PLACE DU TRICHOMONAS VAGINALIS DANS LES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES

PLACE DU TRICHOMONAS VAGINALIS DANS LES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES

 LA FORME TROPHOZOÏTE FLAGELLÉE CLASSIQUE

Cette forme a été connue depuis longtemps. Le corps ovoïde de Trichomonas mesure 10 à 20µ de long et de 7 à 15µ de large. D’après le diagramme de MANDOUL et PESTRE, schéma 1, cette forme se présente avec : -un noyau ovalaire, discret caryosome subcentral dans un halo clair, petits grains de chromatine assez uniformément répartis, quatre chromosomes d’après powel, -un blépharoplaste, unique et eu volumineux, -quatre flagelles antérieurs aussi long que le corps, issus du blépharoplaste, -une membrane ondulante, -une flagelle récurrente et un filament marginal au niveau du tiers postérieur du corps, une costa fine de même longueur, 7 -un axostyle, mince, de structure fibrillaire, proéminent postérieurement en un aiguillon fin et très pointu, -un appareil parabasal, bien développé, incurvé sur le noyau, son bord antérieur est prolongé d’un délicat filament, -dans le cytoplasme, des grains sidérophiles sont disposés le long de l’axostyle et de la costa, il n’y a pas de vacuoles alimentaires, le cytosome est peu net, souvent invisible. Trichomonas vaginalis pullule très bien in vivo et in vitro à un pH de 5 à 6,5. Chez l’homme, il peur survivre sur la peau et surtout dans les urines pendant quelques heures à 20°C. La dessiccation, les températures supérieures à 45°C sont instantanément mortelles pur trichomonas vaginalis (8).

TRICHOMONAS À FORME RONDE OU T.F.R

A côté de la forme flagellée classique, beaucoup d’auteurs admettent actuellement l’existence d’une forme pseudo-kystique de Trichomonas vaginalis appelé Trichomonas à forme ronde (T.F.R). Après un examen microscopique à l’état frais, en contraste de phase, le Trichomonas à forme ronde se caractérise par : -sa forme ronde, parfois ovoïde, voire allongée surtout dans les infestations masculines. Souvent, elle est même polylobée, -les dimensions qui vont de 10 à 20µ, le situant entre le globule rouge et le polynucléaire, mais il existe des T.F.R plus petits ou plus gros, -l’absence totale de flagelle et de membrane ondulante, -l’existence d’un halo clair péri cellulaire qui le distingue nettement des polynucléaires avoisinants, 8 -la présence de mouvements vibratiles analogues à un grouillement à l’un des pôles du cytoplasme. A l’autre pôle du cytoplasme se trouve le noyau, généralement unique parfois polylobé. Le T.F.R. présente souvent des mouvements de rotation sur luimême. Il est exceptionnellement isolé et s’accompagne souvent d’un mouvement microbien dans lequel dominent les entérobactéries. Son nombre est souvent variable en fonction du cycle menstruel. Il peut notamment devenir rare et absent lors du pic ovulatoire, avec un maximum de fréquence en période pré et post menstruelle. Certaines formes sont complètement vacuolisées. 1- Noyau 2- Caryosome 3- Granules chromatiques 4- Blépharoplaste 5- Flagelles antérieurs 6- Fl. récurrent. Fl. marginal 7- Membrane ondulante 8- Costa 9- Axostyle 10- Corps parabasal 11- Filament parabasal 12- Cytostome 13- Grains sidérophiles Schéma n°1 : Le Trichomonas vaginalis (Mandoul)

MÉTHODES DE DIAGNOSTIC

 Recueil de prélèvements

Le spéculum étant en place, il faut faire un prélèvement vaginal au niveau du cul de sac postérieur au moyen d’un écouvillon. Si le transport doit durer des heures, le prélèvement sera placé dans un tube contenant le milieu de transport de Amies dans lequel T. vaginalis survit au moins 24 heures à température ambiante. Pendant une telle durée, un nombre suffisant de parasites conservent une partie de leur mobilité. Si la durée ne dépasse pas 2 heures, le prélèvement peut être placé dans un petit tube contenant 0,3ml de solution physiologique qui permet de maintenir l’écouvillon humide. Si l’examen microscopique est fait immédiatement sur le lieu du prélèvement, placer une goutte de sécrétion vaginale sur une lame et, si nécessaire, en fonction de la fluidité, mélanger avec une goutte de soluté physiologique. Chez l’homme recueillir 20ml d’urine de la première miction, centrifuger 5 minutes à 500g, puis utiliser le sédiment pour l’examen microscopique ou la culture.

Microscopie directe

Ne pas sécher, recouvrir la préparation d’une lamelle, et examiner au microscope au grossissement 100X avant de passer au grossissement 400X. T vaginalis est détruit dans les réparations à KOH. On observe en général un grand nombre de polynucléaires ; un petit nombre de leucocytes n’exclut toutefois pas l’infection. 10 Une vaginose bactérienne (à « cellules indicatrices ») est fréquemment associée. Une infection mixte à Candida n’est pas exceptionnelle. On reconnaît les Trichomonas à leurs mouvements saccadés typiques. L’identification des parasites dans les frottis colorés demande plus d’expérience et les préparations à l’état frais ont une sensibilité plus grande.

