Test de comportement de six variétés d’oignon (Allium cepa L.) en contre-saison

L’OIGNON (Allium cepa .L)

L’oignon (Allium cepa L) appartient à la famille des Liliaceae, à laquelle appartiennent également le poireau, l’ail et l’échalote. La caractéristique de cette famille est la présence d’un bulbe formé par le renflement plus ou moins important de la base des feuilles. Ce bulbe sert d’organe de réserve (UPMC, 2010). L’oignon est une espèce très cultivée dans le monde non seulement comme condiment mais aussi comme légume. Plante vivace car bulbeuse, le bulbe est de grosseur et de forme variable. La tige est courte (donc pas apparente) le plus souvent réduit à un plateau qui va porter un méristème. Les feuilles sont avec gaine et limbe qui sont alternes. Le bulbe est constitué par des feuilles réduites à leur gaine qui s’épaississent à leur base pour former un bulbe de forme variable (CDH, 1986). Lorsque le bulbe mûrit, le collet se ramollit et les feuilles encore vertes sont entraînées vers le sol par leur propre poids ; elles peuvent encore alimenter le bulbe jusqu’au moment où elles deviennent jaunes (UPMC, 2010). Le bulbe est mur et entre en dormance qui peut être plus ou moins longue suivant les variétés (meilleure période pour la conservation). Pendant la période de repos végétatif se prépare l’initiation à la floraison, replantée l’année suivante, le bulbe donne des rejets végétatifs ou tiges florales (CDH, 1986).

REPARTITION GEOGRAPHIQUES DES PRINCIPAUX ZONES DE PRODUCTION D’OIGNON

On trouve de vastes superficies de Allium cepa, soit de l’oignon soit des échalottes presque partout dans le monde, depuis la proximité du cercle polaire en Finlande jusqu’à l’Equateur en Indonésie (van der Meer & Devries, 1990).
D’après les statistiques de la F.A.O. en 1987, les pays en développement produisent 14,7 millions de tonnes avec en moyenne des rendements de 11,8 T/ha alors que les pays développés fournissent 10,6 millions de tonnes avec des rendements moyens de l’ordre de 20,5 T/ha. En 2009, plus de 75 millions de tonnes d’oignons étaient produits dans plus de 175 pays, dont 71,8 MT d’oignons séchés et 3,7 MT d’oignons frais, une catégorie qui regroupe aussi les échalotes dans les statistiques de la FAO. Au cours des dix dernières années, la production mondiale a augmenté de plus de 60%, faisant de l’oignon le produit horticole le plus important après la tomate.
la Chine domine la production mondiale avec 28% du total (21 Mt), suivi de l’Inde (16% avec 12 MT), des Etats-Unis (4% avec 3,3 MT), de la Turquie (2,6% avec 1,85 MT), de l’Egypte (2,5% avec 1,8 MT), du Pakistan (2,4% avec 1,7 MT) et de la Russie (1,6 MT).

CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT VEGETATIF

GERMINATION : La graine à tégument noir contient l’albumen. A la germination, la plante utilise les réserves de l’albumen. La radicule apparaît d’abord et croît très vite (figure ci-dessous: A et B). La croissance intercalaire du cotylédon forme une boucle ou crochet. L’étape suivante projette hors du sol le suçoir et l’albumen: le tégument tombe, la première feuille (C) se développe et les premières racines adventives apparaissent (CAMARA, 1997).
CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT VEGETATIF : Le cycle de développement de l’oignon comprend 3 phases:
1ère phase (C, D, E, F, G) : un développement végétatif avec à la clé une formation de bulbe. 2ème phase (H et I) : une période de repos commençant avec à la chute des feuilles et qui marque le début de la maturité des bulbes. Cette étape se poursuit par le dessèchement des dernières feuilles. A ce stade l’oignon peut être récolté comme légume, sinon les réserves bulbaires sont utilisées pour la poursuite du cycle (CAMARA, 1997). 3ème et dernière phase (J) correspond à la reproduction sexuée utilisant les réserves du bulbe.
Cette étape dépend fortement de la floraison, cette dernière est principalement induite par les basses températures pendant la croissance. La précocité ou non de la floraison est variable et dépend des cultivars (CAMARA, 1997). Toutefois l’apport de fertilisants peut influencer sur la floraison. AMANS et al. (1982) ont montré qu’au Nigéria, cette floraison pouvait être augmentée par les fertilisants azotés et phosphorés: avec 40 kg par hectare, la floraison précoce est de 44,3 % et de 36,4% avec 40 kg de P205 par hectare.

