Aspects epidemiologiques et cliniques des psychoses delirantes aigues de 1997 a 2001

L’OMS définit la SANTE comme étant : « un état de complet bien-être physique, mental et social qui ne consiste pas seulement en l’absence de maladie ou d’infirmité »[12].

De ce fait, la Santé Mentale se définit comme l’aptitude du psychisme à fonctionner de façon harmonieuse, agréable, efficace et lorsque les circonstances le permettent, à faire face avec souplesse aux situations difficiles et rétablir après l’épreuve son équilibre dynamique [2] C’est ainsi que la santé intellectuelle se manifeste par le goût de l’action, la faculté de s’adapter. Toute défaillance mentale pourrait être source de trouble du comportement et/ou du raisonnement, ce qui entraîne chez l’entourage immédiat des inquiétudes tant médicales, sociales qu’économiques.

Ces expressions que sont classiquement les psychoses et les névroses se différencient par le fait que les opérations mentales sont généralement intactes dans les névroses. Les Psychoses Délirantes Aiguës ou PDA se caractérisent par des états délirants d’installation brutale, à la symptomatologie riche et polymorphe. L’idée délirante, l’élément spécifique est une conviction strictement subjective du sujet qui bouleverse ses rapports avec l’entourage. Dans sa forme typique, le délire s’installe d’emblée et varie d’un moment à l’autre, dans ses thèmes (mystique, persécutif, religieux) et ses mécanismes (hallucinations, illusion, interprétation, et automatisme mental). Il est immédiatement vécu avec une conviction totale et s’accompagne de fluctuations thymiques intenses, de l’euphorie à l’angoisse et la tristesse sans trouble de la conscience. L’évolution peut être spontanément résolutive avec retour à l’état psychique antérieur. En Côte d’Ivoire, seule l’étude de DELAFOSSE [9] a permis de dégager les différentes évolutions des PDA des patients reçus en consultation de psychiatrie. C’est dans ce contexte que s’inscrit notre étude dont l’objectif général est la prise en charge des Psychoses Délirantes Aiguës. Et de façon spécifique, il s’agit :
▸ d’identifier les caractéristiques épidémiologiques et cliniques des PDA,
▸ d’analyser l’évolution des PDA,
▸ et de proposer des mesures visant à améliorer la prise en charge des PDA.

La Bouffée Délirante est une maladie mentale qui se caractérise par une apparition soudaine d’un délire riche et polymorphe, procédant d’altérations des perceptions, d’intuitions subites, de distorsions du jugement et de débordement imaginaire entraînant un bouleversement profond mais transitoire du sujet avec le monde extérieur [14].

Les termes de : ″Psychoses Délirantes Aiguës″, ″psychoses hallucinatoires aiguës″, ″états oniroïdes″, ″expériences délirantes primaires″, sont utilisées en France pour qualifier les états correspondant aux bouffées délirantes polymorphes ; à l’étranger, on parle plus volontiers de schizophrénies aiguës, de paranoïas aiguës, de réactions schizophréniques [14].

L’évolution nosographique est tributaire des courants de pensées et des réflexions qui sont menées au cours de l’histoire de la Psychiatrie sur différents concepts. Il y a donc eu plusieurs classifications des maladies mentales ; les deux internationalement reconnues sont :
• CIM-10 de l’OMS
• DSM-IV  .

En référence à la CIM-10 [5], nous pouvons diviser les pathologies mentales en cinq groupes :
• les troubles psychotiques ou psychoses dans lesquels se trouvent les Psychoses Délirantes Aigues (PDA,
• les troubles névrotiques ou Névroses,
• les atteintes cérébrales,
• les maladies psychosomatiques,
• les conduites addictives.

Les troubles psychotiques, les plus fréquents troubles mentaux, correspondent en grande partie à ce qui était traditionnellement appelé la folie ou « l’aliénation mentale » [13] et s’expriment soit par des épisodes aigus, soit sur un mode chronique.

Les malades mentaux qui ont toujours été objet de crainte, de moquerie, de pitié et de mauvais traitements sont rarement stabilisés.

Leur existence trouble profondément car elle fait prendre douloureusement conscience de la fragilité de la santé mentale [1]. Les états psychotiques sont définis de façon générale et sommaire comme une aliénation profonde des rapports du sujet avec lui-même et avec le monde qui l’entoure (ou la réalité extérieure) [13]. L’élément spécifique est le délire. L’idée délirante peut être décrite comme une conviction strictement subjective, c’est à dire une conviction que le sujet ne partage pas avec d’autres personnes du même sexe, du même âge, du même groupe culturel, de la même ethnie, de la même race, de la même religion ou du même système philosophique ou politique [13].

L’approche du patient psychotique délirant aigu nécessite, plus que toute autre approche thérapeutique en psychiatrie, la disponibilité d’écoute, mais aussi les capacités de décision et de persuasion du praticien.

Les états délirants aigus ont fait l’objet de plusieurs publications en Afrique Francophone avant 1975 : les travaux de l’école de Dakar du professeur COLLOMB [6 ; 7] et les travaux du Professeur MAKAN MA M’BOG [19]. pour ne citer que ceux là [6]. Et des études faites dans le Dispensaire d’Hygiène Mentale ont révélé :
– en 1975, 34 % d’hommes contre 66 % de femmes   délirantes aigues par DELAFOSSE  ,
– en 2001 dans les pathologies psychiatriques chez les femmes adultes, 12,08 % de PDA par KADJO  ,
– en 2003, dans les pathologies psychiatriques chez les hommes adultes, 10,02 % de PDA par SANOGO  .

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I – DEFINITION
II – LE CONCEPT DE BOUFFEE DELIRANTE
III – ETUDE CLINIQUE
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I – OBJECTIFS
II – METHODOLOGIE
II-1-Cadre de l’étude
II -2-Type et Population d’étude
a- Type d’étude
b- Population d’étude
II-3-Recueil des données
a- Outils
b- Méthodes
II-4-Traitement des données
III – RESULTATS
IV – ANALYSES
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS
CONCLUSION

Cours gratuitTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *