UNE POPULATION DYNAMIQUE ET APPAUVRIE CONTRIBUANT A LA BIDONVILLISATION DE LA VILLE

Comme les autres villes moyennes malgaches, le centre urbain de Manakara présentent des structures démographiques particulières lesquelles diffèrent à la fois de celles des grandes villes comme Tananarive et celles des petites villes ou des campagnes 2.2.1. Une population sans cesse croissante renforçant la bidonvilisation de la ville Sous l’impulsion de l’essor économique, Manakara a enregistré une croissance rapide de sa population à partir des années 50. En effet, la population de la ville a presque doublé en 40 ans en passant de 20 000 habitants en 1975 à environ 42 790 habitants en 2014. Le taux d’accroissement le plus élevé enregistré dans la ville est de 6.22% de 1950 à 1963. A partir de 1970 le rythme de la croissance démographique de la ville tend à se ralentir, passant à 3,3%. Ce taux d’accroissement démographique a progressivement régressé au début des années 80, pour une moyenne de 1,22% jusqu’en 1993. Au fait, le chômage induit par le déclin des activités inhérentes à l’exportation du café, consécutif à la chute brutale du cours mondial du café, a conduit à un exode urbain massif. Les mains d’œuvre venues du monde rural, jadis attirées par la prospérité de la ville, ont été contraintes à revenir vers leurs lieux d’origine.Depuis le dernier recensement de 1993, la population a évolué à un rythme assez constant avec un taux moyen annuel de 2,60%. L’augmentation du taux d’accroissement entre 2005 et 2008 à 4.16% s’explique par la relance économique réalisée par le gouvernement de ce temps, accompagnée par la réhabilitation de la RN12. 33 Cependant, la gouvernance et l’économie de la ville a été fortement affectée par le contexte national et la crise politique de 2009. Selon les responsables municipaux, nombreuses personnes ont quitté la ville en 2012, ce qui explique donc la diminution du taux d’accroissement de 2.67% entre 2008 et 2014. Actuellement, la ville de Manakara compte, environ 42790 habitants, répartie dans 7780 ménages soit une taille moyenne de ménage de 5,49. C’est une population à prédominance féminine avec 60% contre 40% masculine, et constitué généralement de jeune, comme nous le montre le tableau ci-dessous.

Un phénomène d’exode rural important

L’exode rural a connu une intensité notable dans la ville de Manakara. La première et la plus importante vague migratoire s’est opérée entre 1950 et 1960, à l’époque ou l’économie de la ville était vraiment prospère, suscitant ainsi l’immigration en masse des habitants des Communes rurales du District de Manakara, touchant également Fianarantsoa, Vohipeno, Farafangana et Vaingaindrano au Sud et l’installation des investisseurs Chinois. A cette époque le taux d’accroissement de la ville atteignait 6.2% dont 75% resultent de l’exode rurale. La deuxième vague migratoire a été enregistrée entre 2005 et 2008, cette situation s’explique par la relance économique réalisée par le gouvernement de ce temps, accompagnée par la réhabilitation de la RN12. D’après les enquêtes menées au niveau des ménages, cette situation est imputable à la scolarisation du niveau II, aux activités informelles à l’appel de main d’œuvre industrielle surtout dans les sociétés d’exportation, et à la recherche de meilleures conditions de travail et de vie. Il est à noter que, Manakara est caractérisée par le pluri ethnisme composé notamment par des Antaimoro de Manakara et de Vohipeno, des Antesaka de Vaingandrano, de Betsileo, de Merina, d’Antefasy de Farafangana… En effet les Antaisaka, et les Antefasy, les sont les migrants les plus importants dans la ville, ils constituent 30% de la totalité de la population. Cela est très remarqué dans les quartiers d’Andranofasika, Vangaindrano kely, Andranomainty, qui sont occupés par des migrants Antaisaka de Vaingaindrano. Les Merina, betsileo et Antambahoaka sont minoritaire dans la ville.