Vision économique de la compétitivité nationale

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L’étymologie des termes connexes de la compétitivité : la concurrence et la rivalité

Il est communément admis que cet adjectif ‘compétitif’ signifie ‘relatif à une compétition’. Les sens actuels depuis le milieu du XXe siècle (TLFi et Larousse) sont les suivants : compétitif est un adjectif à l’endroit où la concurrence est possible, ici le contexte relevant concerne l’entreprise, l’industrie compétitive. Le deuxième sens de compétitif depuis 1954, principalement dans un cadre économique, est donné à ce qui est susceptible et capable d’affronter la compétition. Le synonyme commun de compétitif est concurrentiel. Nous parlons ainsi de produit ou de prix compétitif. Ce dernier sens laisse certains dictionnaires anglais, comme le Longman, donner le synonyme ‘bon marché et pas cher’ pour compétitif.
Certains dictionnaires comme le Grand Robert58 et le Larousse (1972)59 avancent que le mot ‘compétitif’ est apparu en 1907. Néanmoins, nous avons repéré l’emploi du mot ‘compétitif’ dans un article intitulé « la réforme administrative en Angleterre » dans la ‘Revue des deux mondes : recueil de la politique, de l’administration et des mœurs’ (Novembre 1855, p276). Cet article fut rédigé par l’homme politique et philosophe français Charles-François-Marie, comte de Rémusat.
… un système combiné de promotions par mérite et par ancienneté qui n’ouvre pas la porte à l’arbitraire c’est-à-dire à la partialité, et répugne à régler à l’admission dans les bureaux par un examen compétitif, c’est-à-dire à décerner les places au concours. Or ainsi pense le ministère ». Nous voyons ici la dépendance entre les deux mots ‘compétitif’ et ‘concours’. Cependant, le mot ‘compétitif’ est considéré comme un anglicisme et il dériverait du mot anglais ‘competitive’. La définition communément admise par le dictionnaire Le Robert, le TLFi et le dictionnaire anglais Longman60 pour le mot ‘competition’ est la suivante avec ces quatre acceptions :
D’abord, la compétition est une action simultanée de plusieurs personnes ou groupes de personnes dans la poursuite d’un même but (même avantage, même résultat). Le dictionnaire Le Robert considère cette action comme une recherche simultanée alors que pour le TLFi il s’agissait d’une lutte et d’une rivalité simultanée. Le Longman a mis en évidence la relativité de la relation entre les compétiteurs, c’est-à-dire que l’objectif de cette action simultanée (compétition) est non pas la poursuite du résultat mais l’accès à l’objectif en premier.
Les autres sens dépendent du domaine où le mot compétition est utilisé.
Initialement, dans le monde biologique, la compétition est l’interaction concurrente entre deux ou plusieurs corps ou organismes vivants pour l’accaparement des ressources d’un milieu donné. Ensuite, dans le monde sportif, la compétition est l’épreuve sportive mettant en concurrence plusieurs joueurs ou équipes. Ce sens est apparu à la fin du XIXe siècle et son équivalent anglais est plutôt challenge (et non competition). Finalement, dans le domaine des affaires, la compétition est la lutte et la rivalité commerciale pour conquérir les marchés. Le dictionnaire Larousse (1972) partage uniquement cette définition du concept dans son cadre sportif et dans le premier sens communément accepté. Le dictionnaire Littré présente la compétition comme une prétention rivale.
Parmi les synonymes proposés pour le mot compétition nous trouvons rivalité (Le Robert), concurrence (Larousse, 1972), conflit, lutte (TLFi), et concours. Par ailleurs, dans le dictionnaire étymologique anglais de Ernest Klein (1966)61 nous trouvons plutôt ‘accord’62 comme synonyme du mot compétition. L’accord est l’arrangement entre des personnes, des groupes qui se mettent d’accord afin de conclure souvent un règlement mettant fin à un différend. La concordance est l’état
qui résulte de la présence simultanée de choses (ou de personnes) qui ont des rapports, formant un ensemble.
