Travailler et accueillir son enfant en crèche

Nous avions plusieurs sujets qui nous tenaient à cœur et afin de faire un choix convenant à toutes les deux, nous sommes allées consulter des ouvrages à la médiathèque. Notre choix s’est finalement porté sur la thématique suivante « Travailler et accueillir son enfant en crèche ». Nous trouvions intéressant de nous pencher sur cette thématique de par les divers enjeux et différents acteurs qui doivent être pris en considération,à savoir : l’éducatrice/mère (EDE/mère) , l’enfant de celle-ci, les collègues et le groupe d’enfants. Dans ce travail de mémoire, le terme « EDE » désigne autant bien l’éducatrice de l’enfance, l’ASE ou l’auxiliaire.

Le mot EDE/mère regroupe le côté professionnel ainsi que le côté personnel. Pour les autres acteurs de cette thématique, nous les nommerons « les responsables »,« les collègues », « le groupe d’enfants » et « l’enfant de l’EDE/mère ». Ce sujet nous a également interpellées de par le fait que dans notre future pratique professionnelle nous serons peut-être amenées à vivre cette situation. D’une manière soit directe, s’il nous arrive d’accueillir notre propre enfant, ou de manière indirecte, si nous travaillons par la suite avec une collègue vivant cette situation.

Chuard Malorie : Durant ma première année de formation d’EDE , ma collègue désirait accueillir son enfant au sein de la structure, mais la direction a refusé. Cette situation m’a interpellée car j’ai trouvé cette décision injuste. Par la suite, j’ai compris qu’il y a de multiples enjeux à prendre en considération dans ce contexte-là. De ce fait, mon avis a changé et je ne suis pas restée campée sur mes opinions.

Chappot Amélie : J’ai vécu une situation similaire à cette thématique. Ayant une mère institutrice en primaire, j’ai fréquenté sa classe. Elle remplaçait mon institutrice en cas de maladie ou d’absence. J’en garde des souvenirs assez nuancés, je ne saurais dire si cela m’a apporté davantage d’éléments positifs ou négatifs. Je suis, de ce fait, sensibilisée à ce sujet et m’intéresse également à savoir si je serai capable, en tant qu’EDE, d’accueillir mon propre enfant au sein de la structure dans laquelle je travaillerai.

Il y a différents facteurs à prendre en considération lorsque nous accueillons notre enfant ou l’enfant de notre collègue. Nous avons retenu plusieurs concepts qui nous paraissaient pertinents et en adéquation avec la thématique.

Le développement de l’enfant de zéro à quatre ans 

Nous développons ce point afin de mieux comprendre ce qui se passe chez l’enfant pendant la période de zéro à quatre ans. Cette période est très importante pour lui, il acquiert énormément de compétences. Du point de vue psychomoteur, l’enfant de zéro à douze mois passe de la position couchée à la posture assise, ensuite viennent les positions à genoux et accroupie,la position debout et enfin la marche. A partir du moment où l’enfant se déplace seul, il diversifie ses formes de locomotion. Il court, gambade, grimpe, saute. Dès trois ans, l’enfant développe davantage sa motricité fine (en manipulant des objets, en effectuant du découpage, etc.) .

Au niveau du langage, l’enfant, durant ses douze premiers mois, gazouille, babille puis produit des sons. Ce n’est qu’à partir d’une année qu’il est en mesure de formuler des mots. Après 20 mois, l’enfant arrive à juxtaposer deux mots. A partir de 30-36 mois, l’enfant est normalement capable de raconter une histoire ou un évènement.

Selon Piaget, le développement cognitif de l’enfant est représenté par la période sensorimotrice (de zéro à deux ans) et par la période préopératoire (de deux à sept ans). La période sensorimotrice se caractérise par le fait que les bébés comprennent le monde principalement grâce à leurs sens et à leurs actions motrices. Ils ne sont pas encore capables de représentation mentale, c’est-à-dire qu’ils n’arrivent pas à s’imaginer des personnes ou des choses qui les entourent.

La période préopératoire débute avec l’acquisition de la fonction symbolique. Cette période renvoie au fait que l’enfant ne peut réellement raisonner sans agir. En effet, il éprouve de la difficulté à exécuter des opérations, comme additionner ou soustraire des éléments d’une série d’objets.

Face à tous ces multiples changements nous avons fait le choix de nous pencher sur trois points se rattachant à notre thématique. Nous avons ainsi retenu le développement affectif, le développement social et le concept de soi.

Le développement affectif :
Pour Wallon, l’origine de la vie affective de l’individu est physiologique. Le nourrisson présente des réactions de trois types : d’origine intéroceptive (fonction de nutrition), d’origine proprioceptive (sensations liées à l’équilibre, aux attitudes et aux mouvements) et d’origine extéroceptive (stimulants au niveau des tendons, articulations et muscles). Vers deux-trois ans, l’enfant peut s’attacher à une figure secondaire uniquement s’il s’agit de quelqu’un qui lui est familier et qu’il a connu en présence de sa mère.

