CARACTERISATION DES RACES LOCALES BOVINES

CARACTERISATION DES RACES LOCALES
BOVINES

ICLASSIFICATION ET ORIGINE DES BOVINS  PLACE DES BOVINS DANS LE REGNE ANIMAL A. SYSTEMATIQUE

La systématique est la discipline qui attribue une place précise à u n élément donné du vivant dans un système de classement constitué de critères emboités. Ces critères sont, par ordre décroissant de grandeur, le Règne, l’Embranchement, la Classe, l’Ordre, la Famille, le Genre et l’Espèce. Cette nomenclature est due à L inné (1707-1778), le premier à proposer une classification des plantes et animaux suivant leurs types morphologiques. Le vivant s’exprime 5 donc au travers d’une série de niveaux dont les deux derniers, le Genre et l’Espèce, servent à le désigner universellement (Pellegrini, 1999).

TAXONOMIE DES BOVINS

Bos taurus (Linné, 1758), ou Bos primigenius taurus, ou encore Bos primigenius f. taurus (sousespèce de Bos primigenius), est le nom scientifique donné à l’ensemble des bovins domestiques de l’ancien monde issus des différentes sous espèces de Bos primigenius, l’Aurochs sauvage. Deux sous-espèces principales existent : Bos taurus taurus, la vache domestique d’Europe, et Bos taurus indicus, le zébu. Ainsi pour un zoologue, parler du bovin sous-entend évoquer un être appartenant au règne animal, à l’embranchement des chordés, au sous-embranchement des vertébrés, à la classe des mammifères, à l’ordre des artiodactyles, à la famille des bovidés, à la sous-famille des bovinés, au genre Bos, à l’espèce taurus, et aux sous-espèces Bos taurus taurus, Bos taurus indicus (Linné, 1758). 

QU’EST-CE QU’UNE RACE ?

A. LA RACE VUE PAR L’ELEVAGE

C’est un groupe de bétail domestique, avec des caractéristiques externes définies et identifiables lui permettant d’être identifié par évaluation visuelle d’autres groupes pareillement définis dans la même espèce, ou un groupe de bétail domestique pour lequel la séparation géographique et /ou culturelle des groupes phénotypiquement semblables a mené à l’acceptation de son identité séparée (FAO, 1999). En général, les races ne sont pas complètement isolées en termes génétiques. Elles doivent constamment changer en réponse aux changements des demandes du marché et sont parfois introgressées par d’autres races (FAO, 2003).

LA RACE ET LA GENETIQUE

La génétique peut se définir, d’une manière très générale, comme la science des gènes, de leurs caractéristiques et de leur transmission. En proposant une réponse à l’interrogation sur les modalités de la transmission des caractères des parents aux enfants, la génétique semble donc arriver à p oint pour conférer une base concrète à certaines catégories élaborées par la systématique. L’étude des gènes à effets visibles consiste ainsi à se fonder sur l’aspect externe des animaux, et sur la connaissance de leurs aptitudes, pour essayer de comprendre leur conformation interne (Pellegrini, 1999). Dans ce co ntexte, la race n’est pas un concept désuet mais un outil intéressant car présentant des animaux phénotypiquement homogènes, elle facilite l’approche des gènes à effets visibles. Pour connaître la valeur génétique, c’est à dire le potentiel d’un taureau, il faut tester ses descendants sur plusieurs individus et générations. Suite à quoi, d’après la notation obtenue, il deviendra ou no n homologué à la reproduction. La race reste adaptée à ce type de sélection qui se fonde toujours sur les gènes à effets visibles. La sélection 6 a pour but de souligner les gènes intéressants, présents chez certaines races et la génétique cherche à les identifier afin de pouvoir maîtriser la transmission des caractères intéressants. Race et gène deviennent donc des éléments interactifs, chacun évoluant de manière à s’adapter aux objectifs de la sélection (Pellegrini, 1999).

