Stratégie de lutte intégrée

La lutte intégrée consiste à utiliser les différentes méthodes de lutte en combinaison ou en succession, en adaptant la stratégie à chaque situation particulière. Le projet d’éradication des mouches tsé-tsé dans la zone des Niayes a adopté le principe de la lutte intégrée subdivisée en deux phases :  la suppression des glossines par la pose de pièges imprégnés d’insecticides et le traitement insecticide des animaux (lutte chimique)  l’éradication par lâcher de mâles stériles (lutte biologique) 

 Lutte chimique : réduction de la densité glossinienne 

 Dans le bloc 

 Mesure des DAP avant la lutte Dans le bloc 2, des sites ont été identifiés pour l’étude des DAP (Densités Apparentes des Populations). Il s’agit d’endroits où des prospections entomologiques ont montré la présence de populations de glossines. Ces sites sont : Pout, Sébikotane, Bargny et Diacksao Peul. Dans chaque site, des pièges géo-référencés ont été posés pour mesurer les DAP. Nous avons utilisé des pièges biconiques (figure 11). Ils sont posés de façon verticale à environ 20 à 30cm du sol. Des fiches de terrain ont été conçues. Chaque piège est identifié par un code et les coordonnées géographiques sont relevées. La végétation est décrite aux alentours de chaque piège. Le matériel utilisé pour la pose des pièges est constitué de :  pièges biconiques,  piquets en fer,  cages en fer,  cônes en fer,  moustiquaires,  marteaux pour enfoncer les piquets au sol,  étiquettes pour marquer le numéro du piège. Une fois les pièges posés, la lecture est faite 48 heures après. Par exemple, les pièges posés le lundi sont lus le mercredi et ceux du mardi sont lus le jeudi, en prenant soin de noter les dates et les heures de pose et de collecte pour chaque piège. Les différentes mouches capturées sont identifiées puis dénombrées. Nous avons ainsi posé 72 pièges géo référencés (figure 12). Ces pièges sont destinés au suivi entomologique (suivi sentinelle) qui précède la pose de pièges imprégnés. Pour le suivi de la suppression, ces pièges non imprégnés sont posés aux mêmes points pour mesurer les DAP. Figure 11: Pose de piège biconique géo référencés (cliché Abdou Gaye. MBAYE) Figure 12: Localisation des pièges sentinelles géo référencés dans le bloc 2 .

 Pose de pièges imprégnés

Nous avons posé 1222 pièges imprégnés géo référencés (figure 13) à raison de 90 pièges par km² de zone favorable pour le bloc 2. Il s’agit des pièges mono coniques (figure 14) imprégnés de deltaméthrine qui est un insecticide utilisé pour lutter contre les glossines. Ainsi, les mouches sont tuées une fois en contact avec les pièges. Le matériel utilisé pour la pose des pièges imprégnés est constitué de :  pièges mono coniques,  piquets en fer,  cônes en fer,  moustiquaires imprégnés,  marteaux pour enfoncer les piquets au sol,  étiquettes pour marquer le numéro du piège. Figure 13: Positions des pièges imprégnés dans le bloc II (vert) Figure 14: Piège mono conique imprégné (cliché Awa G. FALL) .

Mesure des densités apparentes après la lutte

Cette phase est prévue après la pose des pièges imprégnés. Il s’agit de poser des pièges non imprégnés pour mesurer les DAP. Au cours de notre étude, nous avons réalisé une série de mesure. Les pièges géo référencés au nombre de 72 sont posés et la lecture réalisée 48 heures après .

Dans le bloc 1

Données entomologiques antérieures : dans le bloc 1, le dispositif de suppression a été étendu à toute la zone de Kayar (250 km2 , dont 8,8 km2 de zones favorables). Environ 303 pièges imprégnés d’insecticides (figure 15) ont été posés en fin 2011. Le suivi des pièges sentinelles a montré une seule glossine capturée le 11 avril 2012 et depuis aucune glossine sauvage n’a été capturée. La pose de pièges imprégnés d’insecticides a réussi à réduire de façon considérable les densités des glossines dans la zone de Kayar. C’est ainsi que la phase de lutte biologique a été entreprise dans ce site, d’abords par des lâchers hebdomadaires de mâles stériles dans deux zones (favorable et défavorable), ensuite depuis le 11 mai 2012 par des lâchers toujours hebdomadaires, sur 10 points. Ces lâchers ont été effectués au sol. Figure 15: Localisation des pièges de lutte mis en place en 2011 à Kayar

Lutte biologique par lâcher de mâles stériles 

éradication des glossines dans le bloc .La première phase du projet de lutte contre les glossines et la trypanosomose par pose de pièges imprégnés d’insecticides a réussi à réduire de façon considérable les densités des glossines dans une partie de la zone cible (Kayar). Tous ces résultats ont motivé les acteurs du projet à mettre en place en 2012 une stratégie d’éradication des glossines par lâcher au sol d’abords, ensuite aérien depuis mars 2013.