Le développement affectif désigne la capacité de l’enfant à manifester plusieurs émotions allant de la tristesse à la joie, en passant par la colère et d’apprendre à les maîtriser. Au fil du temps, il bâtit son estime de lui et fait preuve de qualités plus profondes, comme la sympathie, la compassion, la résilience, l’affirmation de soi, l’empathie et la capacité à affronter la vie.

Le lien d’attachement que les parents développent avec leur enfant influe considérablement sur certains aspects de la personnalité de leur enfant ainsi que sur ses relations sociales, et plus particulièrement sur le lien qui l’unira un jour à ses propres enfants.Un attachement « sécurisé » envers le parent (père ou mère) dépendrait de la qualité des échanges que l’enfant a eu avec ce parent durant les premiers mois de sa vie.

Nous avons trouvé intéressant les théories de Mary Ainsworth. Pour elle, l’attachement est un type particulier de lien affectif où le sentiment de sécurité de l’individu est lié à sa relation avec l’autre. Mary Ainsworth distingue quatre types d’attachements entre la mère et son enfant, soit : L’attachement sécurisant : L’enfant recherche la présence de la figure maternelle, celle-ci le rassure lorsqu’il se sent angoissé. Cette présence l’apaise et de cette façon il acquiert une base de sécurité qui est indispensable à son bon développement. L’attachement insécurisant de type fuyant : L’enfant évite la figure d’attachement et ne semble pas avoir développé avec celle-ci une base davantage rassurante qu’avec une autre personne. L’attachement insécurisant de type ambivalent : L’enfant est anxieux lorsqu’il n’est pas en présence de la figure d’attachement et part très peu en exploration. Lors du retour de celle-ci, il n’en retrouve guère une sécurité réconfortante malgré les nombreux efforts mis en place pour le mettre en confiance. L’attachement insécurisant de type désorganisé : L’enfant avance dans un comportement ambivalent qui mêle crainte et confusion. Il peut lui arriver de se diriger vers la figure d’attachement tout en ne fixant pas son attention sur elle.

Le développement social :
L’EDE/mère connait davantage son enfant que quiconque. Elle sera à même de répondre plus rapidement à ses besoins qu’une collègue. Est-ce que l’enfant de l’EDE/mère aura davantage de facilité à s’intégrer en présence de sa maman ? Pour Freud et Erikson, les réactions des parents (ou la figure d’attachement) au comportement du nourrisson jouent un rôle crucial dans le développement social et la personnalité.

Selon Erikson, l’enfant de zéro à quatre ans doit passer par trois stades. Le premier (de zéro à un an) est le stade confiance/méfiance, dont la force adaptative est l’espoir. Durant cette période, l’enfant a besoin d’un entourage sécurisant et prévisible, afin d’avoir les ressources nécessaires pour appréhender et s’intéresser au monde qui l’entoure. Si l’enfant est en confiance, il aura les bases nécessaires pour s’ouvrir aux autres. Si au contraire, l’enfant est méfiant, il en éprouvera de l’insécurité. On peut imaginer que l’enfant qui fréquente la nurserie peut passer ce stade en ayant confiance pour autant que le personnel éducatif le sécurise. Le second stade (de deux à trois ans) est, selon Erikson, le stade autonomie/honte et doute dont la force adaptative est la volonté. Durant cette période, l’enfant est déterminé à expérimenter ce qui l’entoure, cependant il doit faire l’expérience de la honte et du doute.Il développe un sentiment de puissance, il devient autonome, il apprend à dire non. Le troisième stade (de trois à six ans), toujours selon Erikson, est le stade initiative/culpabilité et le but en est la force adaptative. L’enfant va se fixer un but, avec la volonté de l’atteindre, il ressentira du courage d’aller jusqu’au bout, sans se laisser freiner par les peurs d’une éventuelle punition.

Table des matières

1. Introduction
1.1. Cadre de recherche
1.1.1. Illustration
1.1.2. Thématique traitée
1.1.3. Intérêts présentés par la recherche
1.2. Problématique
1.2.1.Question de départ
1.2.2.Précisions, limites posées à la recherche
1.2.3.Objectifs de la recherche
1.3. Cadre théorique
1.3.1. Le développement de l’enfant de zéro à quatre ans
1.3.2. La séparation
1.3.3. Les rôles et fonctions d’une EDE
1.3.4. Le professionnalisme
1.3.5. Le travail d’équipe
1.3.6. La parentalité
1.4. Cadre d’analyse
1.4.1.Terrain de recherche et échantillon retenu
1.4.2.Méthodes de recherche
1.4.3.Méthodes de recueil des données et résultats de l’enquête effectuée
2. Le développement
2.1. Introduction et annonce des grandes parties du développement
2.2. Présentation des données
2.2.1. Présentation détaillée des données recueillies sur le terrain
A) Première partie présentée par Chuard Malorie
B) Deuxième partie présentée par Chappot Amélie
2.2.2.Description et énumération des données selon les mots-clés retenus
C) Troisième partie présentée en commun
3. Conclusion

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