ORIGINE ET DOMESTICATION DES BOVINS

La génétique des populations domestiques actuelles fait apparaître deux grandes lignées maternelles très distantes, celle des zébus asiatiques (bovins à b osse) et celle des taurins. Contrairement à ce qu’on observe chez la chèvre, où le brassage génétique a du être très fort dès le début du Néolithique (Naderi et al., 2008). Ces deux lignées sont aujourd’hui cantonnées à des régions précises, l’Asie Centrale et Orientale pour la première et l’Europe de l’ouest pour la seconde. Cette situation suggère deux domestications, l’une au Proche-Orient à partir de l’Aurochs taurin (sans bosse), l’autre dans la région indo-pakistanaise, à p artir de la forme asiatique de l’Aurochs. Bien que rien ne soit démontré, ce scénario s’accorderait bien avec celui de l’archéologie, qui préconise une première domestication en Anatolie orientale au 9ième millénaire, à l’origine des bovins européens et une seconde dans la basse vallée de l’Indus au 7ième millénaire (Vigne, 2007). Ce schéma est cependant compliqué par les bovins africains, morphologiquement proches du z ébu asiatique, mais que l’hérédité maternelle associe étroitement aux taurins occidentaux. Ce n’est qu’avec l’analyse du génome nucléaire, notamment du chromosome Y qui révèle les lignées paternelles relevant de la lignée taurine, mais l’introduction de reproducteurs mâles d’origine indo-pakistanaise, probablement par la corne de l’Afrique, a provoqué l’introgression de gènes paternels orientaux à l’origine de la morphologie de type zébu (notamment la bosse) qu’abordent beaucoup de bovins africains (Vigne, 2007)

GENERALITES SUR L’ELEVAGE DES BOVINS AU SENEGAL

DONNEES STATISTIQUES

Le sous secteur de l’élevage occupe 350 000 familles au Sénégal soit environ 3 millions d’individus issus pour la plupart des couches les plus vulnérables du m onde rural (NISDEL, 2004). Les femmes et les jeunes sont fortement impliqués dans l’élevage des espèces à cy cle court (petits ruminants et volailles). L’enquête auprès des ménages confirme que le bétail constitue une richesse essentielle au Sénégal, puisque dans l’ensemble, 68% des ménages sénégalais possèdent du bétail, notamment 90% des ménages ruraux et 52% des ménages au niveau des centres urbains (NISDEL, 2004). Le tableau 1 met en évidence l’importance des effectifs des ruminants. Cependant les équidés (chevaux et ânes) ne sont pas à négliger car, ils constituent la principale source de traction en agriculture traditionnelle, mais aussi le moyen de transport le plus accessible en milieu rural. 7 Tableau 1: Effectif du cheptel en 2009. Espèces Effectifs (têtes) Bovins 3 260 900 Ovins 5 382 900 Caprins 4 598 300 Camelins 4 700 Porcins 344 200 Equins 517 700 Asins 445 600 Source : DIREL/ANSD, 2009 

RACES DE BOVINS AU SENEGAL

LES RACES ADAPTEES LOCALEMENT  LA RACE ZEBU GOBRA

Le zébu Gobra est un bovin à bosse thoracique très développée. Il est de grand format 1,35 à 1,40 m au garrot (Pagot, 1985). Ses cornes en forme de lyre sont courtes chez la femelle et longues chez le mâle. Elles mesurent entre 70 et 80 cm. Le fanon est large et plissé près des membres. Sa robe est blanche pour la variété peulh et blanc rayé pour la variété sérère. Il est surtout utilisé pour ses aptitudes bouchères. Son poids adulte est de 322 kg pour la femelle et de 415 kg chez le mâle (Cissé, 1991). Son rendement de carcasse varie entre 48 et 56% (Pagot, 1985). Sa production laitière est très faible 1,5 à 2 litres par jour pour une lactation de 150 à 180 jours, et le lait possède un taux de matière grasse supérieur à 4% (Diadhiou, 2001). Figure 1 : Zébu Gobra à robe blanche (Missohou et al., 1997) 

LA RACE ZEBU MAURE

Le zébu Maure est convexiligne, médioligne eumétrique de 1,25 à 1,30 m de taille chez le taureau et la vache, 1,40 à 1,50 m chez le bœuf. Le poids est de 350 à 500 kg chez le taureau et le 8 bœuf, 250 à 300 kg c hez la vache en élevage traditionnel. La tête est longue et fine à profil rectiligne. Les cornes sont en lyre courtes, cylindriques, de couleur brunâtre ou grisâtre chez le mâle et le bœuf. Alors que chez la vache, elles sont longues et fines. La bosse est haute (8 à 15cm). La robe est généralement rouge ou pie-rouge, parfois pie-noir. Son adaptation au travail locomoteur fait que sa conformation se prête mal à 1’engraissement. On rencontre cependant de bons modèles qui à certains âges présentent un bon dé veloppement musculaire. Le poids vif moyen est de 350 kg, avec un rendement de carcasse de bonne première qualité de 50 à 52% et 42% environ pour ceux qui vivent sur les pâturages les plus pauvres (Kane, 1995). 

