VALIDITE PREALABLE DU MODELE DE MESURE

L’objet de cette première section est l’analyse des qualités psychométriques (fiabilité et validité) des mesures des construits du modèle. Cette étape précède logiquement l’évaluation du modèle structurel (décrite dans la section 2) qui n’est possible que si le modèle de mesure est satisfaisant. Après avoir révisé les variables, construits et indicateurs associés puis évoqué le cas particulier des variables mono-indicateur (1), nous évaluation la qualité de la mesure des variables réflectives (2) puis des variables formatives (3). Cette première section est donc centrée sur le modèle de mesure, également appelé ‘outer model’ qui relie les construits (ou variables latentes non observables) et les variables observables à leur(s) indicateurs (qui sont eux-mêmes des variables observables). Rappelons que les construits peuvent être réflectifs ou formatifs et sont associés à un ou plusieurs indicateurs, les variables observables sont mono-indicateur et s’identifient à leur unique indicateur. 1. Révision du modèle de mesure Les codes des variables utilisés tout au long de ce chapitre sont répertoriés dans le Tableau 5.2 ci-dessous : Tableau 5.2 : Code des variables utilisées  Précisons que le choix de regrouper les deux dimensions de l’intérêt (Intérêt Individuel et Intérêt Situationnel) dans un seul construit est raisonnable au regard de leur corrélation élevée (0.749) et statistiquement significative au seuil de 1% (p-value = 0) indiquée dans la figure 5.1. . :

Variables mono-indicateur

Selon (Hair, Jr. et al., 2017), les variables mono-indicateur sont parfaitement appropriées pour la mesure de variables observables ce qui est le cas de la variable ‘Intensité du choix d’investissement’, révélée par les choix d’investissement. Rappelons que par définition, elle est calculée comme le rapport du montant investi dans le projet évalué sur la dotation initiale. La variable ‘Congruence aux valeurs de base’, également mono-indicateur, est une variable latente, pourtant comme spécifié dans le chapitre 3, nous avons fait le choix de ne pas développer un instrument de mesure ad hoc, construit réflectif ou formatif pour ce concept. En effet, étant donnée la nature même du concept que nous étudions, une congruence, nous avons préféré proposer une variable originale calculée comme une ‘distance’ (plus exactement une mesure de similarité) entre deux points (vecteurs) de l’espace : 1) les valeurs de l’individu et 2) la valeur portée par le projet concerné (en l’espèce, un vecteur à une seule composante). La mesure relative aux valeurs de l’individu s’adosse à une échelle de la littérature (échelle Short Schwartz Value Survey ou SSVS) fiable et valide (Lindeman et Verkasalo, 2005). La mesure du second point de l’espace (la valeur portée par le projet concerné) était explicite dans les business plans, autrement dit elle était observable. Ajoutons qu’outre le bénéfice conféré par une adéquation entre la nature du concept (une congruence) et la méthode de mesure (une ‘distance’), ce choix de modélisation a permis de s’abstraire de la subjectivité des sujets pour un questionnement délicat et abstrait du type : ‘Dans quelle mesure la valeur dominante que je perçois pour ce projet est importante dans mon échelle de valeurs personnelles ?’. Aussi, pour que l’individu puisse répondre à cette question, il faudrait qu’il soit capable d’introspection . : Chapitre 5 : . 369 pour identifier, étiqueter et ordonner ses valeurs. Rappelons également qu’une valeur activée peut induire un comportement y compris lorsque l’activation a lieu de façon inconsciente (Chataigné, 2014) ce qui plaide faveur d’un questionnement indirect. Enfin, comme les résultats de la seconde section de ce chapitre le montrent, la validité nomologique de cette variable latente est confirmée par des liens entre mesures conformes aux liaisons hypothétiques entre construits (Cf. H2+ et H11+)