Approche d’une géographie par le genre

 Les conditions hydro biologiques du littoral nord 

 Les conditions hydrologiques et leurs variations 

D’après Camara, M.M (2008), reprenant les travaux de Rebert et Domain(1977), le régime des courants marins dans la région du littoral ouest africain est déterminé par deux systèmes de courants : le courant canarien et le contre courant équatorial. Le courant qui intéresse notre cadre d’étude qui est la grande côte sénégalaise, est un courant froid qu’on appelle courant des canaries, qui a pour origine le nord. Il se déplace vers le sud tout le long de la côte mauritanienne et sénégalaise. Les variations saisonnières de la température affectent les conditions hydrologiques. De ce fait « on distingue deux variations saisonnières : celle qui se produit en surface et celle qui se produit au nivaux du fond » (Camara, M.M. 2008). Ces variations ont pour origine la succession des différentes catégories d’eaux. 

La productivité biologique

 Cette région du littoral est l’une des zones les plus riches en matière vivante au monde grâce aux facteurs combinés de l’upwelling et des apports terrigènes éoliens. L’upwelling joue un rôle très important surtout en saison froide (Camara, M.M, 2008). Il se produit « lorsque les alizés soufflent le long du littoral, il provoquent un courant de surface qui, sous l’influence de force de Coriolis, dévie vers la droite et chasse les eaux vers le large. Pour remplacer les eaux refoulées vers la haute mer, s’amorce un courant ascendant qui entraine un afflux d’eaux profondes en direction de la côte… La remontée d’eaux profondes provoque un refroidissement de la température de surface et enrichissent les couches superficielles en sels minéraux, bases d’une grande richesse biologique » DIOP, 0 (2002). II. L’environnement du lac Rose (Retba) Le lac Rose est « l’élément central qui organise le paysage de ses bordures »Thiam, M.D (2006). D’après Tangara, A, (1997) le lac Rose est considéré comme un golfe intérieur et est mis en place au cours de la régression marine qui se produit après la transgression Nouakchottienne. « Cette baisse du niveau de la mer à partir de 4000 BP à permis la mise en place de cordons littoraux qui assurent la régularisation de la côte nord. C’est ainsi que s’individualisent de nombreux lacs côtiers : Retba (lac Rose), Youi, Mbeubeuse, Mboro, 16 Mékhé ». Le lac Rose qui s’est constitué comme une lagune est coupé de l’océan environ vers le XVIIème siècle. Le lac apparaît comme un delta intérieur construit à la suite de la conjonction des apports de deux émissaires qui se déversent dans la partie méridionale de sa dépression, à savoir le Wayembam et le bras qui est parfois appelé marigot de Sangalkam (Thiam, M.D, 2006). Suivant le rapport du BREDA(2002) « L’actuel lac Rose correspond à une lagune de 3 km2 et 3 m de profondeur, fermée transformée en bassin évaporatoire sur-salé…Le lac s’allonge entre les dunes vives littorales et les dunes intérieures émoussées de l’Ogolien ». L’appellation de lac Rose est due à sa coloration rose. Cette coloration coïncide, d’après Thiam, M.D (2006), « avec l’assèchement des « marigots » de Sangalkam et de Wayambam entre 1973 et 1975. Ainsi, l’explication passe par une considération des périodes sèches et des phénomènes reliés. En effet, de cette période date le tarissement des émissaires ou bras qui se déversaient dans le lac. Cet aspect semble représenter un facteur limitant des apports qui favorisent la « dilution » des eaux du lac ».

L’environnement de Kayar

 La commune de Kayar (région de Thiès) est située sur le littoral Nord entre Dakar et SaintLouis. Elle est considérée comme la limite septentrionale du Cap-Vert. Du point de vue morphologique, la façade nord du littoral change de direction à hauteur de Kayar, après avoir suivi une orientation générale de Nord, Nord-est à Sud. Sud-ouest à partir de Yoff. (Thiam M D, 2006). Kayar constitue, avec Saint-Louis, l’un des principaux centres de pêche du littoral nord. Selon Thiam M D (2006) son importance est due à la présence d’un canyon sous marin qui est facteur de concentration très importante de poissons. Ce canyon est une fosse qui « entaille le plateau continental à proximité immédiate de la côte. Son intérêt du point de vue tectonique, hydrologique et biologique est de premier plan. Au dessus des grandes profondeurs du canyon, presque toute l’année, les eaux sont très poissonneuses, les grosses espèces se concentrent volontiers à cet endroit depuis les mérous jusqu’aux requins. Il existe des concentrations importantes de thons à nageoires jaunes au débouché de la fosse Kayar vers le large » Camara, M.M (2008). Cette richesse des eaux de Kayar en ressources halieutiques s’explique en grande partie par le phénomène d’upwelling. L’upwelling se produit en période fraîche marquée par la présence des alizés maritimes responsables du phénomène. Cette période s’étend de novembre à juin correspondant à la campagne de pêche. La période chaude coïncide avec l’hivernage, de juillet à octobre. Elle est caractérisée par la transgression des eaux tropicales chaudes et correspond à la saison morte qui voit le départ des saisonniers. Cette baisse d’activités se répercute sur le niveau des mises à terre.