Un nouveau statut pour les enseignants du secondaire

Le RÉFÉRENTIEL DU MÉTIER D’ENSEIGNANT, comme outil de formation continue tout au long de la vie

Une bombe démographique touchera l’école et le lycée en 2014

La démographie n’aime pas la refondation. Pour le nouveau ministre ce n’est pas une bonne nouvelle. Selon la DEPP (division des études du ministère), les rentrées 2014 et 2015 verront une forte croissance des effectifs élèves aussi bien à l’école que dans le secondaire. En 2014, pas moins de 63 000 nouveaux élèves entreront dans les écoles et établissements. A la rentrée 2015, ce sera 53 000 jeunes supplémentaires. La vague 2000 va atteindre le collège et dépasser les effets positifs de la baisse du redoublement. Un nombre de postes important devra être consacré aux ouvertures de classe aux dépens des réformes en cours. Au primaire on attend 35 600 élèves supplémentaires à la rentrée 2014 et 23 400 en 2015. L’école maternelle devrait connaitre une légère hausse (+ 3000) en 2014 du fait de l’arrivée d’enfants de moins de 3 ans. Elle compense la baisse dans les autres classes. En 2015 l’école maternelle atteindra la stabilité de ses effectifs. A l’école élémentaire, les générations 2008 et 2009 arrivent. Elles comptent 35 400 en 2014 et 25 300 en 2015 naissances de plus que les générations 2003-2004. L’école élémentaire aura donc 32 200 élèves supplémentaires en 2014 et 22 600 en 2015.

Dans le second degré, on comptera 27 500 élèves supplémentaires à la rentrée 2014 et 29 500 en 2015. La vague démographique de l’an 2000 touche le lycée où les effectifs vont augmenter de 24 000 élèves en 2014 et de 49 000 en 2015. Le collège à la rentrée 2015 perdrait 20 000 jeunes. La baisse des redoublements contribue nettement à la baisse des effectifs en collège. Une véritable vague va gagner la seconde en 2015 avec 19 000 nouveaux lycéens contre 7400 en 2014. L’enseignement professionnel devrait rester stable en 2014 et connaitre une hausse en 2015 (+ 10 000).La croissance démographique va fortement perturber les prévisions de postes ministérielles. Au primaire ce sont au moins 1600 postes qui seront absorbés par les seules ouvertures de classe à la rentrée 2014 et 1800 en 2015. Du coup la mise en place des maitres supplémentaires (plus de maitres que de classes) sera retardée. Dans le second degré la croissance démographique représente environ 1000 postes en 2014 et autant en 2015. Cela correspond au nombre de postes créés par des contingents d’heures supplémentaires prévus par le ministère. Là aussi, en ligne de mire, c’est la crédibilité de la refondation qui est touchée.

Un nouveau statut pour les enseignants du secondaire

Le Comité technique ministériel (CTM) a adopté le 27 mars le projet de décret réformant le statut des enseignants du secondaire. Le texte entrera en vigueur à la rentrée 2015. Les décrets de 1950, qui ont fondé les corps enseignants pendant un demi siècle ont vécu. Le nouveau décret garde les temps de service des enseignants tout en reconnaissant les différentes facettes du travail enseignant. Il simplifie le calcul des obligations de service posant que chaque heure devant élèves représente une heure. Il accorde des pondérations pour les établissements prioritaires Rep+ (1,1 h pour chaque heure) qui devraient être appliquées dès la rentrée 2014. Des pondérations sont également prévues pour les classes de Bts et le cycle terminal du lycée. Des indemnités pourront être accordées pour des activités particulières. En échange les décharges traditionnelles des décrets 1950 sont supprimées.(…) Les actuelles obligations hebdomadaires d’enseignement sont consolidées, tout en reconnaissant que le métier « réel » ne se limite pas aux seules heures de cours. L’amélioration des compléments de service, la prise en compte de la spécificité du travail dans l’éducation prioritaire et la reconnaissance des professeurs documentalistes constituent également des avancées ».

Extrait de la publication mensuelle du « Café pédagogique », mai 2014

Collège : A quoi sert le brevet ?

Quel est ce diplôme où les inégalités sociales sont particulièrement fortes ? Où l’évaluation ménage des logiques radicalement opposées sans que cela soit clairement géré ? Où la moitié des élèves peuvent être déclarés très faibles sans que cela influe sur leur résultat final ? C’est le diplôme national du brevet. Les derniers résultats, publiés par la Depp, sonnent le glas d’un examen qui n’a que trop duré. A première vue le brevet c’est le lieu de la réussite.  » En 2013, 85 % des candidats au diplôme national du brevet (DNB) ont réussi l’examen. Les meilleurs résultats sont obtenus par les candidats de la série générale. Ils sont 86 % à obtenir leur diplôme contre 75 % dans la série professionnelle », affirme l’étude de la Depp, la division des études du ministère. Cette première singularité signe déjà les inégalités sociales dans cet examen puisque l’on compte 55% d’enfants de milieu populaire en série professionnelle contre 33% dans la série générale. Car une des caractéristiques du brevet c’est bien les inégalités sociales. « La quasi-totalité des enfants issus d’un milieu très favorisé obtient le brevet (95,6 %) »,écrit la Depp. « En revanche, le taux de réussite est inférieur de 20 points parmi les candidats issus de milieu défavorisé. La proportion de candidats obtenant une mention « Très bien » ou « Bien » varie également fortement selon l’origine sociale des candidats : un candidat sur deux issu d’un milieu très favorisé obtient l’une ou l’autre de ces deux mentions. C’est le cas d’un candidat sur quatre pour ceux d’origine sociale moyenne et d’un candidat sur sept pour ceux issus d’un milieu défavorisé ».

Mais la vraie signature du brevet c’est l’absurdité de ses modes d’évaluation. Pour obtenir le brevet il faut à la fois valider le socle commun et obtenir une moyenne générale de 10 à des épreuves en contrôle continu et en évaluation finale. Selon la Depp, 91% des élèves valident le socle. La Depp s’est bien gardée d’aller voir dans quelles conditions cette évaluation se fait. A cette évaluation par les compétences, le ministère a ajouté une évaluation traditionnelle elle-même composée d’une épreuve finale et d’un contrôle continu. Cerise sur le gateau, il n’y a pas d’accord entre ces deux évaluations. La moitié des candidats ont des résultats inférieurs à la moyenne en français et en maths à l’évaluation finale. En série professionnelle, 73 % des candidats ont une note inférieure à 10/20 en mathématiques, alors qu’ils sont 49 % dans la série générale. En français, l’écart est moins marqué : 41 % des candidats de la série professionnelle et 39 % des candidats de la série générale ont une note inférieure à 10/20. Comme le note la Depp,  » 43 % des élèves reçus à l’examen, qui ont donc validé le socle, ont moins de 10/20 à l’épreuve de mathématiques (7 % obtiennent même moins de 5/20). De même, 31 % des élèves admis obtiennent moins de 10/20 à l’épreuve de français ».

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