur intervient en général manuellement pour dégager, nettoyer ou vider le système.
5.2.6. A6 « Mise de la PO dans l’état initial » : La machine étant en A6, on remet manuellement ou
automatiquement la partie opérative en position pour un redémarrage dans l’état initiale.
5.2.7. A7 « Mise de la PO dans un état déterminé » : La machine étant en A7, on remet la partie
opérative en position pour un redémarrage dans une position autre que l’état initial.
5.3. Famille D « Les procédures en défaillances » : Les procédures en défaillance définissent les états que devra avoir la partie opérative en cas de défaillance. Ils sont au nombre de trois. Ces rectangles d’état permettent de gérer les défaillances du système tel que par exemple l’arrêt d’urgence. Les états de défaillance sont les états de défaillance de la PO.
5.3.1. D1 « Arrêt d’urgence » : Cet état permet de gérer le système lors d’un arrêt d’urgence. On y
prévoit non seulement les arrêts, mais aussi les cycles de dégagements, les procédures et précautions nécessaires pour éviter ou limiter les conséquences dues à la défaillance.
5.3.2. D2 « Diagnostic et ou traitement de défaillance » : Cet état permet à la maintenance de diagnostiquer l’origine de la défaillance et d’envisager le traitement approprié qui permettra le redémarrage du système après traitement de la défaillance.
5.3.3. D3 « Production tout de même » : il est parfois nécessaire de continuer la production après
défaillance du système : on aura alors « un production dégradée », ou une « production forcée », ou une production aidée par des opérateurs non prévus en « production normale ».

Sélection des modes et des évolutions

Pour utiliser le GEMMA, il faut commencer dans un premier temps de regarder chacun des rectangles-états et se demander quels sont ceux qui s’appliquent à l’automatisme qui est analysé. Il faut donc envisager tous les états possibles. Si le mode proposé est retenu, il sera précisé en langage littéral de fonctionnement propre à la machine (langage machine) dans le rectangle-état. Si au contraire le mode proposé n’est pas nécessaire pour la machine, une croix est portée dans le rectangle-état, pour bien signifier qu’il n’est pas retenu.
Deux états essentiels, définis dès le début de l’étude, se retrouvent sur toutes les machines :
L’état A1, dit <Arrêt dans état initial>, ou <état repos> de la machine.
L’état F1, mode de <Production normale> pour lequel la machine a été conçue.

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