Prévention des chutes chez le sujet âgé

Prévention des chutes chez le sujet âgé

La chute : Un problème majeur de santé publique

Epidémiologie

L’une des causes majeures de perte d’autonomie chez les personnes âgées est la chute. Selon l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES), environ 450 000 personnes de plus de 65 ans chutent tous les ans en France (1). Il est difficile d’obtenir des données fiables sur les chutes des personnes âgées car il s’agit d’un évènement très souvent passé sous silence pour plusieurs raisons : parce qu’il est banalisé, parce qu’au contraire il est perçu comme déshonorant (symptôme du vieillissement) ou encore par peur de l’institutionnalisation (2). L’incidence des chutes est donc vraisemblablement sous-évaluée. La chute est la 1ère cause de décès accidentel chez les sujets âgés avec environ 9300 décès annuels (données du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès). Elle est aussi une cause majeure d’institutionnalisation puisque environ 40 % des hospitalisations pour chute y conduisent (1) . Coût de la dépendance En 2011, la prise en charge publique de la perte d’autonomie des personnes âgées a atteint 21,1 milliards d’euros, soit 1,05 point du Produit Intérieur Brut (PIB). Cette somme recouvre les dépenses de santé, de prise en charge médico-sociale et d’hébergement. Les prévisions démographiques allant dans le sens d’un nombre grandissant de personnes âgées, la projection des dépenses publiques en faveur de leur perte 3 d’autonomie s’élèverait à environ 35 milliards d’euros à l’horizon 2060, soit 1,77 point de PIB (3). Il est donc urgent d’apporter des solutions permettant de faire reculer le moment d’entrée dans la dépendance. Le Programme National Nutrition Santé en échec Le Programme National Nutrition Santé (PNNS) vise à améliorer l’état de santé de l’ensemble de la population en agissant sur l’alimentation et l’activité physique. Renouvelé tous les 5 ans, il développe un ensemble d’actions, de mesures et de règlementations autour d’axes prioritaires orientés vers la communication, l’information, et l’éducation. Après un premier PNNS en 2001 axé sur l’alimentation, sa seconde édition en 2006 présentait dans ses objectifs la promotion de l’activité physique chez les personnes âgées. Son évaluation réalisée en 2010 considérait l’activité physique comme « un élément encore trop marginal, de maintien en forme et de prévention de la dépendance des personnes âgées » (4). Cette évaluation reflétait ainsi le manque d’efficacité des actions de promotion d’activité physique à tous les âges de la vie. L’un des axes prioritaires de la 3e édition du PNNS, éditée en 2011, était à nouveau de « Promouvoir, développer et augmenter le niveau d’activité physique quotidienne pour tous » (5). L’Agence Nationale de Sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) avait été saisie en 2012 par la Direction Générale de la Santé pour la réalisation d’une expertise spécifique sur le sujet. Parue en 2016, elle était intitulée « Actualisation des repères du PNNS : Révisions des repères relatifs à l’activité physique et à la sédentarité ». En analysant des enquêtes épidémiologiques françaises datant de 2007 à 2009, cette expertise montrait que moins de 32 % des personnes âgées de plus de 65 ans étaient suffisamment actives (6). Malgré des objectifs de santé publique de plus en plus axés sur la promotion de l’activité physique, les résultats semblent demeurer insuffisants en particulier dans la population spécifique des personnes âgées.

Recommandations nationales de prévention des chutes chez les personnes âgées

Des facteurs de risques modifiables de chute découlent les stratégies de prévention recommandées pas la Haute Autorité de Santé (HAS) (7), l’INPES (8) et la Société Française de Documentation et de Recherche en Médecine Générale (SFDRMG) (9). Elles regroupent principalement :  La correction des déficits neurosensoriels,  Une attention particulière au pied de la personne âgée (chaussage et soins),  Des conseils nutritionnels et une correction des déficits nutritionnels si besoin,  Des mesures préventives ou curatives de l’ostéoporose,  La recherche et correction d’éventuels facteurs de risque iatrogènes, et un allègement thérapeutique chaque fois que cela est possible,  Un aménagement des dangers au domicile,  La pratique régulière d’activité physique. L’évaluation du risque de chute est réalisée après interrogatoire sur les antécédents médicaux, les chutes antérieures et après réalisation d’au moins un test simple destiné à évaluer la mobilité du patient. Le plus consensuel est le Timed Up and Go test (TUGT), qui consiste à chronométrer le temps mis pour se lever d’une chaise sans se tenir à un support, parcourir 3 mètres, revenir et se rasseoir. Un temps supérieur à 14 secondes témoigne d’une mobilité diminuée et d’un risque de chute. L’activité physique est recommandée pour tous mais ses modalités varient en fonction du risque individuel. Du risque le plus élevé à celui le plus faible les recommandations proposent :  Les programmes d’exercices adaptés encadrés par un kinésithérapeute, pouvant être réalisés à domicile si nécessaire.  Les programmes d’exercices physiques de groupe pour les séniors organisés par les institutions nationales, municipales, ou les mutuelles.  Le conseil de pratiquer une activité physique régulière. La marche est la plus connue, c’est un conseil simple et rapide pour le médecin traitant et accessible largement pour les patients. 5 Pour ceux qui ne nécessitent pas l’intervention d’un kinésithérapeute et ne font pas la démarche personnelle de s’inscrire à une activité physique de groupe (que ce soit au sein d’une fédération sportive ou d’un programme d’activité physique pour seniors), l’alternative à la marche peut résider dans la réalisation de mouvements simples au domicile. Dans le cadre du référentiel de bonnes pratiques sur la prévention des chutes chez les personnes âgées vivant à domicile (8), l’INPES avait édité en 2005 une brochure à destination du public intitulée « Guide pratique pour une meilleure forme en 11 recettes et 10 exercices physiques »(10). On y trouvait des mouvements proposés par le Pr Dujardin basés sur l’assouplissement et le maintien de la force musculaire, sans exercice d’amélioration de l’équilibre. Aucun document sur support papier proposant des exercices physiques détaillés pour les personnes âgées n’a été édité depuis. Le site « manger bouger »(11) développé par l’INPES conseille actuellement dans sa page destinée aux seniors d’allier exercices d’endurance, activités de renforcement musculaire, d’équilibre et de souplesse. La section concernant le renforcement musculaire renvoie à une liste de mouvements qui sont les mêmes pour toutes les catégories d’âge. On y trouve par exemple les pompes, les fentes et les squats qui sont des exercices connus en fitness et semblent pour certains peu adaptés aux personnes à mobilité réduite. Ils conseillent aussi de réaliser des exercices d’équilibre mais les exemples donnés sont limités : il s’agit de la station unipodale, de la marche funambulesque ou de rester debout les yeux fermés. Le choix du support du site internet interroge en termes d’accessibilité pour la population âgée.

Table des matières

INTRODUCTION
La chute : Un problème majeur de santé publique
Recommandations nationales de prévention des chutes chez les personnes âgées
Etat des lieux de la littérature
La prescription d’activité physique en pratique quotidienne
Objectif
METHODE
Données bibliographiques
Critères d’inclusions
Extraction des données
Evaluation de la qualité méthodologique des articles
RESULTATS
Sélection des études
Evaluation méthodologique
Résultat principal : Les études LiFE
Analyse complémentaire : mouvements proposés dans les différents programmes d’activité physique
DISCUSSION
Limites de la revue
Applicabilité du programme LiFE en médecine générale
Validité externe
Adhésion et effets indésirables
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
ABREVIATIONS

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