PRESENTATION DE L’ETUDE ECONOMETRIQUE DE L’ELOIGNEMENT DES EQUIPEMENTS

PRESENTATION DE L’ETUDE ECONOMETRIQUE DE L’ELOIGNEMENT DES
EQUIPEMENTS

Le choix d’étudier les grandes surfaces alimentaires

Notre étude fait référence seulement aux grandes surfaces alimentaires car il est impossible de traiter tous les équipements au nombre de 2,1 millions répartis dans 158 variétés [POL 2011]. Il a été choisi de traiter le cas des grandes surfaces alimentaires, d’une part en raison du poids important des achats dans les motifs de déplacement et d’autre part en raison de la grande distance parcourue pour les achats dans les grandes surfaces par rapport aux achats de proximité. On peut voir sur le tableau ci-dessous, proposé pour illustrer ces propos, le poids des différents motifs à destination parmi les déplacements de la population des 5 ans et plus, au niveau de l’ensemble des 40 communes faisant partie du SCoT de Tours. On voit que le motif « achat » a plus de poids que le motif « travail habituel ». Motif à destination Poids Retour au domicile 40 % Achats 13 % Travail habituel 11% Accompagnement 8 % Loisirs 8 % Ecole ou université 7 % Santé et démarches 4 % Visites 4 % Autres 5 % Total 100 % Tableau 2: Poids des différents motis à destination au niveau des 40 communes appartenant au SCoT de Tours Source : enquête ménages déplacements SITCAT-SMAT 2008 Cette étude a été séparée en deux cas car il existe deux types de grandes surfaces alimentaires qui diffèrent de par leur chiffre d’affaires et leur surface de vente : les hypermarchés et les supermarchés.

Les deux types de grandes surfaces alimentaires

Nous nous référons à l’INSEE quant aux définitions de ces deux types de grandes surfaces, mais il est nécessaire de préciser qu’elles se limitent à définir la surface allouée à la vente alimentaire et les bornes de leurs surfaces totales. « Un hypermarché est un établissement de vente au détail en libre-service qui réalise plus du tiers de ses ventes en alimentation et dont la surface de vente est supérieure ou égale à 2 500 m². » On pourrait aussi ajouter certaines caractéristiques propres aux hypermarchés comme la présence de pompe à essence et un parking conséquent pour accueillir les clients. « Un supermarché est un établissement de vente au détail en libre-service qui réalisant plus des deux tiers de son chiffre d’affaires en alimentation et dont la surface de vente est comprise entre 400 et 2 500 m². » Ces définitions laissent entrevoir que les supermarchés sont essentiellement à vocation alimentaire alors que les hypermarchés ne réalisent pas leur chiffre d’affaires majoritaire sur l’alimentation. Le choix d’une surface plus importante y est décidé pour diversifier la vente. La base de données LSA (Libre-Service Actualité, fichier de la grande distribution) réalisée par la société GISI-ETAI que nous utiliserons pour réaliser ce complément d’étude a chiffré le nombre d’hypermarchés à 1 761 et de supermarchés à 5 316. Nous allons maintenant reprendre la variable explicative et les variables à expliquer qui ont été utilisées dans l’étude économétrique de l’éloignement des équipements. Rappelons que notre étude porte sur l’ajout de nouvelles variables explicatives sur la région Centre. Nous actualiserons aussi ces variables en fonction des données parfois plus précises que nous avons localement.

La variable à expliquer : la distance à la population

Afin de mesurer l’éloignement d’une grande surface alimentaire et sa clientèle potentielle, il a été décidé de calculer la distance moyenne pondérée par le nombre d’habitants dans le rayon d’attraction de l’équipement. La distance moyenne pondérée a été choisie afin de différencier les habitants vivant loin de la grande surface et ceux vivant proche. Il a ensuite fallu définir le rayon d’attraction de la grande surface alimentaire. 2

Estimation du rayon d’attraction de la grande surface alimentaire

Le rayon d’attraction de la grande surface alimentaire est différent suivant si l’on considère un hypermarché ou un supermarché. Pour l’hypermarché, il a été retenu pour l’étude un rayon d’attraction de 25 km, rayon qui ne change pas suivant la taille de l’hypermarché et sa localisation afin de simplifier le calcul qui a été réalisé sur les 1 761 hypermarchés. Cette distance a été choisie car elle est utilisée par les professionnels de la grande distribution comme le soulignaient JeanMarc BENOIT, Philippe BENOIT et Daniel PUCCI [PUC 2002]. Ce chiffre a été repris dans de nombreuses études comme celle en 1995 réalisée au nord de Tours où 95% clients vivaient à 25 km ou moins de leur hypermarché [POL 2011]. On retrouve aussi ce chiffre dans une référence plus ancienne de 1973 d’O. SCHLEMMER dans Urbanisme et distribution. Il a de même été retenu un rayon d’attraction de 6 km pour les supermarchés, ce chiffre étant justifié par une étude à Tours en 1996 qui spécifiaient qu’en moyenne, 95% des clients habitaient à 5 km ou moins d’un magasin [POL 2011]. 

Estimation de la distance moyenne des grandes surfaces alimentaires à la population

Dans le cas des hypermarchés, Nadine POLOMBO et Jean-Marie Beauvais ont trouvé une distance moyenne variant entre 5,9 km à 20,9km soit de 1 à 3,5. Une étude similaire a été réalisée dans la région Centre, notre terrain d’étude, par l’unité CESAER6 du centre INRA de Dijon à l’aide du logiciel ODOMATRIX. Ce logiciel permet de calculer la zone d’accessibilité d’un équipement en prenant en compte les routes, le relief et l’occupation des sols. Cette étude révèle que la distance moyenne pour les communes non équipées et pondérées par leur population à un hypermarché est de 15,5 km, chiffre compris dans la fourchette définie précédemment. Bien que cette étude ne nous permette pas de définir une variation expliquant l’étalement urbain elle nous permet de vérifier que la moyenne est comprise dans celle de l’étude économétrique. Dans le cas des supermarchés, il a été trouvé une distance moyenne variant entre 1,1 km et 4,7 km soit dans un rapport de 1 à 4,3. La moyenne trouvée par ODOMATRIX en région Centre est de 7,4 km mais elle concerne les communes non équipées. Or il est important de préciser que 60,1% des communes de la région possèdent un supermarché, ce chiffre est donc peu représentatif. Néanmoins il nous permet d’en déduire que les communes qui ne possèdent pas de supermarchés sont assez éloignées de la grande surface la plus proche de chez eux. Cet écart qui existe dans les distances moyennes de la population aux équipements est le phénomène à expliquer par des variables explicatives.

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