Nous pouvons voir ici qu’il y a une différence de définition des mots compétition : accord et conflit. Nous notons que la différence entre la compétition et le conflit est plutôt le niveau d’intensité.

L’étymologie de concurrence

L’utilisation du terme synonyme, l’adjectif français ‘concurrentiel’, serait préféré au terme « compétitif ». En effet, les deux mots ont une signification commune et considérée comme équivalente. Pour le dictionnaire Larousse63 : la signification de concurrentiel est la suivante : Concurrentiel : 1) Où se manifeste la concurrence ; 2) Qui est capable d’entrer en concurrence ; 3) Synonyme : compétitif »
D’après cette même source la définition de l’adjectif compétitif est : Compétitif : 1) Qui est susceptible, grâce à ses qualités, à ses caractéristiques, de supporter la concurrence ; 2) Qui offre ses produits à un prix tel qu’ils peuvent faire concurrence aux autres produits similaires sur le marché. »
Pour le dictionnaire le Grand Robert de la langue française64, il y a bien des réserves quant à son usage : on emploie abusivement le terme compétitif comme synonyme du mot concurrentiel et « la plupart des emplois de ce mot la mode remplacent prétentieusement d’autres adjectifs considérés comme trop usés (prix raisonnables, courants, étudiés ; produit vendable, etc.) ». Concernant l’expression « avantage compétitif » (competitive advantage), cette forme est utilisée par l’économiste et sociologue américain Veblen Thorstein en 1904 dans le chapitre 5 du livre The Theory of Business Enterprise : So that the general practice drives all competitors to the use of the same expedient; but since the advantage to be derived from this expedient is a competitive advantage only, the universality of the practice results in but a slight, if any, increase of the aggregate earnings of the business community… »65
Ce mot est ainsi apparu dans ce livre intitulé La théorie de l’entreprise. Le contexte de son utilisation s’est fait dans le cadre des entreprises, donc dans un cadre micro-économique.
La Figure 9 présente l’évolution de la fréquence d’utilisation des mots avantage compétitif » et « avantage concurrentiel », surtout depuis 1985 au moment où le concept de « competitive advantage » fut introduit et défini par Michael Porter : « The fundamental basis of above-average performance in the long run is sustainable competitive advantage »66. Par conséquent, avoir un avantage compétitif durable est fondamental afin d’assurer une performance à long terme, supérieure à la moyenne.
Figure 9 comparaison de la fréquence des mots ; compétitif, avantage compétitif, concurrentiel et avantage concurrentiel dans la littérature française
Pour ce qui est de la traduction de ce terme, il est traduit en français, par « avantage compétitif », « avantage concurrentiel », « avantage de concurrence », « avantage de compétitivité » (Stoleru, 1969)67, « avantage spécifique » ou par « avantage monopolistique » (Abd-el-Rahman, 1987)68.
Le concept concurrent existait depuis 1119 selon Le Robert. Il a, entre autres, un sens astrologique d’après la même source dans laquelle on parle de jours concurrents : « jours qui s’ajoutent aux cinquante-deux semaines de l’année pour faire concorder l’année civile avec l’année solaire. » L’explication communément éprouvée par Le Robert, le TLFi, peut être divisée en deux aspects : le premier sous lequel l’idée de rivalité n’est pas exprimée. Dans sa qualité d’adjectif il qualifie ce qui se rencontre et qui concourt au même but que d’autres, tout en agissant simultanément. Dans sa qualité de nom, un concurrent est la personne qui cherche, en même temps qu’une ou plusieurs autres, à obtenir quelque chose. Donc, c’est elle celle qui prétend à une chose en même temps qu’un autre.
