RISQUES D’INTOXICATION AUX PLANTES MEDICINALES

RISQUES D’INTOXICATION AUX PLANTES MEDICINALES

GENERALITES SUR LES INTOXICATIONS

 Les intoxications sont une préoccupation importante de santé publique car leur fréquence augmente régulièrement. 

Une Intoxication est définie comme étant un ensemble de troubles du fonctionnement de l’organisme dus à l’introduction volontaire ou non d’une substance dite toxique. Elle est en d’autres termes, synonyme de « empoisonnement ». Par définition, est toxique, toute substance capable de troubler gravement ou d’interrompre les fonctions vitales d’un organisme. Malheureusement, la plupart des substances existant dans la nature ou fabriquées artificiellement est susceptible à partir d’une certaine quantité d’être toxiques pour l’organisme

Les sources d’intoxication 

Elles sont composées de : – Tout produit, qui quel que soit son état physique, présente une toxicité variable dans le Temps, – Tout gaz inerte se substituant à l’oxygène de l’air, – Les matières infectieuses issues des déchets industriels. L’inhalation, le contact cutané et l’ingestion sont les voies de pénétration de ces substances toxiques dans l’organisme.

Les types d’intoxication

 Intoxication par inhalation 

 Elle est réalisée lorsqu’un gaz inerte se substitue à l’oxygène de l’air normal. Dans ce type d’intoxication, le Monoxyde de carbone (CO) et les fumées d’incendie sont les plus fréquemment en cause : Le Monoxyde de carbone est un gaz toxique qui agit en asphyxiant, prenant rapidement la place de l’oxygène dans les hémoglobines du sang, une fois absorbé par l’organisme. Ce gaz inodore, incolore et combustible est dégagé par toute combustion incomplète, c’est-à-dire, manquant d’oxygène, quel que soit le combustible utilisé : bois, butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane. Sa diffusion dans l’environnement est aussi rapide que son effet sur les victimes : – 0,1% de CO dans l’air tue en une heure. – 1% de CO dans l’air tue en 15 minutes. – 10% de CO dans l’air tuent immédiatement. L’intoxication par fumées est plus complexe dans la mesure où au monoxyde de carbone s’associent fréquemment d’autres toxiques comme le cyanure qui est un toxique puissant, bloquant la respiration cellulaire, le chlore qui est responsable d’une irritation des voies respiratoires et d’une intoxication cellulaire, les suies, fines particules toxiques qui se déposent jusqu’au plus profond de l’arbre respiratoire, bouchant ainsi les petites bronches et favorisant les infections. Les premiers signes de l’intoxication sont les maux de tête et les vomissements, une sensation de faiblesse. Ses signes sont rapidement suivis par des troubles de la conscience et un risque d’arrêt cardio-respiratoire par manque d’oxygène. Une prise en charge immédiate et efficace s’impose donc devant de tels cas dont la plus urgente consiste en une oxygénothérapie systématique à fort débit, voire si nécessaire, c’est-à-dire dans les cas graves, une oxygénothérapie hyperbare qui élimine en trois quart d’heure en totalité le CO dans le sang. Une médicalisation adéquate est nécessaire, comme l’administration d’antidote ou d’antibiotiques et anti-inflammatoires, en cas de détresse vitale ou de signes associés à d’autres atteintes. 4 Par ailleurs, bien évacuer les produits de combustion, bien ventiler les pièces, bien entretenir les appareils de chauffage et de production d’eau chaude, les cuisinières, et les utiliser à bon escient s’imposent afin d’éviter ce genre d’accident 

