Une volonté de gestion durable des sols en parcs et jardins

Une volonté de gestion durable des sols en parcs et jardins

Une prise de conscience récente de la dégradation des sols…

Les sols ont une influence directe sur la qualité de l’air, en tant que puits et sources de carbone et lieux de dénitrification. Les relations sont encore plus directes entre les sols et la qualité de l’eau. En effet le ruissellement, l’infiltration et l’entrainement des polluants altèrent la qualité chimique et biologique des eaux superficielles et souterraines. D’un point de vue général on peut dire que les sols constituent un vaste bioréacteur qui assure la décomposition et la transformation des produits chimiques et biologiques. (CITEAU.L; BISPO.A; BARDY.M; KING.D, 2008). Ainsi la dégradation des sols comme diminution de teneur en matière organique, tassement, imperméabilisation etc. a des conséquences considérables comme une concentration de CO2 dans l’atmosphère. Or les activités humaines et autres ont des impacts directs ou indirects sur les propriétés et la composition des sols. Cela entraine une dégradation de cette ressource qui devient rapidement irréversible. Le sol est donc un milieu peu renouvelable, notamment du fait de sa lente formation, il s’agit donc d’une ressource limitée à préserver et qu’il convient de protéger. (CHEVERRY.C ; GASCUEL.C, 2009). 12.…A l’origine du programme GESSOL de gestion durable des sols Au cours des dernières années, nous pouvons alors assister à une volonté et concrétisation de transformations, de progrès et de modifications, des pratiques liées à l’utilisation du sol afin de le protéger et préserver. Une pression croissante de la dégradation des sols se fait ressentir. S’ajoute à cela le fait de voir dorénavant le sol comme une ressource peu renouvelable, dont la dégradation est vite irréversible. Ce sont ces réflexions qui ont entrainé une certaine prise de conscience, qui a débouché en 1998, à l’élaboration du programme GESSOL de gestion durable des sols, initié par le ministère du développement durable. Ce programme a pour but de combler le manque de connaissances et d’outils pour évaluer la qualité des sols entre autre. Il s’intéresse à la dégradation des sols et aux conséquences au niveau agricole. Il s’agit d’évaluer les évolutions de la qualité des sols qui mènent aux dégradations des différentes fonctions de ceux-ci. L’objectif est d’obtenir une base pour évaluer, surveiller voire restaurer la qualité des sols. Les axes des deux appels sont les suivants:  Qualité des sols: critères et méthodes d’évaluation  Processus de dégradation: causes, intensité et prévisions  Aspects sociaux, économiques et politiques  Influence des pratiques agricoles sur la qualité des sols et leur gestion durable  Influence des pratiques agricoles et sylvicoles sur les transferts et qualité des eaux souterraines et de surface. (CITEAU.L ; BISPO.A ; BARDY.M ; KING.D, 2008). Une volonté de gestion durable des sols en parcs et jardins 12 13.Une prise de conscience récente du sol comme autre support que celui de la production agricole… On a également récemment pris en compte le sol comme autre support que celui de la production agricole. On voit dorénavant les sols comme support de services rendus à la société puisque « Les biens et services rendus par les sols sont nécessaires pour le bien-être de la société » (CITEAU.L, BISPO.A, BARDY.M, KING.D, 2008). Le sol est en effet le socle de toutes sortes d’activités et non seulement de l’agriculture, il est dorénavant perçu à sa juste valeur comme support de diverses fonctions:  Environnementale: régulateur de la ressource en eau, déterminant de la qualité de l’air (stock important de CO2), support des écosystèmes naturels  Écosystème au service de l’homme: support de production de biomasse, fondement de développement des civilisations, recyclage des matières organiques exogènes, centre des conflits d’usages  Milieu sous pression: érosion, tassement avec altération de la structure et des fonctions des sols, diminution de teneur en matière organique avec perte des fonctions et de la biodiversité des sols, contamination des sols et progressivement de l’environnement, diminution de la biodiversité avec des fonctions du sol mises en péril, imperméabilisation des sols, salinisation, inondations, coulées de boues, glissements de terrains etc.(CHEVERRY.C ; GASCUEL.C, 2009) ; (CITEAU.L, BISPO.A, BARDY.M, KING.D, 2008). L’effet des pratiques agricoles sur la dégradation des sols a fait l’objet de plusieurs recherches approfondies via les précédents projets GESSOL. Pourtant, ces phénomènes de dégradation touchent également des sols qui ne sont pas affectés à l’agriculture notamment les sols en milieu urbain. Ces phénomènes de dégradation on fait l’objet d’un nombre de travaux de recherche nettement moins important. Ainsi on commence à s’intéresser à la dégradation des sols également en milieu urbain notamment en tant que socle d’espaces verts. D’ailleurs dans la seconde moitié du 20e siècle les conséquences en termes d’effets paysagers et de gestion arboricole ne tardent pas à se faire sentir: échecs à la reprise, développement insuffisant de la végétation, mortalité précoce de peuplement, résultats paysagers parfois décevants. Ceci provoque une remise en cause de la dégradation du savoir-faire, et aujourd’hui la fertilité du sol devient une clé du développement durable de l’espace public (CHEVERRY, 2009 ; GASCUEL, 2009). 14.…A l’origine du programme CESAT de Conservation Environnementale des Espaces Verts de l’Agglomération Tourangelle Le quart des sols urbains est consacré aux espaces verts urbains, parcs et jardins publics ou privés (Source IFEN 2001). Ces espaces verts représentent alors un enjeu important particulièrement à l’heure de la mise en place de la trame verte et bleue mise en avant par le Grenelle de l’environnement. « Si l’espace vert apporte une amélioration incontestable de la qualité environnementale dans la ville, les conditions de création et d’entretien peuvent avoir des impacts sur les différentes composantes environnementales» (VEILLAT.P, 2009). De la même manière la nature physique du sol influe sur ses activités socio-économiques, qui à leur tour influent sur sa nature physique. Ainsi la conséquence locale de ces prises en compte est l’émergence d’un programme 13 de conservation environnementale des espaces verts de l’agglomération Tourangelle CESAT, qui interroge les conditions d’une gestion durable des sols comme supports d’espaces verts urbains, de « qualité » du point de vue du cadre de vie, de l’écologie, et des fonctions sociales. Le terme de durabilité étant vu comme « le maintien de la capacité des sols à remplir une série de fonctions et de services» (BOUTET.D, 2010). Ce programme se déroule sur l’agglomération Tourangelle, autour d’une ville sans caractéristique extrême et qui s’inscrit dans la moyenne nationale. Il faut tout de même noter la volonté politique de préserver une image de « jardin de la France » de la ville de Tours.