MALADIES-PARASITES, DESCRIPTION DE QUELQUES SYMPTOMES ET MOYENS DE LUTTES PROPOSES

La culture de l’oignon peut faire l’objet d’attaques causées par des o-agresseurs et/ou des bio stressants entrainant des dégâts plus ou moins importants. Pour ce faire, les symptômes de quelques attaques ainsi que des moyens de luttes plus ou moyens adéquates sont proposés. MALADIE DES RACINES ROSES ou Pyrenochaeta terrestris : Les symptômes se manifestent par une coloration rose des racines. C’est une maladie de plus en plus fréquente au Sénégal notamment dans le Gandiolais (CAMARA, 1997), souvent associée avec la fusariose (Fusarium sp). La lutte s’effectue en recourant à des rotations longues (RECA, 2014) de façon à ne pas revenir avec une culture de Liliaceae ou Gramineae avant 4 à 5 ans.
STEMPHYLIOSE ou Stemphylium botryosum : Les symptômes de la Stemphyliose portent sur l’apparition de taches jaunâtres de dimensions variables sur la tige florale et le dessèchement de la hampe florale. La Stemphyliose peut causer de graves pertes en deuxième année, lorsque l’humidité augmente à partir du mois de février. L’utilisation de fongicides comme l’iprodione, le mancozèbe, le manèbe permet de lutter contre cette maladie.
L’ALTERNARIOSE : Maladie du feuillage due à un champignon Alternaria porri qui ne voit pas à l’œil nu. Les symptômes sont observés sur feuilles et hampes florales où apparaissent des plages légèrement dépressives avec un fond généralement mauve entrainant un dessèchement des feuilles (RECA, 2014). L’alternariose est transmissible par les semences.
Les traitements sont basés sur l’utilisation de fongicides tels que le manèbe, le mancozèbe ou la rotation de culture.

PRINCIPAL RAVAGEUR DE L’OIGNON

THRIPS ou Thrips tabaci : Le thrips tabaci constitue en année chaude et sèche l’un des plus redoutables ennemis de l’oignon. Ses piqures occasionnent dessèchement des feuilles, dépérissement de la plante et baisse de rendement en affectant la croissance des bulbes (BAYER, 2014). Ce thrips s’avère le plus polyphage de sa famille. En effet, il se délecte de plus de cent cinquante espèces végétales dont le poireau, le chou ou la pomme de terre (RECA, 2014). BIOLOGIE DE L’ESPECE : Le thrips mesure de 0,8 à 1,2 mm de long. Larves et adultes ponctionnent le contenu des cellules sous-épidermiques. Le mâle, moins représenté dans les populations, est plus petit et change de couleur selon les saisons : gris l’été, brun foncé l’hiver (Brian & Nault, 2006). La reproduction des thrips est entièrement parthénogénétique (BAYER, 2014). Les femelles, qui vivent de 12 à 17 jours, déposent leurs œufs dans une obturation des feuilles L’œuf est inséré par la femelle dans les tissus végétaux à consistance molle; il fait une légère saillie visible à l’œil nu (BAYER, 2014). La femelle vit 12 à 17 jours et pond en moyenne une trentaine d’œufs, après une période d’alimentation de quelques jours (Brian & Nault, 2006). La vie aérienne de la larve dure 10 à 14 jours, au terme desquels elle se laisse tomber au sol et s’y enfonce, à quelques cm de profondeur. Elle passera les stades de pré-nymphe (2 jours) et de nymphe (4 à 7 jours) sans se nourrir (Brian & Nault, 2006).
SYSTEMATIQUE DE L’ESPECE : Classification :Règne Animalia; Embranchement Arthropoda; Classe Insecta; Super-ordre Endopterygota; Ordre Thysanoptera; Famille Thripidae; Genre Thrips. DEGATS : Une attaque sur jeunes plants peut conduire à la destruction totale de la culture ou au mieux, à une sérieuse baisse de rendement : le grossissement des bulbes étant dès lors impacté. Sans oublier qu’en cas de pluie, les blessures occasionnées par les thrips favorisent l’installation de maladies foliaires (BAYER, 2014). Les symptômes sont des lésions argentées surtout à la face interne des feuilles. Les thrips ralentissent la croissance de la plante (RECA, 2014).
METHODE DE LUTTE : Détection difficile car les thrips vivent cachés, alors la stratégie de lutte est une lutte préventive (RECA, 2014). Éliminer les mauvaises herbes, pratiquer la rotation des cultures en plein air, mise en place de pièges englués jaunes ou bleus etc. (RECA, 2014). Lutte chimique : Attention à l’apparition de résistances! L’utilisation d’insecticides notamment l’acéphate, le diméthoate (Fiche Technique du CDH) permet de lutter contre les thrips. Ces produits doivent être alternés. Le traitement contre les thrips se fait généralement sur 1-2 traitement en pépinière. En plein champ, 6 traitements contre les thrips peuvent être nécessaires, dès l’apparition des premiers symptômes (CDH).
Lutte biologique : Selon une firme Allemande spécialiste des pesticides, on peut utiliser des Acariens prédateurs (Amblyseius cucumeris, Amblyseius barkei,…) Hémiptères prédateurs (Orius indisiosus, une punaise et Anthocoris sp.)