 Intoxication par voies cutanée et muqueuse

 Elle se réalise suite à un ou plusieurs contacts cutanés ou muqueux avec le produit toxique. Ce dernier peut être tout simplement nos vêtements ou du pollen qui en cas d’allergie peut créer de nombreuses manifestations cliniques allant des plus bénignes (simples urticaires ou autres manifestations localisées) aux gravissimes (chocs anaphylactiques). Certaines plantes comme par exemple le Zouti rouge (Laportea aestuans) et le Zouti Lance (Cnidoscolus urens) que l’on trouve surtout en Guyane irritent la peau à leur contact et la réaction est immédiate, à type de brûlure. Par ailleurs, dans les pays tropicaux, certains fruits comme la mangue (Mangifera indica), le citron (Citrus aurantifolia) et le piment (Capsicum frutescens) provoquent selon la sensibilité de l’exposé, une dermatose de contact avec rash, démangeaisons, sensations de brûlure, et œdèmes. Dans le cadre des maladies professionnelles excellent maintenant les organophosphorés, utilisés dans la fabrication des insecticides comme entre autres le thiophosphate de diéthyl et le paranitrophenyle. Ces produits chimiques sont à l’origine bien souvent de troubles digestifs généralisés, de troubles respiratoires et nerveux, chez ceux qui les manipulent (employés d’industrie). L’intoxication par ces produits, bien qu’elle puisse se faire par ingestion est plus à craindre par voie cutanée et par inhalation. Dans tous les cas, l’intoxication se fait par voie humorale et l’action de ces produits est essentiellement muscarinique puis nicotinique. Les troubles digestifs et vasculaires sont alors constants. Ils se manifestent très rapidement (Intoxication de type aigu), avec crampes épigastriques et abdominales, nausées, amblyopie avec ou sans myosis, hypersalivation et bradycardie. Dans les cas graves apparaissent des signes pulmonaires et nerveux pouvant aller jusqu’au coma. Une prise en charge immédiate s’impose dans ces cas avec administration de sulfate d’atropine, oxygénothérapie et assistance respiratoire, analeptiques périphériques et centraux, substances antinicotiniques tels que 5 le diporcol ou le parsidol, après déshabillage complet, lavage abondant à l’eau et au savon ou évacuation gastrique si conscience normale. Dans les cas d’exposition chronique (particulièrement liée aux activités professionnelles), une dermite d’irritation ou de sensibilisation et des neuropathies périphériques à prédominance motrice débutant aux membres inférieurs sont habituelles. Bref, tout contact cutané peut être à l’origine de manifestations allergiques voire d’intoxication, mais la gravité est fonction de la sensibilité de l’exposé, de son âge, de la durée de l’exposition et de sa fréquence, du degré de toxicité du produit en cause et de la dose absorbée. 

Intoxication par ingestion 

Ce type d’intoxication représente plutôt la majorité des cas dans les milieux hospitaliers et tous les services de santé. Elle survient après ingestion volontaire (tentative de suicide ou toxicomanie) ou accidentelle (domestique ou professionnelle) du produit toxique. Elle peut survenir de façon sporadique comme elle peut concerner toute une communauté. Par ailleurs, les troubles qui s’en suivent n’apparaissent pas systématiquement aussitôt après l’ingestion et c’est entre autres causes, ce qui fait que reconnaître cette intoxication n’est pas toujours évident. Nombreux sont les produits qui peuvent y être incriminés : 