Le deuxième aspect de concurrent est une utilisation dans un contexte dans lequel l’idée de rivalité. Donc il est rival et en compétition, en concurrence avec quelqu’un ou quelque chose dans un même but. En commerce par exemple, le concurrent est celui qui fait concurrence et qui dispute une enchère. Pour ce second sens, l’antonyme de concurrent est l’associé.
Dans la même perception, on trouve le mot « compétiteur » qui est le nom dont le synonyme est adversaire, candidat, concurrent, émule et rival. Selon le dictionnaire Littré, il est dérivé du latin competitor ; de competere, (cum = avec, et petere = demander). Selon le TLFi et Le Robert, le mot compétiteur a pour définition les deux sens suivants : le premier, un compétiteur est un individu ou un groupe qui entre en compétition avec d’autres dans la poursuite d’un même but ou d’un même objet en général. Dans le cadre économique, un individu est compétiteur ou une société est compétitrice parce qu’il (elle) est capable d’entrer en concurrence avec d’autres. Le deuxième : le mot compétiteur est adopté dans un cadre sportif depuis 1860, où il s’agit d’un concurrent dans une épreuve sportive.
Dans le numéro 60 de 1962 (page 80) et spécifiquement l’article Fidel Castro ou Tshombé ? : La voie algérienne vers le socialisme69 de la revue Cahiers libres », apparaît l’expression « concurrentialité des productions ». Un an plus tard (1963), dans le Bulletin de la Section de géographie de Comité des travaux historiques et scientifiques, il est précisé les termes de non-concurrentalité des fabrications70. La vérification des sens du mot concurrentalité laisse penser qu’il est utilisé comme synonyme de compétitivité surtout dans la mesure où ce dernier est considéré comme du franglais contrairement aux mots dérivant de concurrence. En 2008 dans un livre édité par l’Université de Québec La Gestion Intégrée Par Résultats, de Bachir Mazouz et Jean Leclerc, nous trouvons dans le même document le mot compétitivité et concurrentalité.

L’étymologie de la coopération

Le groupe de Lisbonne juge que l’esprit de compétition n’agit pas de manière isolé et n’est pas non plus déconnecté des autres moteurs que sont l’esprit de coopération et de solidarité. On trouve que la coopération constitue un phénomène fondamental dans l’histoire humaine, produite et déterminée par la société. Par conséquent, la compétitivité et la coopération ainsi que l’agressivité et la solidarité constituent deux dimensions co-existantes, très souvent contradictoires, de la condition humaine d’après les 21 membres du groupe71.
Le mot « coopérateur » selon Le Robert est apparu en 1516. La première signification du terme coopérateur est la suivante : un coopérateur est celui qui agit conjointement avec quelqu’un ou quelque chose. Etymologiquement le mot est dérivé du bas latin cooperator. La deuxième signification est relative à la qualité du nom du mot coopérateur. En effet le concept de coopérateur est utilisé en tant que nom apparu en 1928, de ce fait, il apparaît dans un contexte où il est le membre d’une coopérative de production ou de consommation. Ce mot est alors considéré comme un anglicisme de cooperation. Enfin, il y a une signification rare de l’adjectif coopérateur, qui est celui qui coopère.
Les synonymes de coopérateur sont : associé, collaborateur et coopératif. Ce dernier (coopératif) est un adjectif natif de 1550 (Le Robert), du bas latin cooperativus, et du supin de cooperare, il fut repris en anglais sous la forme cooperative ». Cet adjectif sous sa forme angliciste définit celui qui est prêt à coopérer, à participer à un effort. Utilisé en économie ou en sociologie à partir de 1842 (Le Robert), l’adjectif « coopératif » est l’adjectif de ce qui est fondé sur la coopération et la solidarité. L’adjectif coopérant est un des synonymes de coopératif. Sous sa forme rare adjectivale, coopérant (1962) signifie : qui agit conjointement avec quelqu’un. Le deuxième sens de coopérant en tant que nom représente une personne, ou un groupe de personnes qui travaillent conjointement avec d’autres.
