ASPECTS MORPHOLOGIQUES ET SEDIMENTOLOGIQUES DES DELTAS

ASPECTS MORPHOLOGIQUES ET SEDIMENTOLOGIQUES DES DELTAS

Le delta du Sénégal

Les vasières Elles se situent de part et d’autres entre Gandiole et le nord de Toundou Hagui. Elles longent les cordons littoraux semi – fixés. Elles entourent le cordon dunaire de Toundou Berét et limitent les extrémités nord et sud de celui de Toundou Hagui. Elles occupent également les rives gauche et droite du fleuve entre Gandiole et le sud de Toundou Berét (Sall, 1979).Elles n’ont pas d’orientations fixes et leurs dimensions varient. Certaines de ces vasières sont envahies lors de fortes marées, tandis que d’autres ne sont inondées que par l’eau douce qui tend à les dessaler (Michel, 1973). On distingue deux types de vasières : les vasières actuelles qui résultent d’un colmatage progressif de l’estuaire et les vasières anciennes qui évolue en tanne par dégradation durant la sécheresse. Les sables argileux de couleurs vives et les vases noires recouvrent les faluns qui correspondent à des sables très riches en débris de coquilles d’espèces variées. Ils sont situés à l’Ouest de Tough, de part et d’autre de l’ancien cordon littoral. C’est ainsi que ces terrains forment des vasières à pente douce. On rencontre quelques Avicennia dégénérés le long du microtalus situé entre les vasières et les parties basses. Ces dernières correspondent à des tannes nus possédant un sol compact qui devient poudreux sur quelques centimètres par cristallisation du sel. Les creux de ses dépressions sont envahis par de l’eau salée lors des marées hautes. On y rencontre quelques bosquets de Rhizophora (Michel et al., 1968). Aux environs de Saint – Louis, la décantation des eaux de la crue du Sénégal sur les parties basses des anciennes vasières entraîne leurs colmatages par dépôts d’argile (Tricart, 1956). La sécheresse entraîne aussi une transformation de ces vasières en sebkha (dépression temporairement occupée par un lac en général salé). C’est le cas de la dépression allongée de Ndiégueur située au SE de Saint – Louis qui présente de nombreux bourrelets de limons salés recouvrant les vases à Arca. Ainsi en allant vers le nord, on constate une augmentation du nombre et des dimensions des sebkhas (Tricart, 1956).

Les cordons sableux

Au niveau de la région de Saint – Louis, de nombreux cordons littoraux se développent. Sur les photographies aériennes, on observe des flèches sableuses successives, accolées les unes aux autres. Leur direction d’abord NNE – SSW, devient N – S puis enfin NNW – SSE . Des dunes littorales sub – actuelles progressant vers le SE, recouvrent les anciens cordons littoraux. Leur largeur atteint 3,5 km au niveau de Ndiébéne. Actuellement, une flèche sableuse appelée Langue de Barbarie s’édifie et elle sépare le Sénégal de l’océan atlantique (Michel, 1973). Sur la zone prélittorale, on trouve des coquilles d’espèces marines dans le sable. Ces coquilles sont usées mais non brisées. Sur l’estran s’étale du sable très riche en débris de coquilles qui passe à un falun (Michel, 1973). Les petits reliefs dunaires appelés dunes jaunes par Tricart (1961) se forment dans la région de Saint – Louis sur les cordons littoraux postnouakchottiens et s’orientent N- S selon le sens de la dérive littorale. Les alizés maritimes, dont la résultante est N à NNE, déplacent le sable. Ces dunes sont peu élevées et dépassent rarement 5 à 6 m de haut. Ces cordons littoraux et dunes jaunes sont beaucoup plus discontinus dans les régions septentrionales du delta. Au nord de Saint – Louis, le fleuve ou les marigots fragmentent ces cordons qui se réduisent à des îlots sableux au milieu des vasières dans la région de Ndiago. Ils sont de nouveau continus aux environs de Ndiémar à Toundou béret où ils s’appuient sur un fragment de dune rouge (Michel, 1973). On trouve des dunes jaunes dans la partie ouest de l’ensemble dunaire de Maka – Diama et plus au nord, dans les parties centrales et au sud de celui de Toundou Hagui (fig. 1). Leur hauteur ne dépasse pas quelques mètres. Ces dunes se forment probablement sur de vastes lambeaux de la terrasse nouakchottienne dont le sable a été repris par la déflation éolienne. Au pied de certains fragments de cordons littoraux de la région de Ndiago, on trouve des plages récentes. Elles entourent les grands ensembles dunaires de Toundou Béret et de Toundou Hagui. Ces plages ourlent aussi les cordons littoraux de Ndiémar. Ensuite, plus au Nord, les cordons littoraux subactuels recouvrent partiellement ces plages. A la bordure Nord du delta, dans la région de Keur Macéne, une plage récente s’étend au pied des dunes rouges, légèrement en contre bas de la terrasse nouakchottienne (Michel, 1973).

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