Intoxication par ingestion de produits chimiques, industriels et médicaments

Les intoxications par ingestion de produits dangereux domestiques et médicaments figurent parmi les premières causes de mortalité chez les enfants de bas âge. Elles sont beaucoup plus rares chez les adultes mais elles n’en demeurent pas moins trop nombreuses : 80% des intoxications motivant une hospitalisation en urgence sont des intoxications par les médicaments. Le pétrole, encore irremplaçable dans les pays défavorisés comme en Afrique, à cause de l’inaccessibilité de l’électricité, constitue le principal produit ingurgité par ces enfants délaissés par leurs parents, occupés ailleurs. 6 Il est alors responsable de troubles surtout pulmonaires dits « pneumopathies pétroliques » mais aussi de troubles neurologiques dominés par une euphorie, des maux de tête, une somnolence, une obnubilation voire un coma, des troubles digestifs à type de nausées et vomissements, diarrhées, brûlure de la gorge et de l’estomac. Les insecticides font aussi partie de cette liste des produits ingurgités accidentellement par les enfants et comme nous l’avons vu précédemment, les troubles digestifs et vasculaires sont constants, auxquels s’ajoutent dans les cas graves, des signes pulmonaires et nerveux pouvant aller jusqu’au coma. Puis, il y a les produits caustiques, qui sont à l’origine de douleurs intenses, de brûlure de l’œsophage, d’œdèmes pouvant obstruer les voies aériennes, de pouls rapide, et de respiration superficielle, le chlore (eau de javel), capable de provoquer des irritations et corrosions de la bouche et des voies digestives (ulcération ou perforation possibles), douleurs abdominales, tachycardie, prostration, collapsus circulatoire. Les intoxications par médicaments sont plutôt l’apanage des adolescents et adultes jeunes quand la prise est volontaire. Les enfants et les personnes âgées n’en sont pas moins concernés suite surtout à un surdosage ou à une manipulation accidentelle des médicaments laissés à leur portée. Par ordre de fréquence décroissante, les médicaments responsables sont les benzodiazépines, les analgésiques et antidépresseurs, les neuroleptiques et carbamates, les barbituriques et autres psychotropes, les médicaments actifs contre les troubles cardiaques. A Madagascar, la tentative de suicide avec la quinine ou la nivaquine est fréquente. Elle est à l’origine de troubles digestifs tels que des nausées et vomissements, des diarrhées, puis des troubles de l’oreille interne à type de bourdonnements et vertiges, une diplopie et des troubles cardiaques graves, d’une hypotension artérielle et d’une hypoglycémie. Dans tous les cas lorsque de telles circonstances se présentent, des prises en charges immédiates s’imposent et sauf avis contraire des secouristes, il ne faut jamais faire vomir les victimes surtout dans les cas d’intoxications aux produits irritants comme l’acide ou l’eau de javel, puisque cela y expose une deuxième fois l’œsophage. Il ne faut pas non plus faire boire du lait à la victime puisqu’ il favorise le passage de certains produits dans le sang. Adresser tout de suite la victime dans un centre spécialisé qui saura prendre en charge en fonction de la nature du produit ingéré. 