Simmel (1903)72 juge que la société aurait besoin d’une relation optimale particulière entre l’harmonie et la disharmonie, entre l’association et la compétition, afin de prendre une forme spécifique. C’était donc l’intention de Simmel que de démontrer comment les combats de la vie sociale pouvaient influencer l’unité de la société. Schandorf (2010)73 repère que la compétition n’est réellement pas un simple phénomène humain de société. En d’autres termes, une vie complexe n’est pas possible en l’absence de la coopération. Ainsi l’a si bien pensé l’éminent biologiste, Ernst Mayr74 : chaque individu de la plupart des espèces est en fait un consortium de plusieurs espèces75. En sus, les types de spéciation les plus connus et les plus documentés sont les formes de mutualisme (la symbiose et la coopération directes entre espèces différentes et, habituellement des bactéries) – de là, la symbiose s’agit, d’une interaction où les deux acteurs tirent des profits vitaux d’une relation obligatoire. Par exemple, une relation obligatoire qui a également conduit à l’incorporation de la mitochondrie, à la photosynthèse et à la fixation des nitrogènes dans les plantes (Margulis et Sagan, 2002)76. La coopération s’agit d’une association de deux acteurs où les deux acteurs qui en tirent profits vitaux d’une relation non obligatoire. L’exemple de la pollinisation témoigne de cette coopération où les abeilles transportent le pollen des fleurs, à leur tour, ces dernières donnent de la nourriture aux abeilles. La symbiogénèse – et non la compétitivité – serait en effet responsable de la vie végétale et animale ; Margulis affirme que les cellules eukaryotiques sont la résultante d’une ancienne collaboration et d’une fusion ultime d’archaebactéries et d’eubactries (Margulis et Sagan xii)77 les arguments provenant des sciences complexes pourraient à première vue sembler externes aux questions économiques, pourtant ils ne le sont pas.
D’un côté, un dévouement à la compétition et à la compétitivité en tant que principes directeurs restreint de manière significative la capacité à maintenir une interaction coopérative et systémique entre les individus et les groupes. De plus, de telles idées conduisent à des conflits existentiels qui impliquent l’ego et l’opposition des prises de positions hautement développées.
De l’autre côté, certains érudits ont développé une logique mettant en exergue l’influence d’une histoire de la compétition sur l’émergence de la coopération et par conséquent leur interdépendance. Trapido (2007)78 par exemple a évoqué le processus social qu’il nomme intégration compétitive.
L’argument de l’intégration compétitive soutient en premier le postulat selon lequel la concurrence économique favorise une meilleure connaissance mutuelle. Bon nombre d’études le prouvent d’ailleurs. En outre, Davis et al.79 (1990) soulignent que les entités engagées dans une concurrence économique sont plus enclines, que celles qui ne le sont pas, à se faire connaître au travers des associations professionnelles. Sohn (2002)80, quant à lui, observe que la compétition a tendance à se socialiser sur le plan géographique, d’où le fait qu’il soit plus probable pour des entités concurrentielles, contrairement aux non-concurrentielles, de se connaître personnellement. De plus, White (1981)81 va probablement plus loin dans la mise en exergue du rôle de la connaissance mutuelle dans l’économie. La théorie sociologique des marchés développée par White met un accent particulier sur le fait que l’action d’une entreprise sur le marché consiste à observer la compétition en termes de comportement observable et de résultats visibles des autres entreprises82.
