Amélioration de la sélectivité du chalut par l’utilisation de la grille séparatrice

Amélioration de la sélectivité du chalut par
l’utilisation de la grille séparatrice

Biologie de l’espèce 

Position systématique Parapenaeus longirostris appartient aux crustacés, à l’ordre des Décapodes Natantia et à la famille des Pénéidés. Cette crevette est désignée par deep-water shrimp en Angleterre, Gamba de altura en Espagne et crevette rose du large en France (Holthuis, 1987). 3 : COPACE. 1986. Rapport du premier groupe de travail spécial sur les pêcheries de merlus et crevettes profondes dans la zone nord du COPACE. 

Paramètres biologique 

 Reproduction  

Période et zone de reproduction Selon Burukovsky et al., (1989), la période de ponte de Parapenaeus longirostris s’étend de décembre à janvier. La ponte a lieu aux profondeurs supérieures à 200 m entre les isobathes 200 et 300 m c’est-à-dire sur le rebord du talus continental. D’après Heldt (1938), au fur et à mesure que les larves évoluent et grandissent, elles s’adaptent à la nage et se dirigent vers la côte où elles se concentrent entre 50 et 150 m de profondeur. A la fin de la vie pélagique, les larves tombent sur le fond et effectuent alors vers le large une migration trophique et de reproduction (Thiam et al.,2009). Quand elles deviennent adultes, elles descendent vers les grandes profondeurs pour y expulser les œufs. Les grands individus matures peuvent se déplacer vers les petites ou grandes profondeurs selon l’état de maturité des gonades. Pour cette crevette gamba (Parapenaeuslongirostris), il ressort des résultats des campagnes hispano-sénégalaises que les femelles sont plus abondantes que les mâles dans toutes les strates de profondeur avec une nette augmentation du pourcentage de femelles avec la profondeur (Caverivière et al., 1986). A taille égale, les mâles seraient plus âgés que les femelles. Les individus matures (stade 3) seraient présents durant toute l’année, avec 2 maxima (juin et octobre) précédés par une augmentation du pourcentage des individus en état de pré-ponte (stade 2) et une diminution de celui des immatures (stade 1) (COPACE, 1990) 4 . En Mauritanie, le mois de janvier serait la principale période de ponte (Diop, com. pers.). Pour Burukovsky et al., (1989),la ponte aurait lieu en décembre – janvier. Les études mauritaniennes citent comme principale saison de ponte le mois de janvier (Diop, sous presse). 14  Tailles de première maturité sexuelle Chez Parapenaeuslongirostris, la taille de première maturité sexuelle est atteinte à 65 mm de longueur totale (Burukovsky, 1981). Entre 200 et 500 m de profondeur , la plupart des femelles de Parapenaeuslongirostrissont immatures(70%), seules 30 % des femelles ont atteint la taille de première maturité. Ce faible pourcentage indiquerait alors le début ou la fin de la période de reproduction de cette crevette (García et al. , 2002). 4 Rapport du groupe de travail sur les merlus et les crevettes d’eaux profondes dans la zone nord du COPACE. Rome : FAO, 1990, p. 39-47  Fécondité La crevette gamba pond 400 000 œufs sphériques de couleur bleue, non agglutinés et démersaux. La ponte a lieu de nuit (Crosnier et Forest, 1970). Comme d’autres espèces de crevettes Pénéides, Parapenaeuslongirostrispond toute l’année avec une ou deux saisons d’intensité maximale (García, 1985). Dans l’Atlantique Est, un seul pic d’activité maximale a été observé au large du Congo (Crosnier et al., 1970) et deux maxima ; de ponte ont été signalés sur les côtes marocaines mais aussi portugaises (Ribeiro-Cascalho et Arrobas1987, Sobrino et García 1994). En Méditerranée, deux pics de ponte ont été constatés dans le canal de Sicile (Levi et al.,1995) alors qu’une seule période d’activité maximale a été mentionnée dans les eaux tunisiennes (Heldt, 1938) et dans la mer Tyrrhénienne (Froglia, 1982, Ardizzone et al, 1990).  Sex-ratio Généralement, le sex-ratio chez la crevette rose du large, montre une dominance des femelles par rapport aux mâles. La période de ponte est étalée sur toute l’année avec deux pics bien distincts ; le plus important en hiver (février-mars) et le second en automne (octobrenovembre). Des campagnes hispano-sénégalaises révèlent que la distribution des sexes ou la sex-ratio obtenue pour l’ensemble des individus capturés, par strate ou pour toutes les strates confondues, est de loin supérieure pour les femelles (plus de 65 %) que pour les mâles (moins de 35 %). L’évolution du sex-ratio selon la profondeur ne montre pas de tendance générale; les mâles et les femelles sont par ailleurs présents dans toutes les strates. 15 Selon Crosnier et Bondy (1967), la taille moyenne atteint 19 cm mais il s’agit, là aussi, de tailles exceptionnelles. Par ailleurs, chez ces deux espèces, il existe un dimorphisme sexuel très marqué, les mâles étant beaucoup plus petits que les femelles de crevettes ciblées et, par suite, les tailles, dans les captures, s’ordonnent autour de deux pôles bien distincts qui semblent être 11 et 16 cm (source). Les relations biométriques entre la longueur de la carapace (LC) et la longueur totale (LT) ont été calculées (Cayré, non publié) : Mâles : LT = 3,554 LC +25,116r2 = 0,920 n 