 Intoxications Ethyliques Aiguës

 Les Intoxications Ethyliques Aiguës (IEA) constituent également une urgence médicale et elles sont très fréquentes en milieu hospitalier. Elles sont liées à l’ingestion excessive d’alcools qui peuvent être de l’alcool éthylique ou éthanol ou de l’éthylène glycol et ses apparentés. En outre, selon certains auteurs, notamment dans Urgences/réanimation, transfusion sanguine, soins, les intoxications éthyliques sont impliquées dans 50% des intoxications médicamenteuses. L’alcool éthylique est, une fois ingéré, rapidement absorbé dans la partie proximale du tube digestif et l’absorption augmente lorsqu’il est ingéré à jeun. Une partie est alors directement éliminée par le rein et le poumon, mais le reste est métabolisé au niveau du foie. Les manifestations sont ensuite fonctions de la dose d’alcool ingérée, de la rapidité de son absorption digestive et de la susceptibilité individuelle. Par conséquent, un coma éthylique peut apparaître à n’importe quelle alcoolémie, lorsqu’il y a eu ingestion « assez importante » d’alcool. Dans tous les cas, l’ingestion d’alcool entraîne une modification du fonctionnement du système nerveux et provoque ainsi une ivresse. A long terme, la prise régulière d’alcool qui est à la fois toxique et irritant est à l’origine de différentes maladies appelées : Alcoolopathies, regroupant : ► Des atteintes du foie : accumulation de corps gras, inflammation, lésions irréversibles des cellules hépatiques ou cirrhose, elle-même induisant œdème des membres inférieurs, hémorragies digestives, ascite et finalement coma hépatique ; ► Une pancréatite qui s’exprime par des douleurs abdominales survenant par crises ; ► Une inflammation de l’œsophage et de la muqueuse gastrique ; ► Des atteintes du cerveau ; ► Des atteintes du larynx et du pharynx, sièges de prédilection de cancer surtout lorsque la consommation d’alcool est associée à un tabagisme excessif ; ►Une carence en vitamine B1 à l’origine de polynévrite des membres inférieurs, de névrite rétrobulbaire avec baisse progressive et bilatérale de l’acuité visuelle, encéphalopathie de Gayet-Wernicke entraînant une amnésie, des fabulations et fausses reconnaissances et désorientation temporelle. Non traitée, cette encéphalopathie 8 devient un Syndrome de Korsakoff qui lui est irréversible ; ► Une carence nutritionnelle car l’alcool réduit l’appétit : alors qu’il apporte la ration calorique de celui qui le boit, il ne lui fournit ni protéine, ni vitamines ni sels minéraux ; ► Un coma hypoglycémique et une acidose métabolique ; Elle induit en outre insidieusement une dépendance qui serait liée, à des perturbations de la membrane des cellules nerveuses et des modifications des neurotransmetteurs. Pour les femmes enceintes, l’intoxication éthylique pendant les premiers mois de grossesse est à l’origine de syndrome d’alcoolisme fœtal ou embryofoetopathie alcoolique, fait de faible poids à la naissance, malformations, déficience intellectuelle et de comportement instable. Bref, l’alcool ne prévoit rien de bon pour la santé et la guérison d’un dépendant passe nécessairement par la prise de conscience de son état. Une désintoxication est possible depuis maintenant une soixantaine d’années et le suivi alcoolique a considérablement progressé. Le sevrage dont le syndrome est fait de malaises généralisés, de tremblements, de sueurs caractéristiques, d’hallucinations pouvant aller jusqu’au délire aigu (Delirium Tremens) et à la déshydratation est devenu plus supportable grâce aux anxiolytiques et aux sédatifs comme les benzodiazépines. Une hospitalisation est préférable pour ceux qui n’arrivent plus à se défaire de l’alcool à domicile mais sont suffisamment motivés pendant environ trois semaines. Quand ce cap sera franchi seulement, il lui sera administré de la vitamine B1 et des médicaments qui l’aideront à maintenir son abstinence. Une psychothérapie sera de temps en temps utile si par malheur, il voudrait replonger.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I- GENERALITES SUR LES INTOXICATIONS
I-1 Définitions.
I-2 Les sources d’intoxication.
I-3 Les types d’intoxication.
I-3-1 Intoxication par inhalation
I-3-2 Intoxication par voies cutanée et muqueuse
I-3-3 Intoxication par ingestion
I-3-3-1 Intoxication par ingestion de produits chimiques,
industriels et médicaments
I-3-3-2 Intoxications Ethyliques Aigues.
I-3-3-3 Intoxications alimentaires.
I-3-3-4 Intoxication par les plantes .
II- LES PLANTES MEDICINALES.
II-1 historique.
II-2 Actualités sur les plantes médicinales dans le monde.
II-3 Les plantes médicinales a Madagascar
II-4 Place des plantes médicinales a Tuléar
DEUXIEME PARTIE
I-METHODOLOGIE .
I-1 Cadre de l’étude
I-2 Type de l’étude
I-3 Population d’étude.
I-3-1 Critères d’inclusion
I-3-2 Critères d’exclusion
I- 4 Collecte des données.
I-4-1 Sources des données.
I-4-2 Outils des collectes des données
I-5 Variables a étudier
I-5-1 Epidémiologiques
I-5-2 Les plantes ingérées
I-5-3 Signes cliniques
I-5-4 Devenir du malade
I-6 analyse des données
II- NOS OBSERVATIONS
TROISIEME PARTIE
I-NOS RESULTATS
II-COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
II-1 Etude épidémiologique
II-2 Les plantes retrouvées dans notre étude
II-3 Etude clinique
II-4 Evolution et devenir des malades.
II-5- prise en charge.
III- RECOMMANDATIONS ET SUGGESTIONS.
III-1 SDSAS
III-2 Au niveau de la Communauté : (Région- Commune – District).
III-3 Au niveau du Ministère de la Santé et du Planning Familial.
III-4 Au niveau du ministère de l’éducation nationale .
III-5 Ministère de la recherche scientifique
CONCLUSION.
BIBLIOBRAPHIE

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