En conclusion, l’équilibre compétition-coopération persiste bien que ces deux conceptions soient antinomiques. La société subséquemment aurait besoin d’une relation optimale entre ces deux dimensions contradictoires. D’une part, certains ont mis en évidence l’harmonie entre ces deux notions et l’inhérence de la coopération à la compétition. Cette dernière alors véhicule la coopération. D’autre part, certains comme Spector (2010)83 en comparant la compétition la guerre et en montrant l’aspect bienveillant tangible de la coopération, pensent que les grandes puissances ont beaucoup à gagner de la coopération et beaucoup perdre de la compétition et par conséquent de la guerre majeure. Alors que le groupe de Lisbonne juge que la coopération est soit ignorée soit dévaluée par l’idéologie de la compétitivité.84
Finalement, on voit que la compétition véhicule une coopération en soi. Alors que la coopération ne pourrait apporter la compétition. Cette dernière selon Jacquard (1994)85 est un suicide. Cette interdépendance s’est traduite par l’émergence d’un nouveau concept appelé « Coopétition ». Cette nouvelle approche fut utilisée en premier comme une stratégie par Ray Noorda le fondateur du logiciel réseaux Novell. Il s’agit d’une contraction des mots coopération et compétition vulgarisés en 1996 avec la publication d’un livre portant le nom « Co-opetition » de Brandenburger et Nalebuff 86, ce néologisme décrit la coopération nécessaire pour faire face à la compétition87, il s’agit alors d’une relation de coopération entre des individus qui sont dans le même temps en compétition. Elle renvoie aux deux conceptions : notamment la compétition coopérative ou la coopération compétitive.

L’étymologie de la rivalité

Ce caractère antagoniste est toujours mis en avant par les chercheurs. C’est en fait, si l’on en croit le Grand Robert de la Langue française, l’équivalent moderne de « rivaliser pour » ou « batailler pour ». D’après Schandorf88, la notion de compétition a connu plusieurs acceptions sur le plan sémantique, allant d’un sens dialectique à un sens purement rhétorique ; et avec les influences culturelles de Nietzsche et Darwin, il a acquis un sens métaphorique qui englobe toute forme de lutte. Par ailleurs, le concept de la « compétition/concurrence » est le plus usuellement utilisé dans le sens de rivalité899091. Et au-delà, la compétition peut être pensée dans le sens de rivalité entre vendeurs réels et vendeurs potentiels, rivalité pour un prix, ou pour un concours d’innovation ou un concours de promotion (Lazear, 1995)92. À l’image du mot rivalité qui est dérivé du latin rivalitas (rivalis avec le suffixe -itas.), le mot latin rivalis même est dérivé de rivus avec le suffixe -alis qui a le sens de ruisseau, donc un cours d’eau. On retrouve ici le sens d’un seul cours d’eau, d’un seul objectif » dans la définition de rivalité dans le Larousse93. La rivalité est alors une : « Concurrence de personnes, d’États, etc., qui prétendent aux mêmes avantages, aux mêmes succès ». On retourne les mots : compétition, lutte, duel…
Ceci rejoint la quête d’objectifs communs qu’on retrouve dans les définitions de compétition et de rivalité. En d’autres termes, Ely (1901)94 trouve que la compétition signifie une lutte d’intérêts contradictoires. Plus tard Stigler (1957) 95 considère que la compétition est entrée dans l’économie à partir du discours commun, et pendant longtemps elle ne connote que la rivalité indépendante de deux personnes ou plus96. Pour les équivalents de la compétition, Eddy (1915)97 trouve que la compétition/concurrence est pratiquement synonyme de termes tels que « lutte », « concours », « rivalité ». En revanche, la lutte est un des fréquentatifs qui a pour radical latin luctum et lugeo pour supin. Ce dernier voulant dire : « pleurer, déplorer, se lamenter ». Lutte alors selon Larousse98 est
l’affrontement, un combat entre des personnes, des groupes, chacun s’efforçant d’assurer sa domination, de faire triompher sa cause ». En outre, Lilienthal (1953)99 rajoute une définition qu’il juge profane, la compétition alors signifie lutte, concours, rivalité, correspondance d’esprit ou de force. Pour le non-économiste, la compétition dans les affaires n’est qu’une manifestation de cet esprit de conflit et de rivalité d’idées.
