Un produit hautement qualitatif

UN PRODUIT HAUTEMENT QUALITATIF

Selon la norme ISO 9000 la qualité doit être appréhendée comme « l’ensemble des propriétés et caractéristiques d’un service ou d’un produit qui lui confère l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites »600. Cette conception généraliste sřadapte particulièrement bien à notre aliment dans la mesure où elle se fonde sur lřattente diverse des mangeurs601, et où cette qualité y est caractérisée par sa multiplicité602. Car il nřexiste pas une qualité mais un ensemble de qualités603, le Professeur Daniel MAINGUY dans le cadre de sa mission « sur la qualité dans le domaine agroalimentaire »604, les ayant dřailleurs formulées au travers des célèbres « 4 S »605. « S » de Santé606 et de Sécurité607 qui ne sont autres que la 600 Selon la norme AFNOR X 50-120, cette qualité est lřaptitude du produit « à satisfaire les besoins exprimés ou implicites des utilisateurs ». 601 Diverse ? Oui car cette qualité est perçue différemment suivant la culture alimentaire des mangeurs (même sřil faut se garder de faire une simplification abusive). En effet la conception anglo-saxonne de la qualité se base essentiellement sur la standardisation des produits, cette conformité à un processus industriel rendant dès lors le recours à lřintervention publique dřautant moins nécessaire que la qualité est réduite à certains aspects techniques et quřelle est garantie par des procédures mettant en jeu la réputation des entreprises. A lřinverse les sociétés latines sont attentives aux composantes organoleptiques, aux liens avec le terroir, au patrimoine culturel. Et au sein dřune même société, quřelle soit latine ou anglo-saxonne, la qualité peut prendre logiquement des dimensions différentes en fonction des personnes, des budgets ou bien des modes de vie. 602 Finalement deux éléments qui semblent en totale harmonie avec la conception de la qualité de Bertil SYLVANDER pour qui cette qualité serait soit définie par un consensus social exprimé ou non dans des normes, soit par le client ayant toujours raison. – SYLVANDER B., Origine géographique et qualité des produits : approche économique, RDR, novembre 1995, Actes du colloque sur le thème Indications géographiques et produits alimentaires, Nantes, 22 et 23 juin 1995, p. 466 603 V. pour une contribution sur lřétude de la qualité des aliments : NGO M.A, Approche juridique de la qualité et de la sécurité dans le domaine agro-alimentaire, Thèse (Droit) Nice-Sophia Antipolis, 2003 AUDRY-WEIERMANN M., La contribution des entreprises à la qualité des aliments, Thèse (Droit) Aix-Marseille III, 2007 604 MAINGUY D., La qualité dans le domaine agro-alimentaire, Rapport de mission, 1990 605 ▪ 4 S auxquels Pierre CREYSSEL a ajouté les 2 « R » de régularité et de rêve. – CREYSSEL P., La certification des systèmes d’assurance qualité dans le secteur agroalimentaire, Rapport de mission, 1989 ▪ Gilbert LOUIS apporte la précision suivant laquelle la qualité doit sřentendre dřune part de « critères implicites de santé, de sécurité sanitaire, de commodité d’usage et de loyauté des transactions. Ces critères sont considérés comme un dû par le consommateur et sont, généralement, encadrés par des réglementations nationales, européennes, voire internationales » et dřautre part de « critères explicites portant sur la satisfaction ou le service apporté par le produit. Le respect de ces critères relève de la volonté des professionnels et ne rentre pas, ou rarement, dans le cadre d’une réglementation ». Conseil Economique et Social, Avis (14 mars 2001) et Rapport (LOUIS G.), Les signes officiels d’identification de la qualité et de l’origine de produits agricoles et alimentaires, Edition des Journaux Officiels, p.3 [En ligne] Disponible sur : ‹http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/014000151/0000.pdf› ▪ Jacques HUBERT estime pour sa part que la qualité tient en « 6P » : « le Produit ; le Professionnel parce que derrière le produit il y a un ou plusieurs professionnels quřil est important dřidentifier ; le Pays cřest-à-dire lřorigine qui permet de savoir dřoù vient le produit ; le Paysage cřest-à-dire lřintervention dans la formation du produit, de prestation prenant en compte lřenvironnement et le paysage : le Paysan cřest-à-dire lřHomme ; le Prix ». – Conseil Economique et Social, Avis (14 mars 2001) et Rapport (LOUIS G.), Les signes officiels d’identification de la qualité et de l’origine de produits agricoles et alimentaires, op. cit., p. 62 606 Santé : « L’aliment doit être porteur en particulier de tous les facteurs positifs, essentiellement nutritionnels, permettant d’assurer la couverture des besoins reconnues et susceptibles d’apporter ce qu’il est convenu d’appeler la bonne santé et la longévité qui lui est généralement liée ». – MAINGUY D., La qualité dans le domaine agro-alimentaire, op. cit. et des grands vins, du bien vivre611 et du bien manger612, est une constante désirée par tous mangeurs. Tellement désirée dřailleurs quřaprès avoir explicité les éléments pouvant entrer en considération dans une telle conception (A), nous pourrons être à mêmes de constater que des denrées peuvent faire lřobjet de signe visant à indiquer aux mangeurs que leurs conditions de production sont telles que leur patabilité est favorisée (B).

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