Différents plans pour la protection de l’environnement et de la santé humaine

Parallèlement à cette volonté de préservation des sols comme supports d’espaces verts, une des principales pressions sur la gestion et l’entretien des sols est l’utilisation des pesticides. L’utilisation des produits phytopharmaceutiques1 en zone non agricole (ZNA) représente environ 5% de ces substances commercialisées chaque année en France. Les conséquences de ceux-ci sur l’homme et l’environnement représentent un enjeu majeur aujourd’hui. Après avoir atteint des objectifs de sécurité alimentaire et une certaine sécurité sanitaire des aliments au cours du siècle dernier, la question de l’impact des produits phytos sur la santé humaine (applicateurs et consommateurs) et l’environnement, apparaît au cœur des préoccupations. Dans le contexte Européen, le 6e programme d’action pour l’environnement (PAE) prévoit l’élaboration d’une stratégie thématique concernant l’utilisation durable des pesticides. Il s’agit de la « directive utilisation durable » qui est la directive 2009/128/CE du 21 Octobre 2009 du parlement Européen et du conseil, ayant pour but de parvenir à une utilisation des pesticides plus compatible avec le développement durable via un cadre d’action réglementaire. Le but est de réduire les impacts de l’utilisation des pesticides sur la santé humaine et l’environnement, risques et conséquences, grâce à l’adoption de plans nationaux d’actions. Cette directive développe les principes de lutte intégrée contre les parasites et des méthodes de lutte alternative aux pesticides. Il s’agit de réduire et limiter au maximum les moyens de lutte chimique. A l’échelle de la France le plan Ecophyto 2018 institué par les travaux du grenelle de l’environnement menés en 2008, met l’accent sur la gestion des produits phytos en visant leur réduction de 50% en zone agricole ou non à échéance 2018. Ce plan constitue également la transposition française de la directive précédente. Ce plan proposé le 11 septembre 2008 par le ministre de l’agriculture Michel Barnier prévoyait dans un premier temps le retrait progressif du marché des 53 substances actives les plus préoccupantes, dont 30 avant 2008. Dans un deuxième temps un autre objectif était celui de la réduction de 50% de l’utilisation des pesticides d’ici 2018 « si possible » comme vu précédemment. (DECOIN.M, 2009 et 2010). Le plan Ecophyto est composé de 8 axes opérationnels transversaux qui concernent l’usage des pesticides en zone agricole ou non. L’axe 7 « Réduire et sécuriser l’usage des produits phytopharmaceutiques dans les zones non agricoles » est spécifique aux ZNA. Le plan Ecophyto ne concerne que les produits phytos et constitue une boîte à outils de mise en place des objectifs du grenelle.

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