La définition communément admise par les dictionnaires Robert, TLFi, Larousse (1972) et Littré est fondée sur deux perceptions majeures. La première est la situation de deux ou plusieurs personnes qui prétendent et aspirent aux mêmes avantages ou à un même objectif et qui s’opposent pour les obtenir. Le mot issu du latin (rivalitatem, de rivalis). Pour ce sens en particulier, les synonymes sont : antagonisme, compétition, duel, émulation, joute, lutte, concurrence et l’antonyme serait alors coopération. Nous pouvons noter qu’un mot comme antagonisme n’est pas proposé comme synonyme de concurrence et compétition, ce qui permet de conclure que le mot rivalité est d’un degré de violence et d’hostilité supérieur par rapport aux mots définis plus haut. D’ailleurs, dans
Larousse (1971) de Louis Guilbert, René Lagane, Georges Niobey, le synonyme d’antagoniste est présenté comme un ennemi et rival.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : Etude conceptuelle de la Compétitivité CHAPITRE UN Histoire du concept de la compétitivité
I- L’évolution historique du concept de la compétitivité
a. L’étymologie de la compétitivité
i. Origine du mot compétitivité
ii. Origine du mot competitiveness
iii. Origine du mot competitivity
b. L’étymologie des termes connexes de la compétitivité : la concurrence et la rivalité
i. L’étymologie de concurrence
ii. L’étymologie de la coopération
iii. L’étymologie de la rivalité
Conclusion
II- La compétition : un concept équivoque
a. La compétition est un comportement, une interaction
i. Relation entre « individus »
ii. La compétition et autrui
b. La compétition est une fonction
i. La compétition : une sélection évolutive
ii. La compétition économique comme un mécanisme de sélection
c. La compétition est une structure
i. La compétition comme l’absence des barrières à l’entrée et à la sortie
ii. Absence de monopole
d. Conclusion
CHAPITRE DEUX Vision économique de la compétitivité nationale
I- Historique de la compétitivité nationale
a. La compétitivité de l’école classique
i. Un avantage certain (absolu) de Adam Smith (1776)
ii. Un avantage comparatif de David Ricardo (1817)
b. La compétitivité selon l’école néo-classique (1919) et (1933) 84
c. Conception contemporaine de la compétitivité
i. Avantage compétitif de Michael Porter (1990)
ii. La compétitivité, une dangereuse obsession : Paul Krugman (1994)
d. Conclusion
II- L’évolution de la définition de la compétitivité
a. La vision commerciale de la compétitivité
i. La compétitivité des pays et la compétitivité de l’entreprise
ii. La compétitivité et le commerce international
b. La vision managériale de la compétitivité
i. Compétitivité fondée sur l’environnement des entreprises
ii. Compétitivité basée sur la productivité
c. La vision humaine de la compétitivité
i. Compétitivité multidimensionnelle
ii. Au-delà de la compétitivité
d. Conclusion
DEUXIEME PARTIE : Compétitivité nationale et éthique
CHAPITRE TROIS Revue des indices de compétitivité
I- Indices de compétitivité nationale
a. Indice de compétitivité du Forum Économique Mondial
b. Indice de compétitivité de IMD – International Institute for Management Development
c. A-t-on besoin d’une nouvelle conception de compétitivité nationale éthique ?
