Traitement laparoscopique du mégauretère de l’adulte

Le mégauretère primitif (MUP) est une dilatation congénitale de l’uretère siégeant en amont d’un obstacle situé au niveau de sa partie terminale. Cet obstacle est matérialisé par une terminaison filiforme de l’extrémité urétérale dite « en queue de radis ». Elle est macroscopiquement normale sans sténose de la lumière urétérale. Il s’agit d’un segment adynamique ou il existe un défaut de péristaltisme, réalisant un obstacle fonctionnel à l’écoulement des urines (1).

L’étude histologique de cette radicelle montre des anomalies de la paroi urétérale à type de fibrose et d’hypoplasie musculaire. L’innervation est habituellement normale. L’uretère dilaté en amont de cette radicelle conserve souvent un péristaltisme normal.

L’incidence du mégauretère primitif (MUP) est de 0.6 pour 1000 avec une prédominance masculine (2 ,3).

Son diagnostic repose sur l’imagerie médicale qui permet aussi de le stadifier. Actuellement, son diagnostic est devenu majoritairement en anténatal grâce au progrès de l’échographie anténatale, ce qui permet de réduire le taux de sa découverte à l’âge adulte. Dans la majorité des cas, il va régresser spontanément pendant les deux premières années de la vie par maturation de la jonction urétéro-vésicale, mais il existe des cas où il reste asymptomatique et se révèle à l’âge adulte notamment aux stades de complications(4). Le traitement du mégauretère primitif obstructif de l’adulte est chirurgical ; il a pendant longtemps consisté en une résection à ciel ouvert de la partie pathologique de l’uretère et une réimplantation urétéro-vésicale dont il existe plusieurs techniques(5). Cependant, la prise en charge du MUP de l’adulte a beaucoup évolué durant cette dernière décennie avec l’avènement de nouvelles techniques thérapeutiques notamment l’endoscopie , la laparoscopie, et plus récemment la laparoscopie robotique.

MEGAURETERE :
Le terme de mégauretère (ou anciennement mégalo-uretère) est un terme peu spécifique qui signifie l’existence d’un uretère élargi plus au moins associé à une dilatation pyélo-calicielle susjacente. Le terme de dolicho-mégauretère met en avant le caractère sinueux de l’uretère dilaté. En pratique une dilatation de l’uretère supérieure à 7 mm est nécessaire pour parler du mégauretère. La présence d’une dilatation urétérale ou de l’ensemble de la voie excrétrice supérieure peut être le reflet de perturbations multiples pouvant intéresser la quantité des urines produite, la paroi du système collecteur ,la jonction urétéro-vésicale, le fonctionnement vésical, la région cervicale et la filière urétrale. De ce fait, le mégauretère a toujours posé un problème de définition parce qu’il était utilisé sans distinction pendant une longue durée pour désigner tout uretère dilaté. Ainsi, le terme du mégauretère regroupe un ensemble de pathologies distinctes et de ce fait ne devrait pas être utilisé seul. En effet, on peut distinguer deux types de mégauretère, primitif et secondaire et à chaque situation, on peut ajouter le caractère obstructif ou non et refluant ou non.

Mégauretère primitif  :
En 1970, WILLIAMS et TANAGHO élaborent une définition plus précise. Ils définissent le mégauretère primitif comme une dilatation congénitale de l’uretère qui siège en amont d’un segment terminal obstructif macroscopiquement normal et comportant une lumière non sténosée. Le mégauretère primitif s’abouche dans une vessie normale avec un orifice urétéral en position eutopique et en absence de toute obstruction cervico-urétrale.