 Croissance et migration

 La crevette rose profonde est une espèce à croissance rapide et à taux de renouvellement élevé. Sa durée de vie ne doit pas dépasser 4 ans (Tableau 1), et serait plutôt de l’ordre de 2 ans. Les femelles sont plus grandes que les mâles dans toutes les strates de profondeur. Elles peuvent atteindre 17 cm de long. Tableau 1 : Valeurs de Linf, t0 et K pour Parapenaeuslongirostris Taxons Linf T0 K Observations Parapenaeuslongirostris Données du Congo (Crosnier et al, 1970), longueur mesurée du fond de l’orbite oculaire au telson. 127.44 mm (♂) 12.399 (♂) 0.003683 (♂) Espèce à croissance rapide (surtout ♀) et à taux de renouvellement élevé. Longévité ≤ 4 ans, retenir 2 ans. Noter aussi LINF = 16.28 cm et K = 0.490 an-1 en Turquie et LINF (longueur de la carapace) = 44 mm (♀) ou 36 mm (♂) et K > 0.90 an-1 au sud du Portugal Remarque : La formule de Von Bertalanffy : Lt = Linf. (1- e – k (t – to)) L t : longueur totale ; L inf. : longueur asymptotique ; t0 : taille à laquelle la longueur est nulle ; k : coefficient de croissance. La croissance est plus rapide chez les femelles. Le poids croit plus vite que la taille chez Parapenaeuslongirostris. L’espèce habite sur les fonds vaso-sableux de 100 à 400 m de profondeur (Overko, Boukatine et Ly, 1986). Elle effectue des migrations verticales diurnes. Elle est sensible aux variations 16 de l’éclairement et de nombreuses migrations sont mises en relation avec le système et solaire (Lagardère, 1971). Les variations de l’éclairement lunaire déterminent chez cette espèce les migrations à un rythme mensuel, tantôt vers la côte (au moment de pleine lune), tantôt vers le large (lors du dernier quartier). Les variations de l’éclairement solaire sont à l’origine de la remontée nocturne de l’espèce sur le plateau continental. Le jour, elle se réfugie sur les fonds du haut de la pente continentale. Elle présente un phototropisme positif pour les faibles éclairements mais, il y aurait de plus une interaction combinée de la lune et du soleil. Il faut également noter que l’espèce recherche une température optimale de 14-15 º C. 