II- Indices alternatifs de compétitivité
a. Indice de développement humain (IDH)
b. Indice de prospérité
c. Indice de progrès social
d. Bonheur National Brut
CHAPITRE QUATRE Une nouvelle mesure de compétitivité basée sur Maqasid Charia
I- Construction conceptuelle du nouvel indice de Compétitivité
a. Maqasid Charia et son histoire
b. Les dimensions des Maqasid pour la construction de l’indice
II- Méthodologie de calcul : la méthode de calcul d’un indice à partir de Maqasid Charia
a. Les méthodes de calculs appliquées
i. La méthode de calcul de l’indice de compétitivité du Forum Économique Mondial
ii. La méthode de calcul de l’indice de compétitivité de IMD International Institute for Management Development
iii. La méthode de calcul de l’indice de développement humain (IDH)
iv. La méthode de calcul de l’indice de prospérité
v. La méthode de calcul de l’indice de progrès social
vi. La méthode de calcul de l’indice Bonheur National Brut
b. La nouvelle méthode de calcul Maqasid Charia
i. Représentation graphique
i. Représentation vectorielle
Conclusion : la méthodologie de calcul de l’indice
TROISIEME PARTIE : Partie expérimentale
CHAPITRE CINQ Sélection des données pour l’indice
I- Revitalisation de l’âme
a. La dignité
b. La sécurité de la vie
c. La minimisation du crime et de l’anomie
d. La liberté
e. La paix de l’âme et le bonheur
II- Enrichissement de la foi
a. La justice
b. La corruption
c. La pauvreté
d. L’environnement
III- Enrichissement de l’intellect
a. La liberté de pensée et d’expression
b. La créativité
c. Une excellente éducation
IV- Enrichissement de la postérité
a. Santé
b. Disponibilité et décence de logement
c. Éducation
d. L’intégrité de la famille
V- Développement et expansion de la richesse
a. Liberté économique
b. Les opportunités d’emploi
c. Les opportunités d’auto-emploi :
CHAPITRE SIX Résultats et discussion
I- Résultats :
a. Résultats 2015
b. Résultats 2016 et 2017
II- Analyse des résultats
a. L’indice i-CMC est-il universel ?
b. L’indice i-CMC et les pays à majorité musulmane
c. L’i-CMC et les pays nordiques
d. Méthodologie de calcul
SYNTHESE ET CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
Annexe 1- Les douze piliers de la compétitivité selon le Forum Economique Mondial
Annexe 2- La liste des indicateurs avec leur pondérations pour la mesure de l’indice de compétitivité selon du Forum Economique Mondial
Annexe 3 – indicateurs du premier facteur « Performances économiques » de l’indice de IMD
Annexe 4 – indicateurs du deuxième facteur « Efficacité des institutions gouvernementales » de l’indice de IMD
Annexe 5 – indicateurs du troisième facteur « Efficacité du milieu des affaires » de l’indice de IMD
Annexe 6 – indicateurs du quatrième facteur « Infrastructure » de l’indice de IMD
Annexe 7 – Sous indices et indicateurs de l’indice de prospérité de Legatum
Annexe 8 – l’indice du progrès social et les objectifs de développement durable
Annexe 9 – Sous indices et indicateurs de l’indice du progrès social
Annexe 10 – Les sources de données de l’indice du progrès social
Annexe 11 – 65/309. Le bonheur : vers une approche globale du développement – – Résolution adoptée par l’Assemblée générale le 19 juillet 2011 (A/65/L.86)
Annexe 12 – Résolution adoptée par l’Assemblée générale le 28 juin 2012 – 66/281. Journée internationale du bonheur
Annexe 13 – Méthode Alkire Foster
Annexe 14 – Les indicateurs de développement d’après le modèle de Maqasid Charia de Umar Chapra
Annexe 15 – Décomposition des facteurs de l’indice World Justice Project
Annexe 16 – liste des indicateurs et indices i-CMC
Annexe 17 – Classement i-CMC des pays en 2015
Annexe 18 – Classement i-CMC des pays en 2016
Annexe 19 – Classement i-CMC des pays en 2017
Annexe 20 – Classement i-CMC des pays en 2015 (avec modification pour la dimension 2)
Annexe 21 – La liste des pays OCI en 2018
Annexe 22 – Classement i-CMC des pays OCI en 2015 (avec modification pour la dimension 2)
Annexe 23 – Comparaison des méthodes de calcul de l’indice
Annexe 24 – Interview avec Professeur Muhammad Umer Chapra
INDEX ONOMASTIQUE
LISTE DES TABLEAUX
TABLE DES FIGURES
LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATIONS
BIBLIOGRAPHIE

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