Culture

La culture de T. vaginalis est actuellement la méthode de diagnostic de la trichomonase la plus sensible. Elle est recommandée devant une présomption d’infection vaginale, malgré des préparations à l’état frais négatives, et elle est adaptée au diagnostic des infections masculines et aux objets de la recherche. Plusieurs milieux adaptés à l’isolement de T. vaginalis ont été décrits, ceux notamment de Diamond, de Kupferberg et de Feinberg (10). Dans notre étude, les cultures sont faites à partir de milieu appelé « in pouch ». Les conditions optimales de culture in vitro de T. vaginalis sont celles d’une anaérobiose modérée et, par conséquent, le parasite pousse bien au fond de tubes à culture relativement longs, rempli de milieu. La plupart des isolements montrent un développement après 2 à 4 jours, mais on peut obtenir de nouveaux isolements après incubation prolongée jusqu’à 7 jours .

EPIDEMIOLOGIE

La trichomonase, qui est l’une des MST les lus courantes, provoque des symptômes chez environ 50% des femmes infectées. L’infection dure généralement peu de temps chez l’homme, mais celui-ci peut transmettre à ses partenaires le parasite responsable de la maladie. Les taux de prévalence chez les femmes africaines qui se présentent dans les dispensaires de soins anténatals se situent entre 12% au Kenya et 47% au Botswana (11). 11 Le nombre de nouveaux cas de trichomonase dans le monde en 1995 a été estimé à quelques 170 millions. D’ailleurs voici un tableau comparatif de la prévalence de quelques maladies sexuellement transmissibles en 1995. (Source OMS) Tableau n°1 : Incidence comparative de MST en 1995 SYPHILIS 12 millions CHANCRE MOU Non estimée GONOCOCCIE 62 millions TRICHOMONASE 170 millions CHLAMYDIOSE 89 millions L’incidence de la trichomonase est plus de 10 fois supérieure à celle de la syphilis et de plus de 2 fois celle de la gonococcie et presque deux fois supérieure à celle des infections chlamydiennes. A Madagascar, RAMANITRA E.N, l’incidence de trichomonase étudiée au laboratoire du CHU-HJRA représente les 22,55% du total de MST positives sur 401 prélèvements examinés pour des malades hospitalisées dans la ville d’Antananarivo. Cette incidence semble corrélée avec la saison : plus élevée pendant la saison chaude et humide que pendant la saison froide et sèche.

 MANIFESTATIONS CLINIQUES ET TRAITEMENT

La contamination vénérienne est le mode habituel pour attraper une trichomonase. Presque toujours, les deux partenaires sont parasités (42 hommes 12 parasités et 62 femmes sur une centaine de couples examinés), mais le Trichomonas est souvent difficile à mettre en évidence chez l’homme qui ne présente que des troubles minimes dans la plupart des cas. Cette transmission par rapports sexuels oblige à traiter simultanément tous les partenaires. La contamination extra sexuelle semble très incertaine voire impossible car le trichomonas ne survit pas longtemps sur la surface de la peau autour des orifices génitaux. Il se peut cependant qu’une mère puisse transmettre son parasite en utilisant pour la toilette de ses enfants le linge qui sert à sa toilette intime. En fait le Trichomonas est exceptionnel chez la fillette avant la puberté .

TRICHOMONASE DE LA FEMME

. Vaginite à trichomonas C’est loin la forme la plus fréquente. La femme vient consulter pour des pertes blanches pratiquement permanentes. Il s’agit d’une leucorrhée laiteuse, fluide, mousseuse, d’odeur déplaisante. Presque toujours, il existe des prurits vulvaires plus ou moins prononcé, mais parfois extrêmement gênant. La vulve est rouge, irritée et l’on voit facilement les sécrétions pathologiques dans les plis. L’introduction du spéculum peut être douloureuse. La muqueuse vaginale dans son ensemble est rouge. En colposcopie, elle a un aspect leucoplasique avec des tâches ocellées en réseau ou en mosaïque. Le pH vaginal est nettement augmenté, donc l’acidité très diminuée, alors qu’elle est normale dans une vaginite à Candida albicans. Souvent les glandes de Skène et l’urètre sont envahies, mais il rare que la femme se plaigne de picotements lors de la miction. 13 L’association avec Candida albicans est fréquente. Avec le gonocoque, il s’agit en fait de coïncidence car chez la femme si gonocoque et trichomonas peuvent donner une urétrite, le premier donne surtout une endocervicite et le second une vaginite sans atteinte de l’endocol (12). Avec des pyogènes banaux, il semble bien que l’association bactérienne favorise l’agressivité du Trichomonas et il faut en tenir comte pour la thérapeutique. 

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS GENERALE
I. HISTORIQUES
II. CLASSIFICATION
III. PARASITOLOGIE
III.1. La forme trophozoïte flagellée classique
III.2. Trichomonas à forme ronde ou T.F.R.
III.3. Méthodes de diagnostic
IV. EPIDEMIOLOGIE
V. MANIFESTATIONS CLINIQUES ET TRAITEMENT
V.1. Trichomonase de la femme
V.2. Trichomonase chez l’homme
DEUXIEME PARTIE : RESULTAT
I. CHEZ LES TRAVAILLEUSES DE SEXE
I.1. Diagnostic au laboratoire
I.2. Les associations des autres IST avec la trichomonase.
II. CHEZ LES FEMMES HOSPITALISEES
II.1. Les associations de trichomonas vaginalis
avec les autres IST chez les femmes hospitalisée
TROISIEME PARTIE : COMMENATAIRES ET DISCUSSIONS
I. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
I.1. Place du trichomonas vaginalis
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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