 Régime alimentaire 

Prédatrice benthique, P. longirostris se nourrit essentiellement de foraminifères, de polychètes, de petits crustacés et de cadavres de poissons (Lagardère, 1971). 

 Chaluts utilisés pour la pêchedes crevettes profondes 

Notions essentielles( Figure 1 ) 

 Chaluts de fond à panneaux

 Selon George et Nédélec (1991), le chalut est un filet remorqué ou traîné, constitué d’un corps de forme conique, fermé par une poche et prolongé à l’ouverture par des ailes. Appelé trawl ou trawl net en anglais, trawl – netzen allemand, red de arrastre en espagnol et rete da traino en italien, il peut être traîné par 1 (chalut classique) ou 2 bateaux (chalut – bœuf)spécialement gréés de tangons et, selon le type, fonctionner au fond (chalut de fond) ou entre deux eaux (chalut pélagique). Son entrée est maintenue ouverte horizontalement par les panneaux divergents (portes du chalut) et verticalement par des lests sur la partie inférieure (bourrelet) et des flotteurs sur la partie supérieure (corde du dos) (Figure 3). Dans certains cas, comme pour le chalutage de la crevette ou des poissons plats, un chalutier peut être gréé spécialement de tangons. Il s’agit là, typiquement, de chaluts à panneaux, utilisés en solo (1 chalut tiré par un 1 bateau) ou en paire (1 chalut dit chalut – bœuf, tiré par 2 bateaux) pour capturer un large éventail de poissons, crustacés, mollusques, etc. Ils diffèrent 17 (i) des chaluts à perche servant à la capture de poissons plats (sole, turbot, etc.) et de crevettes, dont l’ouverture horizontale est assurée par cadre fixe en bois ou en méta et qui peut atteindre et dépasser une dizaine de mètres. (ii) des dragues destinées surtout à la pêche aux mollusques enfouis (moules, bivalves en général). Les chaluts de fond (benthiques, démersaux) servant à la capture élective des crevettes profondes comme la gamba et l’alistado sont le modèle de référence ici par rapport à la sélectivité.

Table des matières

DEDICACES
REMERCIEMENTS
LISTE DES FIGURES
LISTES DES ANNEXES
I- Introduction
II- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
2.1.2- Zones d’abondance
2.1.3- Biologie de l’espèce
2.1.3.1- Position systématique
2.1.3.2- Paramètres biologique
2.1.3.2.1- Reproduction
2.1.3.2.2- Croissance et migration
2.1.3.2.3- Régime alimentaire
2.1.4- Chaluts utilisés pour la pêchedes crevettes profondes
2.1.4.1- Notions essentielles( Figure 1 )
2.1.4.1.1- Chaluts de fond à panneaux .
2.1.4.1.2- Sélectivité
2.1.4.1.2.1- Sélectivité des chaluts à crevettes profondes
2.1.4.1.2.2- Dispositifs usuels
2.1.4.1.2.3- Etat des lieux de la grille Nordmore
III- MATERIEL ET METHODES
3.1- Système de sélectivité
3.2- Approche méthodologique
3.2.1- Phase de pré-essai
3.2.2- Phase expérimentale
3.2.2.1- Design expérimental et aperçu sur le déroulement de la mission
3.2.2.2- Echantillonnage
3.2.2.3- Traitement des données
IV- RESULTATS ET DISCUSSION
4.1- Résultats
4.1.1- Proportions globales de la gamba et des prises accessoires dans les chaluts témoin et expérimental
4.1.2- Taux d’élimination des prises accessoires
4.1.3. Proportions de pertesde crevette gamba
4.1.4- Fréquences de taille
4.1.5-Durée du tri
4.1.6-Qualité de la crevette gamba
4.2- Discussion
Conclusions et recommandations
RÉFÉRENCES
ANNEXES

 

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