Table des matières

INTRODUCTION 
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPIQUE
I. L’OIGNON (Allium cepa .L)
I.1.GENERALITES
I.2.ORIGINE ET ADAPTATION
I.3. REPARTITION GEOGRAPHIQUES DES PRINCIPAUX ZONES DE PRODUCTION D’OIGNON
I.4.EXIGENCES CLIMATIQUES, EDAPHIQUES, ET ECOLOGIQUES
I.5.COMPOSITION CHIMIQUE ET VALEUR NUTRITIONNELLLE
I.6.CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT VEGETATIF
I.6.A. GERMINATION
I.6.B. CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT VEGETATIF
I.7.CHOIX VARIETAL
I.8.MALADIES-PARASITES, DESCRIPTION DE QUELQUES SYMPTOMES ET
MOYENS DE LUTTES PROPOSES
I.8.a. MALADIE DES RACINES ROSES ou Pyrenochaeta terrestris
I.8.b. STEMPHYLIOSE ou Stemphylium botryosum
I.8.c. L’ALTERNARIOSE
I.9. PRINCIPAL RAVAGEUR DE L’OIGNON
I.9.1. THRIPS ou Thrips tabaci
I.9.1.1. BIOLOGIE DE L’ESPECE
I.9.1.2. SYSTEMATIQUE DE L’ESPECE
I.9.1.3. DEGATS
I.9.1.4. METHODE DE LUTTE
I.10. RECOLTE ET CONSERVATION
I.11. IMPORTANCE ECONOMIQUE ET COMMERCIALISATION
CHAPITRE II: METHODOLOGIE DE RECHERCHES
II.1.DESCRIPTION DU SITE D’EXPERIMENTATION 
II.2. MATERIELS ET METHODES
II.2.1. MATERIEL VEGETAL
II.3. DISPOSITIF ET METHODE D’EXPERIMENTATION
II.3.1. DESCRIPTION DU DISPOSITIF EXPERIMENTAL
II.4. LA PHYTOTECHNIE 
II.4.1. AMENAGEMENT DE LA PEPINIERE
II.4.2. PREPARATION DU SOL
II.4.3. LE SEMIS
II.4.4. ENTRETIEN DE LA PEPINIERE
II.4.5. LA PARCELLE DE PRODUCTION
II.4.5.A. PREPARATION DU TERRAIN
II.4.5.B. METHODE DE TRANSPLANTATION ET DE REPIQUAGE
II.4.5.C. ENTRETIEN ET DEFENSES DES CULTURES
II.4.5.D. FERTLISATION
II.5. DETERMINATION DES VARIABLES MESURES ET OBSERVATION
II.5.1. TAUX DE MORTALITE APRES REPIQUAGE
II.5.2. CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT VEGETATIF
II.5.3. LA VIGUEUR
II.5.4. NOMBRE DE FEUILLES PAR PLANTS
II.5.5. TAUX DE FLORAISON EN PREMIERE ANNEE
II.5.6. CYCLE DE LA CULTURE
II.5.7. RENDEMENT A L’HECTARE
II.5.8. LES COMPOSANTES DU RENDEMENT
II.5.9.CALIBRE DU BULBE
II.5.10. ANALYSE STATISTIQUE
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III. RESULTATS
III.1. TAUX DE MORTALITE APRES REPIQUAGE
III.2. CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT
III.3. TAUX DE FLORAISON EN PREMIERE ANNEE
III.4. CYCLE DE LA CULTURE
III.6. COMPOSANTES DU RENDEMENT
III.7. CALIBRE DES BULBES
IV. DISCUSSION
Bibliographie

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