LA RACE TAURINE NDAMA

Les taurins Ndama sont trypanotolérants, ils sont donc nombreux en zones infestées par les glossines, c’est-à-dire en zones humides et subhumides. Ils ne possèdent pas de bosse et mesure de 113,6±0,8 cm chez la femelle et 116,4±1,6 cm chez le mâle. Le poids adulte est de 286,7±8,3 kg chez la femelle et de 328,6±20 kg c hez le mâle (Coulomb, 1976), et son rendement de carcasse peut atteindre 55%. Sa production laitière est très faible 2 à 3 litres par jour pour une lactation de 150 à 185 jours avec un taux de matière grasse élevée, à savoir 4,75±1,5 g/l (FAO, 1997). Figure 2 : Le taurin Ndama (www.fr.wikipedia.org/wiki/Ndama)  LA RACE DJAKORE Dans le bassin arachidier et au Sénégal Oriental, on retrouve une population métisse plus ou moins stabilisée appelée Djakoré, provenant du croisement entre la Ndama et le Gobra. D’une manière générale, les agro-éleveurs de cette zone de transition ont tendance à m étisser leurs taurins de taille modeste par des zébus de plus grande taille venant du nord. Les objectifs sont d’une part la production de viande et, d’autre part, la fourniture d’animaux pour la traction bovine (ISRA, 2003).

. RACES EXOTIQUES

Dès le début des années 1960, l es zébus Indo-Pakistanais (Sahiwal, Red Sindhi et Guzérat) étaient introduits dans le cadre de programmes de croisement avec le zébu local Gobra pour en améliorer les performances laitières et bouchères. Les résultats obtenus lors de ces essais de croisement montraient une très faible différence entre les performances des métis et celles de la race Gobra. Face à cet te situation, une stratégie d’introduction de gènes exotiques laitiers fut adoptée. Des essais d’insémination artificielle avec de la semence de races laitières (Montbéliard et Holstein) sont effectués au niveau de projets de développement de l’élevage. Les résultats obtenus et l’engouement suscité par les populations pour les produits issus de l’insémination artificielle, ont emmené les pouvoirs publics à mettre en place en 1999, un pr ogramme d’insémination artificielle qui couvre l’étendue du territoire national (ISRA, 2003)

Table des matières

Introduction
Chapitre I : Synthèse Bibliographique
I.1. Contexte général du milieu d’étude
I.1.1. Données Physiques et Démographiques
I.1.2. Données Climatologiques
I.1.3. Zones agro-écologiques
I.2. Classification et origine des bovins
I.2.1. Place des bovins dans le règne animal
I.2.2. Qu’est-ce qu’une race ?
I.2.3. Origine et domestication des bovins
I.3. Généralités sur l’élevage des bovins au Sénégal
I.3.1. Données statistiques
I.3.2. Races de bovins au Sénégal.
I.3.2.1. Les races adaptées localement
I.3.2.2. Les races exotiques
I.4. Caractéristiques zootechniques des races élevées au Sénégal
I.4.1. Paramètres de reproduction
I.4.2. Paramètres de production
I.5. Systèmes d’élevage des bovins au Sénégal
Chapitre II : Matériel et Méthodes
II.1. Cadre de l’étude
II.2. Enquête de terrain
II.3. Echantillonnage
II.4. Matériel biologique
II.5. Etude biochimique
II.5.1. Dosage des paramètres biochimiques
II.5.2. Analyses statistiques
II.6. Etude Génétique
II.6.1. Choix du marqueur moléculaire étudié
II.6.2. Extraction d’ADN
II.6.3. Amplification de l’ADN par PCR
II.6.4. Le Séquençage de l’ADN
II.6.5. Traitement des données du séquençage
Chapitre III : Résultats et Discussion
III.1. Résultats
III.1.1. Enquêtes de terrain
III.1.2. Paramètres biochimiques
III.1.3. Extraction d’ADN
III.1.4. Amplification de l’ADN par PCR
III.1.5. Les séquences obtenues
III.1.6. Analyse de la diversité génétique au niveau intra raciale
III.1.7. Analyse de la diversité génétique au niveau inter raciale et distances génétiques
III.1.8. Analyse des relations phylogénétiques
III.2. Discussion
III.2.1. Enquêtes de terrain
III.2.2. Paramètres biochimiques
III.2.3. Diversité génétique et relations phylogénétiques
Conclusion et Perspectives
References Bibliographiques

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