Mégauretère primitif obstructif  :
Le terme du mégauretère obstructif a été longtemps utilisé pour décrire tout mégauretère primitif avec pour corollaire la dilatation d’amont de la voie excrétrice supérieure. Une meilleure connaissance de l’histoire naturelle du mégauretère a conduit à modifier l’usage du terme obstructif et à le réserver à des cas précis comme le propose KOFF en 1987 ; s’appliquant à une anomalie d’écoulement des urines telle que le mégauretère, le terme obstructif désigne une situation particulière ou toute restriction du flux urinaire non traitée provoquera une détérioration du parenchyme et de la fonction rénale. Le mégauretère primitif obstructif est caractérisé par une obstruction fonctionnelle de l’uretère juxta vésical (12-13). Il faut préciser l’existence ou non d’un reflux vésico-rénal qui peut être associé au caractère obstructif même si cette association est rare (6).

Mégauretère refluant :
On retient comme mégauretère refluant, la dilatation urétérale majeure, permanente et visible sur l’UIV, associée à un reflux sans obstacle vésical à la cystographie .Il est logique d’admettre que le reflux agit dés la période intra –utérine et qui peut interférer avec le développement normal de l’uretère, ce qui peut expliquer sa révélation à un âge précoce (23% des mégauretères diagnostiqués à la naissance).

Mégauretère non obstructif et non refluant :
C’est une catégorie ambiguë qui n’est pas toujours admise .On peut rencontrer des dilatations importantes sans reflux ni obstruction et qui sont expliquées par une dilatation idiopathique et congénitale. Il faut signaler que la plupart des mégauretères détectés chez les nouveaux-nés appartiennent à cette catégorie.

Mégauretère secondaire :
C’est une dilatation urétérale développée en amont d’un obstacle vésical ou urétral, anatomique ou fonctionnel mais connu, précis, correspondant à une maladie ou à une malformation bien définie et siégeant sur l’urètre (polype, diverticule, rétrécissement), sur le col vésical, sur le détrusor (vessie neurologique, diverticule) ou sur l’uretère lui-même (urétérocèle, abouchement ectopique).

Table des matières

INTRODUCTION
PATIENTS & MÉTHODES
I. Echantillon
1. Critères d’inclusion
2. Critère d’exclusion
3. Nature et mode de recueil des données
4. Analyse statistique
5. Considérations éthiques
II. Méthode et technique opératoire
1. Préparation du malade
2. Installation de l’opéré et champs opératoire
3. Mise en place d’une sonde JJ
4. Création du pneumopéritoine
5. Disposition des trocarts
6. Etapes opératoires
7. suites opératoires
RÉSULTATS
I. Caractéristiques épidemiologiques
1. Répartition selon l’âge de découverte
2. Répartition selon le sexe
3. Répartition selon la localisation
II. Caractéristiques cliniques
1. Mode de découverte
2. Examen clinique
III. Caractéristiques paracliniques
1. Biologie
2. Imagerie
IV. Prise en charge thérapeutique
1. Antibiothérapie
2. Traitement chirurgical
3. Evolution
V. Observations
DISCUSSION
I. Rappels
1. DEFINITIONS
2. HISTORIQUE
3. EMBRYOLOGIE
4. ANATOMIE DEL’URETERE
5. Histologie
6. Classifications
7. Physiologie et physiopathologie
8. Histoire naturelle du mégauretère
II. Aspects épidémiologiques
1. Fréquence
2. Répartition selon l’âge de découverte
3. Répartition selon le sexe
4. Localisation du mégauretère
III. Etude clinique
1. Circonstances de découverte
2. Examen clinique
IV. Etude paraclinique
1. Biologie
2. Imagerie
V. Diagnostic
VI.Antibiothérapie
1. Objectifs
2. Type de l’antibiothérapie
3. Durée de l’antibiothérapie
4. Indications de l’antibiothérapie
VII. Techniques opératoires à ciel ouvert
1. Objectifs
2. Principes
3. Voies d’abord
4. Téchniques chirurgicales
VIII. Traitement laparoscopique du mégauretère
1. Préparation du malade
2. Traitement laparoscopique
IX. Discussion des résultats thérapeutiques
1. Temps opératoire
2. Complications per opératoires
3. Suites post opératoires
4. Suivi à court et à long terme
5. Traitementlaparoscopique du mégauretère par laparoscopie robotisée
CONCLUSION

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